L’indigente prestation de ce samedi soir face à la Roma, à l’occasion de la dernière journée du championnat, n’a échappé à personne. Elle n’a également guère échappé à Cristian Brocchi, particulièrement remonté à l’égard de son groupe le lendemain de la rencontre, comme l’a rapporté la Gazzetta dello Sport ce lundi matin.
Le quotidien sportif milanais a en effet fait le récit d’une vive mise au point, où l’ex-entraîneur primaverino, en colère contre ses joueurs à Milanello ce dimanche, a déballé le fond de sa pensée, s’agissant notamment de l’investissement d’un certain nombre de ses joueurs, visiblement d’ores et déjà en vacances.
On apprend également que le technicien rossonero a du subir les errances de ses joueurs sur la pelouse de San Siro samedi soir, lesquelles l’ont empêché de faire entrer en jeu Christian Abbiati, qui devait initialement fouler la pelouse de San Siro pour sa dernière sous le maillot milanais, face aux tifosi.
C’est d’ailleurs par des paroles prononcées par Abbiati envers Brocchi que la Gazzetta débuta ce récit. Verbatim.
« Ne t’en fais pas, Cri. Fais les changements que tu dois faire pour éviter que le Milan prenne trop de buts. Je saluerai les tifosi à la fin du match ».
Affecté par les adieux manqués à son ami et joueur, le technicien milanais n’est pas passé par quatre chemins pour évoquer le dilettantisme d’un certain nombre de ses joueurs. Sans filtre :
« Vous n’avez pas de dignité, vous n’avez pas de c…. . La Roma a disputé un match amical face à vous : ils n’ont même pas eu à transpirer pour vous battre. Vous n’avez jamais réagi. Ils se sont moqués de vous ».
Signe d’une situation quelque peu critique à moins d’une semaine de la finale de la Coupe d’Italie face à une Juventus plus que jamais mobilisée, la suite des propos tenus par Brocchi :
« En vingt ans de football, je n’ai jamais vu un vestiaire comme celui-ci. Ayez la force de me répondre : j’ai envie de me disputer avec certains à ce sujet. »
La Gazzetta rapporte ensuite qu’une seule voix s’est élevée dans le vestiaire suite à cette vive prise de parole de l’ex-milieu rossonero, qui s’est senti trahi par le manque d’envie de ses joueurs, à qui il a souhaité redonner confiance, et méthodes d’entraînement nouvelles. Qui a pris la forme d’une lapalissade pour le quotidien :
« Le Mister a raison, c’est seulement notre faute. Nous n’avons pas fait d’efforts ».
Le dilettantisme prononcé de trois joueurs a également amené l’entraîneur milanais à effleurer l’idée d’une exclusion du groupe professionnel de ces derniers, à laquelle il a finalement renoncé, de peur de créer une nouvelle polémique à moins d’une semaine d’une rencontre décisive.
Cet épisode confirme ainsi l’inconsistance du vestiaire rossonero, déjà décrit comme divisé, et marqué par un individualisme et un dilettantisme prononcé fin avril au sortir de la défaite sur la pelouse de l’Hellas Vérone. Le Milan, au grand désespoir du microcosme rossonero, est plus que jamais un chantier à ciel ouvert. Ce n’est toutefois que la conséquence directe du dévoiement de l’esprit da Milan par la dirigeance milanaise, démantelé comme il se doit été après été ces dernières années.