Janvier 2014 : Adriano Galliani fait signer à paramètre zéro un joueur plus fort que Messi et Cristiano Ronaldo réunis : Keisuke Honda. Enfin, ça, c’est tout du moins ce que l’homme chauve du Milan a essayé de faire croire aux tifosi et au parterre de journalistes présent ce jour là, car la réalité est toute autre. Les statistiques sont en effet parlantes : après un peu plus de 1000 minutes de temps de jeu, le bilan est famélique : deux buts et deux assists. Des statistiques bien pauvres pour un futur quadruple ballon d’or. Retour sur les premiers mois d’Honda en Italie.
Keisuke Honda débarque en Lombardie en provenance de Russie où il a tout gagné sous le maillot du CSKA Moscou. Après le championnat néerlandais et le championnat russe, voilà un nouveau championnat du vieux continent que le joueur devra découvrir et marquer de son empreinte. Voilà, pour le moment, le seul fait d’arme du nouveau numéro dix rossonero : son arrivée en star internationale à Malpensa. Car son talent footballistique semble être resté en Russie ou toujours être dans une de ses valises…
Est-ce vraiment si surprenant que ça que le japonais déçoive autant ? Je serais tenté de dire oui. Ses quatre premiers mois en Italie devaient lui permettre de s’adapter à une nouvelle culture, à apprendre une nouvelle langue et à s’intégrer dans un groupe qui était, qui plus est, en pleine crise au moment de son arrivée. Le seul engouement à son arrivé a été suscité par Galliani, et les fans asiatiques qui s’arrachent son maillot floqué du numéro dix lors de leurs virées milanaises, désormais marquées par un passage au Milan Megastore.
Cependant, à la décharge du joueur, une arrivée lors du mercato hivernal n’est jamais aisée. Le milieu nippon a en effet réalisé sa préparation d’avant-saison avec le CSKA Moscou, sans compter que le calendrier du championnat russe est totalement différent de celui en vigueur dans la plupart des championnats européens. En effet, la trêve débute en décembre pour se terminer en mars en Russie, là ou elle dure un peu moins de quinze jours en Italie (entre noël et le jour de l’an). Au lieu de bénéficier de deux mois de trêve mérités, le meneur de jeu a du faire ses premiers pas sous son nouveau maillot.
Même si le numéro dix a des circonstances atténuantes à ses mauvaises performances, il faut avouer qu’un numéro dix sans technique, sans vision de jeu, sans génie et sans présence dans le jeu et sans possibilité de coup d’éclat, fait quelque peu désordre… ce qui n’est pas sans nous rappeler un certain Kevin Prince Boateng. Même si Clarence Seedorf le fait évoluer la plupart du temps sur un flanc, en l’occurrence à droite, son apport à l’équipe est proche du néant. Hormis deux prestations globalement de qualité face à Cagliari fin janvier et le Genoa début avril, Keizer Keisuke n’a pas véritablement su faire la différence et prendre le jeu à son compte.
Toutefois, Honda n’a rien à voir avec les majorités des joueurs arrivés à titre gratuit ces dernières années. Le talent, le sérieux et l’attitude professionnelle sont présents, mais il est temps pour lui de montrer ce qu’il a dans le ventre et ce, dès le mondial brésilien avec le Japon. Pour enchainer ensuite sur une saison ou l’effectif rossonero repartira de zéro, soit l’occasion pour Keisuke Honda de bénéficier d’une préparation complète « à l’italienne », pour enfin pouvoir démontrer l’ensemble de son talent, et montrer qu’il mérite bien d’évoluer sous les couleurs du club de ses rêves…