ACM-Z revient en ce milieu de saison sur les pérégrinations du Milan au cours de la première partie de saison, ainsi que sur les bases jetées sur le plan tactique en ce début de seconde partie de saison. Retour sur l’aspect tactique, les individualités clés, ainsi que sur quelques statistiques d’ordre général.
Sous les conseils et l’envie d’Adriano Galliani de retourner au module qui avait fait les beaux temps du Milan sous l’ère Ancelotti, Mihajlovic s’est vu dans l’obligation de commencer son mandat en mettant en place un 4-3-1-2.
Pour mettre en place ce système souhaité dans les plus hautes sphères du club, le club avait mis la main au porte-feuille pour garnir ce dernier. Ce qui s’est traduit l’été dernier par l’arrivée de 2 attaquants, Bacca et Luiz Adriano, et d’un milieu, Bertolacci, venu pour faire le liant entre le milieu et l’attaque dans un milieu alors à la peine techniquement.
Dans un second temps, Nigel de Jong a été prolongé en vue de lui offrir une un rôle de capitaine et une place de titulaire devant la défense. Et pour finir, il fallait trouver le trequartista indispensable dans ce onze milanais. Pas de chance, aucun joueur n’est apte à ce poste, après un premier essai réalisé avec Bonaventura, qui se finira par un échec, puis un second avec Honda, pourtant plus à l’aise à ce poste.
Après une préparation estivale ratée et un début de championnat très brouillon, il faut se rendre à l’évidence : le 4-3-1-2 n’est pas fait pour cette équipe.
Bilan du 4-3-1-2 : 8 matchs, 4 victoires/4 défaites.
A à la mi-Octobre, constat fait de l’incapacité à créer du jeu sous le 4-3-1-2, le technicien Serbe a décidé de changer son module, et de faire des choix forts. Nigel de Jong est ainsi complètement éjecté du onze au profit de Montolivo (de nouveau promu capitaine) tandis que le module bascule dans le même temps du 4-3-1-2 au 4-3-3. Signalons également que Gianluigi Donnarumma fit son entrée remarquée dans le onze fin octobre, au détriment de Diego Lopez, alors peu à son aise depuis le début de saison (14 buts encaissés en 8 matchs).
Plusieurs matchs passent, et l’équipe type commence à prendre forme : Donnarumma; Abate, Alex, Romagnoli, Antonelli ; Kucka, Montolivo, Bertolacci ; Bonaventura, Bacca et Cerci sont les éléments constituant le onze type de Mihajlovic entre octobre et novembre dernier. La nette victoire remportée face à la Lazio le 1er novembre au terme d’une rencontre aboutie laisse d’ailleurs penser que le Milan a enfin trouvé son rythme de croisière. Que nenni. Cet état de grâce ainsi que ce système se sont en effet avérés temporaires : Mihajlovic bascule, fin novembre 2015, à un 4-4-2 pour palier à plusieurs absences, et pour densifier son entrejeu.
Bilan du 4-3-3 : 7 matchs, 4 victoires/2 nuls/1 défaite.
Contre toute attente, fin Novembre, Milan reçoit la Sampdoria et le Mister change de nouveau son système, privé de Bertolacci, et de Jong mis à l’écart. Mihajlovic lance pour la première fois un 4-4-2 à plat, avec une doublette d’attaque Bacca – Niang, aidés de 2 ailiers aux grandes libertés offensives et auxquels les clefs du jeu sont données, à savoir Bonaventura et Cerci.
Jeu bridé, animations restreintes, organisation brouillonne, tel est l’impression qui ressort face aux résultats obtenus contres des équipes dites « très moyennes » (Carpi – Hellas – Frosinone – Bologne) dans le courant du mois de décembre.
Alors que l’idée de départ était de construire une équipe basée sur le 4-3-1-2 avec Bonaventura – de Jong – Bertolacci au milieu, et après s’être tourné vers un 4-3-3, Mihajlovic semble enfin avoir trouvé un semblant de solidité et d’équilibre avec son 4-4-2 à plat.
En effet, ce dernier dispose d’une organisation dans l’entrejeu plus adaptée aux caractéristiques de ses joueurs : les relayeurs Montolivo – Kucka se retrouvent plus libres, Bonaventura excelle sur son coté gauche et le japonais Honda commence enfin à trouver ses marques et à s’adapter à ce schéma après plusieurs mois d’errance. La solidité défensive acquise depuis plusieurs semaines vient quant à elle s’additionner à ce panorama général.
Les résultats acquis courant janvier en attestent : après une défaite face à Bologne lors de la première sortie de l’année 2016, qui a scellé l’avenir de Cerci sous le maillot rossonero, le Milan reste depuis sur une série de 8 matchs sans défaite toutes compétitions confondues, dont deux victoires convaincantes acquises face à deux formations de haut de tableau, à savoir la Fiorentina (2-0) et surtout l’Inter (3-0), face auxquelles le Milan avait perdu lors de la phase aller.
Le mois de février devra être celui de la confirmation pour le Milan, qui affrontera successivement le Genoa, Naples, ainsi que le Torino.
Bilan du 4-4-2 : 14 matchs, 8 victoires/5 nuls/1 défaite.
Le défenseur brésilien est sans aucun doute l’un des hommes forts de la série actuelle d’invincibilité détenue par le club (8 matchs sans défaite toutes compétitions confondues, et ce depuis la défaite concédée face à Bologne le 6 janvier dernier). Handicapé par de multiples blessures la saison passée, qui ne lui avaient permis de prendre part qu’à 23 rencontres toutes compétitions confondues, le numéro 33 rossonero, enfin débarrassé de ses pépins physiques, forme désormais une charnière centrale à la solidité certaine aux côtés d’Alessio Romagnoli.
Un tel état de fait n’était plus arrivé depuis 2012, et la fameuse charnière centrale formée par un autre duo italo-brésilien, à savoir Thiago Silva et Nesta. Complémentaires au regard de leurs profils respectifs, l’apprentissage à vitesse grand V de Romagnoli a sans aucun doute été facilitée par l’expérience du défenseur brésilien. Le Milan doit désormais croiser les doigts pour pouvoir compter sur son numéro 33 milanais jusqu’à cette fin de saison, au minimum.
25 millions, c’est le prix que le Milan aura déboursé pour s’attacher les services du Romain de naissance. Un prix élevé pour un joueur à peine âgé de 20 ans, qui comptait jusqu’alors une saison pleine seulement. Cependant, quelques matchs en début de saison auront suffit à confirmer tout le talent du jeune défenseur central.
Après un seul match raté face au Genoa fin septembre, marqué par un double carton jaune qui le contraindra à laisser ses partenaires à dix et de sauter le match face au Napoli perdu ensuite 4-0, Romagnoli n’a cessé d’enchaîner les bonnes performances au point d’être le défenseur le plus régulier de l’effectif. Aujourd’hui, il forme avec Alex un duo solide auquel on doit les derniers bonnes performances, et notamment ce match face à l’Inter.
Le milieu nippon, sur le départ lors de l’ouverture du mercato hivernal, constitue assurément l’une des surprises de ce début d’année 2016. Son retour en forme coïncide avec le niveau en hausse affiché par le onze rossonero ces dernières semaines, alors que la première partie de saison l’a vu errer comme une âme en peine sur les pelouses italiennes, entre constatations amères mais lucides sur la situation de l’institution rossonera, et prestations sans relief.
Délogé de son couloir droit dès la fin septembre et le déplacement à Udine, au profit de Cerci, le numéro 10 milanais a su profiter des performances décevantes de l’ex-granata pour se réinstaller sur ce même flanc droit peu avant la trêve. Depuis, l’international japonais a gagné une influence certaine dans le jeu rossonero grâce à des qualités techniques enfin exploitées comme il se doit pour servir le secteur offensif.
Le onze milanais s’en est par ailleurs trouvé davantage équilibré, lequel avait parfois tendance à basculer sur le côté gauche occupé par Bonaventura. Entre Honda et Bonaventura, le Milan semble enfin avoir trouvé la bonne formule pour jouir des qualités de ses deux cautions techniques et de son schéma de jeu. Ce retour inattendu demande évidemment confirmation, mais c’est désormais un Honda à la joie retrouvée qui sert enfin sa formation comme il se doit.
S’il fallait retenir le joueur de ce Milan, ce serait bien lui. Sur la même lancée que la saison dernière, le numéro 28 a encore pris une autre dimension, celle d’un leader. Bonifiant tous les joueurs autour de lui, l’ex joueur de l’Atalanta réalise pour l’instant la plus belle saison de sa carrière. Auteur de 6 buts et de 9 passes décisives en 26 matchs cette saison, Jack tire l’équipe et ses coéquipiers vers le haut. Homme fort de Mihajlovic, lequel lui a donné les clefs de l’équipe, le onze milanais ne peut en aucun cas se priver de son joyau. En atteste le dernier match face à l’Udinese où l’équipe s’est retrouvée orpheline de son meilleur joueur. Tant que Giacomo sera sur le terrain, le Milan ira bien.
Le joueur le plus cher du mercato estival est l’une, si ce n’est la seule satisfaction de la pointe de l’attaque rossonera. Souvent esseulé, très peu servi dans de conditions idéales, l’attaquant Colombien, après un petit passage à vide au mois de novembre, n’a depuis cessé d’être l’homme fort de l’attaque Milanaise, et pas que. En effet, il est le joueur de Serie A au meilleur ratio tir/but (27 tirs en championnat pour 12 buts inscrits) à ce jour. Le Milan tient enfin son buteur tant recherché les saisons précédentes, et ce depuis le départ à l’été 2012 de Zlatan Ibrahimovic. L’international colombien constitue ainsi assurément le fer de lance du onze rossonero, qui pourra compter sur lui dans la quête de la troisième place qualificative pour la prochaine édition de la Ligue des Champions.
Élément incontournable, Bacca domine le classement des matchs joués avec 27 rencontres. S’en suivent Bonaventura et Romagnoli avec 26 matchs. Montolivo et Honda suivent de près avec 24 apparitions.
1 | Carlos BACCA | 27 matchs disputés | 2.230 minutes jouées | |
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2 | Alessio ROMAGNOLI | 26 matchs disputés | 2.292 minutes jouées | |
3 | Giacomo BONAVENTURA | 26 matchs disputés | 2.201 minutes jouées | |
4 | Riccardo MONTOLIVO | 24 matchs disputés | 1.941 minutes jouées | |
5 | Keisuke HONDA | 24 matchs disputés | 1.392 minutes jouées | |
6 | Juraj KUCKA | 23 matchs disputés | 1.458 minutes jouées | |
7 | Luiz Adriano | 21 matchs disputés | 1.125 minutes jouées | |
8 | Mattia DE SCIGLIO | 20 matchs disputés | 1.771 minutes jouées | |
9 | Andrea BERTOLACCI | 20 matchs disputés | 1.316 minutes jouées | |
10 | Luca ANTONELLI | 19 matchs disputés | 1.632 minutes jouées | |
11 | Ignazio ABATE | 18 matchs disputés | 1.460 minutes jouées |
Au classement des buteurs, le Colombien Bacca domine de nouveau des débats avec 14 buts toutes compétitions confondues. Un peu plus loin on retrouve le Francais Niang avec 8 réalisations et vient Bonaventura avec 6 buts. Honda, Zapata, Abate, Kucka, Antonelli et Bertolacci complètent quant à eux la marche avec un but inscrit chacun depuis le début de saison.
1 | Carlos BACCA | 14 buts | |
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2 | M'Baye NIANG | 8 buts | |
3 | Giacomo BONAVENTURA | 6 buts | |
4 | Luiz Adriano | 5 buts | |
5 | Alex | 2 buts | |
6 | Mario BALOTELLI | 2 buts |
Notons enfin que du coté des passeurs décisifs, Bonaventura a jusqu’à présent distribué 9 assists, Honda 6, Niang et Bacca 4.
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