Alessandro Nesta n’en a pas fini avec le football. Néo-bourlingueur, après avoir quitté le Milan à l’été 2012, et une expérience de deux ans au Canada sous les couleurs du Montréal Impact, l’ex-numéro 13 rossonero vit actuellement ses dernières « émotions » de footballeur en Inde depuis l’automne dernier ou il a posé ses valises pour évoluer sous les couleurs du club de Chennaiyin, entraîné par Marco Materazzzi.
L’élégant défenseur de l’ère Ancelotti n’en garde pas moins un œil attentif sur son Milan, confronté à bien des difficultés sportives et extrasportives depuis son départ. Qu’il a commencé à poindre, notamment sur le plan financier, comme il l’a déclaré au cours d’une interview pour la Gazzetta dello Sport. Interview ou il est revenu sur ce Milan new-look, sur la question de la transmission de l’héritage rossonero, et sur les premiers mois d’Inzaghi sur le banc milanais…
Le Milan post-Nesta :
« Avant, le Milan faisait son mercato avec 100 millions d’euros, et aujourd’hui, avec 5. Manque t-il un noyau dur ? Les joueurs expérimentés impliquent aussi des frais. On ne peut pas se permettre d’engager des frais facilement à ce niveau. Mais j’aurai gardé Ambrosini une année de plus, pour transmettre le « style Milan », qui est quelque chose qui ne s’explique pas mais se transmet. Personnellement, je pouvais rester mais je ne me sentais plus compétitif pour disputer une rencontre à marquer Messi. Puis ensuite, sont arrivées les cessions d’Ibra et Thiago Silva, dont le poids financier ne pouvait plus être supporté. Mais on entre là dans un problème italien et qui ne concerne pas seulement le Milan. »
La question de la présence d’un noyau dur :
« Le noyau dur d’aujourd’hui est constitué par Abate, Bonera et Montolivo, qui sont de très bons joueurs et des hommes très sérieux, mais… nous avions Maldini à la place. Paolo doit revenir dans le football, par n’importe quelle porte d’ailleurs. Puis il y avait Costacurta, Gattuso, Shevchenko : des joueurs qui ne jouaient pas seulement bien un match sur deux mais tous les matchs. Et les autres faisaient tout pour les suivre ».
La renommée du club :
« Le nom du Milan est bien trop important pour qu’il figure à la huitième place. Ils peuvent viser la Champions, bien que nous la jouions avant pour la gagner et maintenant pour y jouer. C’est seulement à ce moment là qu’ils trouveront la stabilité : il y a des joueurs qui peuvent permettre au Milan de devenir régulier. Mais il y a également l’Inter, le Napoli et les autres. Le Milan peut faire plus en Italie, même s’il n’est pas compétitif à l’extérieur. Il faudrait 2-3 investissements de taille, mais on revient au même problème, l’argent. Ou alors, changer les mentalités et investir sur des observateurs. L’Udinese aurait plus de chances de découvrir d’autres Kakà par exemple ».
Le niveau de l’effectif à disposition d’Inzaghi :
« La défense n’est pas si mal, Rami et Mexès sont de bons joueurs, Alex est solide, et Abate fait de bonnes choses. En attaque, le Pharaon est très fort, et c’est le plus beau talent dont ils disposent. Il doit seulement arriver à gérer ses émotions. A contrario, Torres est rouillé, mais il pourra et devra se débloquer. »
Et enfin, sur la succession d’Inzaghi à Seedorf sur le banc rossonero :
« Si je les envie ? Avant tout, ce sont de chers amis pour moi. Pour moi, Clarence avait fait son travail, et bien plus. Pippo est attendu, et à quelques reprises, j’ai vu son Milan mal jouer, et il a souvent accusé des erreurs individuelles. Mais il a apporté des idées et de l’enthousiasme.