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Galliani, entre succès et déceptions


Les rumeurs qui circulent ne donnent plus longtemps avant que Galliani ne cède sa place au sein de l’organigramme milanais. D’ailleurs, on pourrait tout simplement parler de changement complet d’organigramme dans les mois à venir. Comme Adriano Galliani a juré fidélité à Silvio Berlusconi qui « sera à jamais son président », on voit mal l’homme à la cravate jaune rester au club s’il s’avérait que Barbara Berlusconi reprendra le flambeau de son illustre paternel. Mais associer uniquement les mauvais recrutements de ces derniers temps à Galliani est un raccourci qu’il ne faut surtout pas faire. Galliani a su faire venir de (très) grands joueurs au Milan et a permis au club de se créer un palmarès que beaucoup de grands clubs envient. Jetons un œil sur plus d’un quart de siècle de transferts au Milan.

Petit cours d’histoire : 1985, le Milan est à un cheveu du dépôt de bilan, et c’est alors qu’un certain Silvio Berlusconi décide de racheter le club avec comme objectif d’en faire un des meilleurs clubs de tous les temps. Le rachat est officialisé le 20 février 1986. Et Berlusconi choisit alors deux personnes pour l’aider dans son projet : le premier se nomme Ariedo Braida et le second n’est qu’autre qu’Adriano Galliani.

(c) Magliarossonera.it

Ce géomètre de formation commence sa carrière dans le bureau du bâtiment public de la commune de Monza, soit la ville qui l’a vu naître un 30 juillet 1944. Il y restera durant huit ans avant de décider de lancer sa propre activité. Il débute sa carrière d’entrepreneur dans le domaine de l’électronique. L’entreprise qu’il a fondée était spécialisée dans la production d’appareillages pour la réception de signaux de télévisions. C’est grâce à cette activité qu’il va croiser le chemin de Silvio Berlusconi en 1979. Une grande histoire va alors commencer entre les deux hommes. En 27 ans, ce tandem va remporter 28 titres dont 8 scudetti, 1 coupe d’Italie, 6 supercoupes d’Italie, 5 ligues des champions, 5 supercoupes d’Europe, 2 coupes intercontinentales et un mondial des clubs. Avant le rachat du club, la vitrine des trophées ne comportait que 19 titres dont 10 titres nationaux…

L’univers du football n’était pas inconnu pour Adriano Galliani. En effet, ce dernier avait déjà été auparavant vice-président de l’AC Monza, qui vivote alors entre la Serie B et la Serie C. Aussitôt arrivé, Galliani va déjà réaliser deux de ses meilleurs coups : les signatures de Marco Van Basten et de Ruud Gullit en 1987. Le premier sera triple vainqueur du ballon d’or sous la tunique milanaise. En ce qui concerne la « Tulipe Noire », son premier passage au Milan fut très remarqué avec notamment un ballon d’or en 1987. Suite à l’Euro 88 remporté par les Pays-Bas, Frank Rijkaard rejoindra ses deux compatriotes en provenance du Sporting Lisbonne.

Pour l’anecdote, les supporters portugais ne voulaient pas voir leur joueur partir et étaient près de faire une mini-révolution pour empêcher le transfert de se réaliser. Galliani a du s’échapper par une sortie secondaire du siège lisboète avec le contrat signé de Rijkaard caché dans son pantalon. Il est vrai que l’équipe milanaise possédait déjà de grands joueurs comme Maldini ou Baresi pour ne citer qu’eux, mais les bataves apportaient chacun leur touche à l’équipe : Rijkaard assurait l’équilibre de l’équipe, Gullit occupait le poste de meneur de jeu et Van Basten se chargeait de la finition. Van Basten, Gullit et Rijkaard ont d’ailleurs formé le podium du ballon d’or 1988. Le trio magique est le premier grand fait d’arme de Galliani chez les rossoneri. Et on pourrait même parler de meilleur(s) coup(s)…

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Mais le pack néerlandais n’est bien sur pas isolé. Les arrivées de Shevchenko et de Kakà peuvent être aussi ajoutés à la liste des réussites. Inconnus du grand public avant leur venue, les deux joueurs vont devenir des références à leur place respective. L’ukrainien débarque en provenance du Dynamo Kiev en 1999 pour une vingtaine de millions. Il est élu capocannoniere dès sa première saison et le sera une deuxième fois en 2004 lors du 17ème titre de Milan. Il gagnera le ballon d’or l’année suivante, en 2005. Sheva alors est le deuxième meilleur buteur de toute l’histoire du club derrière Nordhal. Kakà rejoint quant à lui la Lombardie en 2003 en provenance de Sao Paulo pour à peu près 8 millions d’euros, et deviendra champion d’Italie dans la foulée. Le meneur de jeu brésilien aussi gagnera le ballon d’or (en 2007) après sa très grande contribution dans la victoire finale en ligue des champions en 2007. Ces deux joueurs ont un autre point commun : celui d’avoir été revendus à prix d’or, et d’avoir été des flops retentissants dans leur nouveau club.

Mais Galliani a su aussi utiliser toute sa ruse pour aller dénicher de très bons joueurs dans les clubs italiens rivaux, avec une mention spéciale pour les cousins de l’Inter. Galliani a su débarrasser les nerazzurri de ses « indésirables » comme Seedorf (échange avec Coco), Pirlo (contre un chèque de 18 millions tout de même…), ou Simic dans une moindre mesure. Le fait que la Juve pousse Inzaghi vers la sortie pour faire de la place à David Trezeguet ne lui a pas échappé, ce dernier ayant su sauter sur l’occasion (une occasion à plus de 40 M, toutefois…). Galliani a su profiter des problèmes financiers de certains clubs italiens pour chiper Rui Costa à la Viola ou Nesta à la Lazio qui a récemment déclaré d’avoir été transféré au Milan contre son gré pour renflouer le compte en banque de son club formateur.

Mais les recrutements n’ont pas toujours été des succès. Le premier qui me vient en tête est l’enrôlement pour 17 M€ (plus le milieu de terrain suisse Vogel) de l’attaquant brésilen du Betis Séville Ricardo Oliveira qui devait remplacer Shevchenko parti à Chelsea « pour des raisons familiales ». Si le brésilien était une terreur dans le championnat espagnol, on ne peut pas dire la même chose de son passage en Serie A. Après une saison où il a disputé 26 matches et marqué… 3 buts, il est prêté la saison suivante à Saragosse (où il marquera 17 buts) qui le rachètera pour une dizaine de millions la saison suivante.

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Autre grosse erreur de casting : l’achat de Christophe Dugarry. Petit rappel des faits : lors d’un quart de finale de la coupe UEFA 1996, le Milan était opposé à Bordeaux où évoluaient des joueurs tels que Lizarazu, Zidane et donc Dugarry. Après une victoire 2-0 à San Siro, les Girondins remportent le match retour 3-0 avec un doublé de Dugarry. Grâce à cette performance, Berlusconi décide d’enrôler l’international tricolore lors de l’été 1996. Malgré la concurrence de George Weah ou de Roberto Baggio, l’attaquant français participera tout de même à 26 rencontres pour seulement 6 buts. Il ne restera qu’une saison en rossonero et sera vendu au FC Barcelone de Van Gaal qui le fera jouer au milieu de terrain. Son expérience catalane n’aura duré que six petits mois avant un retour en France du coté de Marseille.

Pour être honnête, lors de la période 1996-1998, quasiment tout le recrutement rossonero est remis en question. Milan dépense à tout va avec comme leitmotiv d’acheter tout ce qui est bon en Europe. Et Milan va littéralement piller l’Ajax d’Amsterdam, profitant notamment de l’arrêt Bosman. Michael Reiziger, Winston Bogarde, Patrick Kluivert et Edgar Davids sont recrutés sur une période d’un an. Mais ces quatre joueurs ne parviendront jamais à faire le trou au sein d’une équipe de Milan dans le creux de la vague, terminant deux fois dans le ventre mou du classement. Les trois premiers cités iront trouver refuge dans le Barça de Van Gaal (comme Dugarry), et Davids sera vendu à la Juve.

Il y a également eu les blessés chroniques comme Paulo Futre et Fernando Redondo. Le premier, ailier portugais très technique, a été classé deuxième du ballon d’or 1987 derrière la « Tulipe Noire » Gullit. Lors de son passage à l’Atlético Madrid, il occupe la même place qu’un certain Maradona dans le cœur dans supporters espagnols. Il quitte les Colchoneros en 1992, et sa carrière ne va plus qu’être qu’une suite sans fin de blessures. Il ne jouera qu’un seul match au cours de son unique saison chez les rossoneri en 1995/1996. Il venait d’avoir 30 ans. Même topo pour le milieu argentin Redondo. Recruté pour 20 millions au Real de Madrid en 2000, le Milan n’aura pas eu la chance de profiter du talent et de la classe d’un Redondo en pleine possession de ses moyens. Il ne jouera que 16 matches en 4 ans.

Autres groupes d’individus qui se sont révélés être des échecs : la colonie brésilienne venue en pré-retraite au Milan. Rivaldo, Emerson, Ronaldo et Ronaldinho étaient bien loin de leur niveau qu’il avait chacun dans leur ancien club. Bien que Ronaldinho ait délivré une belle saison 2009/2010 sous les ordres de Leonardo. Comment également ne pas parler des flops en ne mentionnant pas les jeunes flops tels que Viudez, Cardacio, Grimi ou Adiyiah qui ne doivent leur place au sein de l’effectif uniquement à cause de la règle du nombre limité d’extra-communautaires qu’il existe en Italie. Sans parler de la période low-cost que le club traverse actuellement…

Comme dans toute relation, on ne retient que le négatif. Evidemment, Galliani a commis quelques erreurs de casting en 27 ans de carrière rossonera, mais qui n’en aurait pas fait à sa place ? Les gens et en particulier les tifosi milanais ne doivent pas omettre tous ce qu’il a fait de bien pour « son » club et ne retenir que ces dernières années où la stratégie du low-cost n’a jamais porté ses fruits. Car même en serrant la ceinture des finances du club, Galliani a quand même réussi quelques joli coups en enrôlant notamment Philippe Mexès (son salaire extravagant est un autre débat), le néo-capitaine Riccardo Montolivo ou encore un Zlatan Ibrahimovic acheté 25 M€ alors qu’il avait été transféré pour le triple un an plus tôt à Barcelone. Ou encore plus récemment un joueur comme De Jong pour 3 millions seulement, actuel pilier de l’entrejeu rossonero.

Les arrivées de Taiwo, Mesbah, Flamini, Traoré et consorts, ainsi que le fait de mal dépenser le peu d’argent que le club possède en investissant en grande partie dans l’achat d’attaquants au lieu de renforcer les autres secteurs de jeu viennent ternir le « tableau de chasse » de l’homme chauve le plus connu d’Italie derrière Kojak. Néanmoins, ce dernier pourra se targuer d’un bilan très honorable à la « tete » du club après 27 ans de liaison passionnée avec le Milan, dont il est le tifoso parfois aveuglé par sa passion…

 

  • Sur les 27 ans passées au Milan, son bilan est loin d’être catastrophique mais si on a le Milan d’aujourd’hui c’est aussi de sa responsabilité…Sur les 5 dernières années il avait tout les pouvoirs et on voit où ça nous a mené,pourtant le Milan est le club le plus riche d’Italie et dans le top 8 en Europe.
    Je lui rend hommage pour ces grandes années de bonheur et de victoire mais je pense qu’il serait temps de passer à autre chose,le mercato d’été qu’il nous a fait m’a déçu, il nous a ramené Kaka et a acheté Poli mais Matri c’était une absurdité pour moi.

  • Y a qd même plus de bons transfert que de mauvais … cette saison lorsque l’on fait venir KK pr 0 et Matri pr 11 … il faut voir le transfert global, salaire, primes, agents … On compare souvent le prix de Matri à Tevez mais l’argentin percoit le triple du milanais en salaire !
    Dans la flopée des jeunes extra communautaires, je pense que Vergara en fera partie, il sera prêter 1 saison ou 2 avt de voir qu’il n’a tout simplement pas le niveau européen avt de repartir en Colombie.
    Comment ne pas parler des jeunes aussi du Milan, que l’on n’a pas exploité comme Aubamayang vendu 1 millions à St Etienne et parti pr 12 millions cet été à Dortmund !
    L’achat de Massimo Donati et de Gianluigi Lentini acheté aussi à prix d’or pour 2 grands espoirs du football italien.
    Le transfert de Ricardo Oliveira me fait penser à celui de Matri !!! Mais pr le brésilien, sr 1 saison, on n’avait pas perdu énormement, il avait été prêté à Saragosse avec une clause de rachat. Pr Matri, je vois pas bien quel club osera mettre plus de 5 millions.
    J’espère voir du changement deja durant ce mercato hivernal, il faut se débarasser de certains joueurs surtout en défense tel que Zaccardo, Zapata, Constant et Emanuelson.
    Au milieu, Nocerino va quasiment partir et moi je mettrai muntari sur la liste des partants.
    En attaque, Niang doit partir s’aguérir en prêt (je pense qu’il va exploser 1 moment cfr Aubamayang), Saponara aussi, je venderais Pazzini (tant qu’il vaut encore de l’argent) Robinho direction brasil, son salaire a été coupé en 2, cela ne devrait plus pauser de problème à Santos. Et surtout, j’espère garder El Sha encore 6 mois pr qu’il explose mais au Milan.

  • Cheikh

    Jolie Djo 😉

  • gennaro30

    Grazie per tutti et bonne retraite gaga !!!!

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