Ah, le projet des jeunes au Milan. On en parle beaucoup, mais dans les faits, sa concrétisation matérielle tarde à arriver. Mais l’arrivée d’Inzaghi pourrait bien changer la donne. La nomination de Pippo comme T1 pourrait être le premier élément qui aille dans ce sens, lui qui a côtoyé bon nombre de jeunes rossoneri qui jouaient Primavera lors de la précédente saison et/ou qui vont y évoluer dans la saison qui va débuter dans quelques jours.
Dans tous les cas, ce ne sont pas les recrues de cette saison qui vantent le projet jeunes des rouge et noir. Hormis Albertazzi racheté « un peu par défaut » suite à la liquidation de son contrat de copropriété avec l’Hellas Verone, le joueur le plus jeune ayant posé ses valises à Milanello est déjà âgé de 27 ans, à savoir Jérémy Ménez. Plus vraiment très jeune sans être vieux non plus. Pourtant, c’est bien un joueur de 32 ans qui laisse présager que le club désire vraiment miser sur son vivier.
Mattia Perin est promis à un très bel avenir. Évoluant au Genoa et connaissant la forte amitié qui lie Enrico Preziosi et Adriano Galliani, il n’en fallait pas plus pour que la presse (et les supporters) espéraient voir le jeune gardien troquer sa tunique rouge et bleue contre celle du diavolo. Seulement, il ne semble pas que cette idée ait effleuré l’esprit de l’homme à la cravate chauve.
En période de vaches maigres, pourquoi dépenser 10-15 M€ (et, par la même occasion, tout son budget transfert) pour un gardien, certes très talentueux et jeune, alors que club possède déjà Abbiati et qu’Agazzi vient d’arriver, sans oublier Gabriel ? Le secteur des gardiens de but semblait être à posto cosi pour reprendre la célèbre expression du numéro deux rossonero. Et puis est arrivée l’opportunité Diego Lopez.
A y regarder de plus près, l’intérêt du Milan pour le portier ibérique n’est pas neuf : il y a sept ans de cela, un certain Carlo Ancelotti voyait en cet inconnu le successeur de Nelson Dida dans les cages rossonere, mais ce transfert ne s’est jamais réalisé et Lopez demeura à Villarreal. Arrivé à l’hiver 2013, et auteur de jolies performances dans les buts madrilènes, au point d’en arriver à déloger Iker Casillas, institution dans l’institution, avec la bénédiction de José Mourinho.
Mais l’arrivée du gardien costaricien Keylor Navas et le choix d’Iker Casillas de poursuivre son aventure madrilène coûte que coûte ont contraint le galicien à s’envoler vers d’autres cieux, et en l’occurrence, en Lombardie. Un ultime beau challenge pour un gardien âgé de 32 ans, et une très belle affaire pour le Milan, qui récupère ici, à paramètre zéro, un portier de qualité sortant de deux saisons bien remplies (62 rencontres disputées). Un petit bémol vient toutefois gâcher la fête : un contrat longue durée de quatre ans pour un gardien qui va sur ses 33 ans en novembre prochain.
De quoi surprendre au regard de la volonté de renouvellement affichée par la direction milanaise. Cependant, deux bonnes raisons peuvent expliquer l’arrivée de Diego Lopez : la première est celle de reprendre l’héritage d’Abbiati. Avec un Gabriel qui a montré être limité dans son jeu et un Agazzi qui vient pour reprendre le rôle laissé vacant par Marco Amelia, tout en ayant lui aussi montré certaines limites lors des matches de préparation, il fallait trouver une alternative capable de remplacer un Christian Abbiati de plus en plus âgé et toujours autant fragile physiquement, malgré des qualités certaines. Un problème réglé avec l’arrivée de Diego Lopez, qui débarque dans le rôle d’un titulaire en puissance.
La deuxième raison touche à la volonté du club de miser sur la jeunesse rossonera. En effet, en offrant un contrat quadriennal à Lopez, il permet à deux jeunes gardiens issus de son propre vivier de grandir calmement. Stefano Gori (né en 96) et Gianluigi Donnarumma (né en 99) pourront profiter de ses années pour grandir en compagnie d’Abbiati (qui devrait rentrer dans le staff milanais après sa carrière de gardien de but) mais aussi de Lopez, soit deux gardiens avec de très beaux CV.
Si cette hypothèse s’avère être réelle, Galliani aura prouvé ne pas seulement vivre dans le présent lorsqu’il s’agit de transfert. Et la venue de Perin aurait définitivementbloqué les chances de ses deux jeunes gardiens de percer dans leur club formateur.