On a d’abord connu le négociateur rusé qui attendait les derniers instants du mercato pour faire signer ses gros coups. Mais ça, c’était avant. Car depuis quelques années, les transferts d’Adriano Galliani ne sont plus de gros coups mais des transferts à moindre coûts. Aux oubliettes les Rui Costa, Nesta ou Inzaghi et place aux Mexes, Nocerino et Traoré.
Les fins de contrats sont devenus le maitre-mot des mercati rossoneri. Nombre de ces joueurs arrivés à paramètre zéro se sont avérés être des flops (bien souvent programmés pour certains,à quelques exceptions près. Mais cette technique des fins de contrat pourrait jouer de mauvais tours lors de ce mercato et obliger le club à se séparer de certains de ses joueurs. C’est ce qu’on pourrait appeler l’arroseur arrosé. Explications.
Juin 2014. Quatre joueurs du noyau arrivent en fin de contrat : Abbiati, Amelia, Coppola et Emanuelson. Si l’emblématique gardien a d’ores et déjà prolongé son contrat pour une année supplémentaire, les trois autres joueurs peuvent se chercher un autre club. On pourrait aussi citer Silvestre, Rami et Taarabt qui pourraient voir leur aventure en Lombardie couper court.
Si le futur de l’italo-argentin est loin du Milan, l’avenir des autres joueurs prêtés reste flou, surtout pour le fantasque meneur de jeu marocain. Si Valence semble d’accord de baisser de près de moitié le prix de vente de l’international français, QPR reste dans l’idée de vendre son joueur au prix fixé, c’est-à-dire 7 M. Somme que le Milan ne peut pas payer à l’heure d’aujourd’hui. Et la signature de Menez ne joue pas en la faveur de Taarabt.
Mais dans 365 jours, ce ne sont pas moins de onze joueurs qui seront dans cette même situation. Sachant cela, le club pourrait se séparer de quelques éléments pour récupérer quelques millions d’euro. Revue des troupes poste par poste.
ABBIATI : le portier devrait terminer sa carrière de gardien de but en 2015 pour commencer une autre carrière de préparateur physique ou d’entraineur des gardiens.
ABATE : il y a une semaine, personne n’aurait parié qu’Abate resterait au club. Mis de coté par Seedorf, son départ était la suite logique des choses, surtout au vu de la bonne valeur marchande de l’arrière latéral. Mais le club ne peut se permettre de perdre un international italien titulaire à paramètre zéro le prochain été. Deux choix donc pour lui : renouvellement de contrat ou vente. L’arrivée d’Inzaghi sur le banc pourrait favoriser la première solution. Son entente avec l’agent Mino Raiola pourrait jouer en sa défaveur.
BONERA : l’éternel bouche trou défensif du club verra lui aussi son contrat se terminer dans 12 mois. Abbiati et lui (ainsi que Kakà dans une moindre mesure) sont les deux derniers rescapés du Milan d’Ancelotti, c’est-à-dire le Milan qui gagnait. Agé actuellement de 33 ans, son contrat ne pourrait être renouvelé qu’annuellement si prolongation il y a. Son physique fragile pourrait aussi jouer en sa défaveur.
DIDAC : arrivé en 2011 en provenance de l’Espanyol de Barcelone, le back gauche espagnol n’a, pour l’instant, disputé qu’une seule rencontre sous le maillot milanais. Son passage en Lombardie se résume en deux mots : prêts et blessures. Son départ cet été semble inéluctable à moins d’un retournement total de situation.
MEXES : l’arrivée d’Alex et le probable rachat de Rami ne sont pas des facteurs favorables pour l’avenir de Philippe Mexes au sein de l’effectif. La rumeur d’une possible rupture d’un commun accord (avec bonus) circule et permettrai au club de faire quelques économies sur l’onéreux salaire du joueur qui s’élève à 8 M bruts. Toutefois, le défenseur formé à Auxerre voudrait honorer son contrat jusqu’au bout et profiter de la générosité qu’à eue Galliani lorsqu’il est arrivé à paramètre zéro de la Roma en 2011.
DE JONG : son cas est quelque peu similaire à celui d’Abate dans le sens où l’international néerlandais possède une très bonne valeur marchande et que le club ne peut pas risquer de perdre un tel joueur gratuitement. Véritable pièce maitresse de l’entrejeu et cadre du club, le néerlandais pourrait plier bagages. Même s’il avoue se sentir bien dans ce club, il ne sait pas trop le projet et les idées du club pour les saisons à venir (voir ici).
Le meilleur joueur du Milan de la défunte saison pourrait donc aller voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs qu’à San Siro si le club ne lui donne pas certaine garantie sur le désir de revenir au devant de la scène. Un retour en Premier League n’est pas à exclure. Arsenal et Manchester United seraient intéressés par le joueur. En cas de départ, c’est le jeune milieu de terrain brésilien du Real de Madrid, Casemiro, qui semble être le premier choix du club.
ESSIEN : recruté gratuitement l’hiver passé, le milieu ghanéen avait deux matches à jouer : la double confrontation en ligue des champions face aux futurs vice-champions d’Europe, l’Atletico Madrid. Force est de constater qu’il les a raté tous les deux, montrant être à des années lumières du très bon joueur qu’il fut à Lyon ou lors de son premier passage à Chelsea. Le fait que son mentor, José Mourinho, accepte de le libérer aurait du nous mettre la puce à l’oreille. Son lourd salaire (3 M annuels) pourrait compliquer son départ. Il est plus que probable qu’Inzaghi l’aura aux entrainements l’an prochain.
MUNTARI : il faut avouer que l’ex-interiste s’est montré bien utile cette saison, bien plus que son compatriote Essien ou encore que notre capitaine. Le club pourrait le garder comme doublure et définir son sort à la fin de la saison prochaine. Jeune trentenaire (il aura 31 ans en 2015), son contrat sera renouvelé d’une seule petite année (si prolongation il y a) et avec surement une diminution salariale à la clé. Car il faut raison garder, si un club s’intéresse à lui, il sera d’un tout autre standing que Milan et on voit mal Muntari quitter un club qui veut retrouver les sommets pour aller dans un club jouant le maintien en Angleterre.
TRAORE : personne ne comprend toujours pas ce que Traoré fait au Milan, mais il est bien là. Revenu de son prêt infructueux de Turquie, sa permanence à Milanello semble fortement compromise. Difficile d’imaginer un avenir rossonero pour le malien mais trouver acquéreur sera une autre paire de manches. Son salaire annuel d’1.2 M nets pourrait aussi refroidir les ardeurs des rares prétendants. Pour info, un certain Borja Valero gagne autant que lui, à 100.000 euro près…
KAKA : L’ancienne idole de San Siro est revenue dans son club de cœur cet été pour une dernière pige qui se terminera, au plus tard, en 2015. Mais son deuxième passage au Milan pourrait tout aussi très bien se terminer dans les semaines qui viennent. La saison du ballon d’or 2007 fut assez moyenne dans l’ensemble mais ses performances sportives ne sont pas à la hauteur de ses 4 M par an.
Même si son apport dans le vestiaire doit être très précieux pour ses coéquipiers, son salaire pourrait couper court, une bonne fois pour toute, à la relation Kakà-Milan. Kakà nous quittera pour un avenir en MLS ou au Brésil mais le tout est de savoir dans lequel des trois prochains mercati sont départ sera acté.
PAZZINI : l’attaque rossonera est le chantier le moins avancé de tous les secteurs de l’équipe. Tous nos attaquants ne sont pas assurés de rester l’année prochaine et la situation contractuelle d’Il Pazzo, couplé à son rôle de doublure lors de la saison écoulée, pourrait pousser le club a vendre le joueur pour pouvoir récupérer quelques millions d’euros. Sa vente dépendra des dossiers Balotelli, Matri mais aussi celui de Paloschi. On sait que Naples voudrait faire de Pazzini son vice-Higuain.