Titulaire quasiment fixe depuis l’an passé dans le couloir droit, Davide Calabria connaît une saison faite de hauts et de bas, comme de nombreux autres joueurs de l’effectif milanais. En attendant potentiellement le retour à son meilleur niveau d’Andrea Conti avec qui il formait déjà un duo prometteur dans la Nazionale jeune, le latéral italien savoure les matches disputés sous le maillot de son club formateur et s’est longuement confié au site The Owl Post au sujet d’une équipe en plein renouveau.
« Ça m’énerve beaucoup de voir des jeunes qui réclament tout immédiatement, qui se mettent en avant pour une victoire ou qui veulent tout jeter pour une défaite. Si tu fais un grand match, tu es le nouveau Cafu et si tu te rates, tu ne vaux plus rien. Malheureusement, beaucoup de gens raisonnent de cette façon et cela me gène car tous les résultats et toutes les prestations sont le fruit d’un travail long et difficile, se rater fait partie du chemin. Beaucoup de monde en Italie pense que les jeunes jouent peu à cause de ce qui est écrit sur leur carte d’identité mais moi, je n’ai jamais rencontré un entraîneur qui s’intéressait à ça.
Celui qui mérite, celui qui est prêt va sur le terrain et parfois, pour être prêt, il faut du temps car avec la fougue et l’envie de bien faire et de démontrer qui il est, un joueur inexpérimenté risque de se rater. La vitesse du jeu, les anticipations, même l’adaptation au niveau physique de la Serie A est un processus qui demande beaucoup de travail. Pendant mes deux premières années dans l’effectif, j’ai eu du mal à être régulier mais peu à peu, j’ai gagné la considération du staff et c’est tout ce qui me sert pour ne pas arrêter de m’améliorer.
Cette année, à Milanello, on respire vraiment un air neuf qui implique tout le monde, qui amène de l’enthousiasme et qui nous pousse à mieux travailler que par le passé. Ce n’est pas seulement lié aux recrues et à la motivation que nous donne le Mister mais aussi à la forte présence de la direction, qui nous fait sentir sa proximité tous les jours. Pour un défenseur comme moi, s’entraîner tous les jours sous les yeux de Paolo Maldini, c’est un véritable carburant : inconsciemment, devant lui, tu n’as pas envie de rater quelque chose, même à l’entraînement.
Il faut aussi dire que par rapport au passé, nous avons un Higuain en plus dans le moteur et c’est une grande différence ! Après son premier entraînement à Milanello, j’ai appelé mon agent et je lui ai demandé : ‘Mais lui, de quelle planète vient-il ?’, car j’avait été impressionné par sa technique et sa connaissance du jeu. Le vestiaire est vraiment très uni et le fait que la moyenne d’âge ne soit pas élevée m’aide à trouver ma place. C’est un groupe tellement soudé que cela dépasse le cadre du vestiaire : nous sortons souvent ensemble, nous nous défions tout le temps à l’entraînement et cela crée beaucoup de liens entre nous. Celui qui est le plus engagé est Pepe Reina : il a beau être le plus expérimenté, il a toujours l’envie d’un jeune. On voit qu’il connaît les ingrédients pour créer un groupe sain.
Le maillot rossonero est lourd à porter, mais le porter est un privilège extraordinaire. Je cherche à apprendre des champions qui s’entraînent avec moi tous les jours et de ne pas arrêter d’apprendre. Jouer à San Siro, c’est comme jouer une pièce dans un théâtre : tu ne peux rien rater car le public s’en rend compte et relève même les plus petites imperfections, puisqu’il a pu apprécier des équipes de très bon niveau par le passé.
Quand je pense au futur, j’ai des rêves assez simples. Ils sont tellement simples que ce sont plus des projets, des objectifs. Ce sont des choses que je dois atteindre en gardant les pieds sur terre car dans le football, personne n’a de baguette magique. Tout ce que je désire, c’est jouer avec continuité et voir mon équipe gagner le plus de matches possible parce que quand une équipe gagne, tous ceux qui la composent deviennent des joueurs meilleurs. »