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Silva, capitaine avenir ?

L’avenir de Thiago Silva sous le maillot rossonero s’est brusquement assombri ces dernières heures face aux assauts du Paris Saint-Germain. L’occasion de revenir sur le formidable parcours du défenseur brésilien, revenu de loin, notamment suite à une tuberculose qui aurait pu lui etre fatale, et qui suscite aujourd’hui l’admiration du plus grand nombre, et de fait, l’intérêt de bon nombre de formations du vieux continent…

The (not) walking dead. Janvier 2008, à six mois du départ en retraite du grand Paolo, un jeune brésilien est présenté par Galliani comme le successeur. Acquis pour une dizaine de millions d’euros le jeune homme doit pourtant attendre l’été pour jouer sous ses nouvelles couleurs, les arrivées de Sheva et Viudez l’été précédent empêchent le club d’intégrer un nouvel extra-communautaire à la liste des joueurs autorisés à évoluer en Série A. Six mois pendant lesquels il soulèvera nombre de questions tant le statut offert par le vice président milanais ne colle pas à son parcours. Après une saison du côté de la Juventude, club d’une ville du sud brésilien, il s’expatrie en Europe pour y vivre un véritable calvaire. L’aventure semble pourtant démarrer sous les meilleures auspices puisqu’il y rejoint le FC Porto, soit l’une des meilleures destinations pour tout sud-américain à fort potentiel mais n’y jouera pas le moindre match avec l’équipe A. Pire, en plus de différentes blessures, des problèmes respiratoires mal diagnostiqués auraient pu lui coûter la vie et pousseront le club à s’en débarrasser au plus vite.

À peine transféré en Russie, du côté du Dynamo Moscou, que les médecins lui apprennent l’origine de ses problèmes : il est atteint de la Tuberculose. Il subira une lourde intervention chirurgicale et passera une année complète sans pouvoir bouger. Ses poumons, (et sa vie), sauvés Thiago Silva met fin à son aventure européenne et rentre au bercail. Direction Fluminense le club de son enfance où il jouait milieu de terrain et retour du vrai TS. De nouveau titulaire et après deux ans sans compétition (quelques matchs avec l’équipe B de Porto) il s’offre son premier trophée en remportant la Coupe du Brésil et emmène l’année suivante son équipe en finale de la Coppa Libertadores (défaite aux tirs au but). Thiago Silva s’est refait une santé dans tout les sens du terme et est désormais prêt à retenter de percer en Europe lorsque Galliani lui offre un contrat et une opportunité qui en aurait effrayé plus d’un. Qu’à cela ne tienne, il a vu la mort en face il en faut désormais plus pour l’effrayer.

 

Prosélytisme. 119… Le nombre de matchs auxquels aura pris part TS sous les couleurs milanaises avant de porter le fardeau d’être « le successeur ». Bien que remplaçant numérique de Maldini, le rôle de leader échoua bien évidemment à Nesta qui aura tout le temps de prendre le brésilien sous son aile. 119 matchs et 3 ans et demi après son arrivée du côté de la capitale Lombarde le jeune prodige maudit en Europe a fait bien du chemin. Doté d’un solide sens de l’anticipation et du placement, Thiago se met en valeur grâce à ses aptitudes physiques au dessus de la moyenne. Puissant et rapide il incarne le défenseur moderne à la fois intelligent et athlétique, capable à tout moment de se projeter vers l’avant afin de faire parler sa solide frappe de balle, fantôme hérité d’un passé plus ou moins lointain de milieu de terrain.

Rigoureux dans la récupération l’auriverde ne l’est pas moins au moment de dégager son camp. Préférant autant que possible la passe courte, symbole de construction et de réflexion, à la frappe de mule visant à trouver les gants du gardien adverse, il se caractérise comme un relanceur de premier ordre. Régulier et fair play il s’inscrit dans la lignée des seigneurs cher à l’institution en respectant à la fois ses coéquipiers et ses adversaires. Jamais expulsé en trois saisons et seulement sept avertissements reçus, Thiago Silva fait figure d’exception dans un football où le geste violent se banalise et les bad-boys pullulent. Désormais orphelin de Nesta c’est à son tour de prendre en main la défense rossonera, un rôle qui n’aura rien à voir avec celui qu’il a connu jusque là. Plus question d’être de simples paroles, il est désormais le successeur.

 

 

 

Un futur capitaine… Un titre qui apparaîtrait comme logique au vu de son évolution aussi bien sportive que personnelle dans le vestiaire milanais. Aujourd’hui son nouveau statut aura comme conséquence de mettre un peu plus de poids sur ses épaules dans une période déjà compliquée. Réussir à redresser ce Milan aux moyens financiers plus que limités et aux talents restreints ferait de TS un candidat évident et crédible à la succession d’Ambrosini. Jamais le dernier lorsqu’il s’agit de réveiller ses partenaires, Thiago sait donner de la voix et réveiller son équipe autant qu’eux savent l’écouter et le respecter. Récemment nommé capitaine en sélection, les preuves de confiance pleuvent, conséquence directe de qualités aussi indéniables que recherchées. Le brassard serait un message fort envoyé dans la direction d’un joueur qui voit toutes les portes s’ouvrir devant lui. L’Europe entière est à ses pieds, il n’a que l’embarras du choix. Toutefois il apparaît douteux de confier un rôle aussi essentiel à un joueur uniquement pour le convaincre de rester. Le capitaine doit être une joueur représentatif du club qui croit au projet et qui possède la volonté de l’accomplir.

… mais où ? Les raisons d’espérer sont multiples et comme l’indique son agent « Sa préférence va uniquement au Milan ». Seule la dirigeance du club rossonero peut décider de céder le joueur. Tout ce qui a circulé étaient seulement des spéculations journalistiques, uniquement pour remplir les journaux quand il n’y a pas d’informations à donner sur les matchs. ». Une dirigeance qui justement ne souhaite pas s’en séparer, ni du côté d’Allegri « Ibra et Thiago Silva ? Le président Berlusconi tient beaucoup à ses champions, c’est pour cela qu’ils resteront avec nous. », ni du côté de Galliani « Il y a un tas de clubs européens prêts à faire des folies pour faire signer Thiago Silva mais je dois résister à ces assauts. », « Thiago Silva n’a pas de prix, le PSG de mon ami Carlo Ancelotti m’a demandé des renseignements à son propos, mais il aime Milan autant que l’aime le président Silvio Berlusconi. »« Ibrahimovic et Thiago Silva resteront au Milan à 99,9%. »

Le joueur lui même ne cache pas ses intentions et n’hésite pas à se projeter dans le futur du club « Être ici est déjà une grande responsabilité. Auparavant, j’ai eu la responsabilité d’être l’héritier de Paolo Maldini parce que j’ai pris sa place dans l’équipe et maintenant il y a un autre grand joueur qui s’en va… […] Le Milan ne se résume pas qu’à moi, il y a de nombreux joueurs de qualité, comme Nocerino et Ibra, qui nous aideront à recommencer à gagner. »
Autre source de motivation pour le joueur et de contentement pour les supporters, lui qui sera chargé de suppléer Maldini et Nesta a été adoubé par ses deux professeurs. Dernièrement par le néo-retraité qui voit en TS le futur de la défense rossonera Le Nesta du futur est déjà ici, c’est Thiago Silva. Plus anciennement comparé à Baresi par la légende Maldini : « TS offre déjà la sécurité que nous offrait Baresi. Pour quelques raisons que ce soit lorsqu’il sortait on se sentait un peu perdu et je pense que c’est la même chose pour la défense milanaise actuelle avec Silva qui offre beaucoup d’assurance. Thiago est physiquement supérieur à Franco, Franco était un monstre dans le reste tout en n’ayant pas la physicalité de Thiago, techniquement et tactiquement Baresi était le numéro un absolu. ».

Gardons nous bien de toute prédiction et apprivoisons avec circonspection toutes les hypothèses tant sont nombreux les transferts qui n’auraient jamais du se faire, de la bouche même des concernés à peine quelques jours avec qu’il soit effectif. Toutefois que ce soit sur ses capacités à aller chercher le brassard ou à inscrire son nom dans la légende rouge et noir, Thiago Silva fait partie de ces joueurs qui ont tout pour réussir pour peu qu’il ait la tête sur les épaules et le brin de chance de tout les grands qui l’ont précédé. À moins que les nécessités (réalités) économiques ne décident du contraire…

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