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« ACMZ analyse» : comment le Milan est devenu indésirable en Ligue des Champions…

 Au delà des obstacles, la capitulation, l’expulsion : comment le Milan est devenu indésirable en Ligue des Champions…

Comment en sommes nous arrivés là ? Oui comment celui qu’on craignait telle la « grande faucheuse » la veille des tirages au sort des poules est devenu un quasi anonyme qui passe son tour ? Une tuile de plus qui vient chaque année renforcer un peu plus cet étrange sentiment que le club lombard perd ce qu’il a avait de plus ancré dans son identité : un marquage européen qui faisait la fierté et l’aura de la maison rouge et noir. Entre restrictions et remaniements, Milan chancelle et a le blues : depuis 2007, on attend toujours un 8eme titre pour faire rugir de plaisir la Piazza del Duomo ou … une de ces épiques finales même perdues qui vous rappelle combien vous comptez.

ACM-Zone pour ce nouveau pamphlet-dossier a décidé de s’attaquer à la question qui fâche malgré les bons résultats en championnat du club rossonero : L’avenir européen du Milan est-il entre parenthèses uniquement pour des raisons financières ?

 

A : Les débuts d’un chambardement : apocalypse post-2007.

Athènes, ville de la crise et des fractures, a laissé des traces qui ne se refermeront peut-être jamais tant la cassure fut grande après cette victoire de la génération des « héros » qui arriva 4 ans après la précédente à Old Trafford. Comme une évidence : un an après le Milan est éliminé en huitièmes de finale par Arsenal 2-0 au match retour. L’année suivante…le club n’est même pas qualifié en C1 : il se contente de la C3, cette coupe de l’UEfa ou Europa League, qui ne lui donnera guère plus de satisfaction (le Werder Brême passe en huitièmes de finales grâce aux buts inscrits à l’extérieur). 2010 : psychodrame bis, Milan est de nouveau éliminé en huitèmes de finale par un club britannique…cette fois ci son bourreau se nomme Manchester United et après deux matchs qui font mal (2-3, 4-0) met un peu plus à mal la légende italienne. Et ce n’est pas fini car 2011 verra Tottenham va continuer à perpétuer l’œuvre anglaise avec un simple 0-1 qui suffit à sortir le club rossonero…au stade des huitièmes de finale pour ne rien changer. L’humilation continue. On se dit que c’est véritable malédiction.

Seule l’année 2012 va rompre ce cercle vicieux face à en huitièmes de finale Face au redouté Arsenal avec deux score fleuve (4-0, 0-3) et une élimination au tour suivant en quart face au Barça. Ce même club catalan qui a eu la peau du club lombard cette année sur un foirage au match retour d’anthologie (4-0, 0-2)

La dynamique des années 90-2000 semble belle et bien envolée : à chaque tentative de revenir au premier plan, effectif gonflé ou dégonflé à l’appui, l’échec est au rendez vous. Alors le mur s’est bien sûr dressé au niveau européen face à un Milan qui était l’arrogant dominant : inversement, Barcelone est devenu le nouvel orgre pendant que les clubs anglais ou allemands sauvent encore leur peau. Voire même prouvent qu’eux ne sont pas morts et donnent encore des coups qui mettent KO. Sans avoir attendu pour rétablir l’équilibre de la balance.

Les lendemains qui chantent … Athènes 2007 

B : La tragédie de la faiblesse…

Expérience : avant ce mot était plus qu’une règle, c’était la doxa du club milanais. Aujourd’hui, c’est un point faible : 21,3 ans de moyenne d’âge pour l’attaque rossonera (Niang, El Sha, Boateng) le soir du match retour des quarts de finales. Oui l’équipe est jeune (mais rapide et dynamique nous répondra t-on ), a vécu des moments durs en début de saison, a encaissé, en a entendu des vertes et des pas mûres et pourrait tout renverser sur son passage : bref un défi à sa taille cette coupe d’Europe. Mais sans Zlatan et Thiago (partis jouer les caids parisiens) ou sans Nesta et Seedorf en un an la team lombarde s’est encore amoindrie : en huit confrontations face à la Juve et au Barça (deux en Coupe, deux en Serie A, 4 en Ligue des Champions), l’équipe de Max Allegri a affiché un bilan de quatre nuls et quatre défaites. La splendeur d’antan est loin. Alors oui reste les valeurs cardinales : le courage, l’unité du collectif : mais cela ne remplace pas un manque cruel d’armes et de repères. Alors les carrences s’envolent, de temps en temps et reviennent aussi sec, et on passe au travers de rencontres qui auraient pu être des moments de grâce pure.

Puis vient l’éternelle question qui fâche : Max Allegri est-il à la hauteur ?.Depuis son arrivée à la tête du club milanais, l’homme fait débat entre ses choix tactiques malheureux et ses compositions à l’emporte pièce. Depuis le départ de Pirlo, il n’a jamais vraiment trouvé la solution idoine pour donner un nouvel élan à son milieu de terrain, souvent perdu et désorganisé (loin de ce qui faisait sa force auparavant grâce à une maîtrise et une possession de balla hors norme), alors qu’il misait sur un jeu offensif. Et quand tout flanche ça se ressent : quand Mexès, impeccable au match aller contre Barcelone, est incertain pour le match retour au Camp Nou face aux catalans, il fait confiance comme de coutume à Yepes et Zapata pour sa charnière centrale. Fiable ? Pas assez en tout cas pour éviter le tsunami. Mais se faire remonter 2 puis 4 buts face au Barça sans réagir vraiment cela va plus loin : y’avait-il un plan d’action avant l’arrivée au Camp Nou ? Les lacunes défensives barcelonnaises n’ont guère été exploitées. Et pour cause : personne n’avait une combinaison pour dévérouiller le cadenas espagnol. L’inspiration s’en est allée. La témérité avec.

 Max Allegri : le flegme, le sourire et ? 

C : De l’espoir de la fin de la traversée du désert : plaidoyer pour une rupture.

Pour construire..il faut deconstruire. Et pas seulement en détricotant l’effectif. C’est toute une politique de plus de 20 ans, paternaliste un jour et gestionnaire à girouette de l’autre qu’il faut repenser. Le Milan a besoin pour se revoir beau, de ses rivalités d’antan, pour alimenter la presse et sa legende d’une ambiance de jours de fête loin du plomb qui règne depuis presque 7 ans. Oui, Silvio Berlusconi et Adriano Galliani, pourtant très préocuppés par les tourments de la finance, devraient se rendre à l’évidence : le management maison épuise toute sa ressource. Blessures à répétitions : les articulations lâchent. Les nerfs lâchent. Il reste des obstinés, des décidés prêts à se donner corps et âmes jusqu’à quand ? La capacité de pouvoir se fier à des jeunes pousses made in Milan était aussi une pistes privilégées il y a peu et qui fait le bonheur des formations ibériques ou teutonnes : problème à part De Sciglio, Abate et Antonini (le plus âgé) les prodiges ou plus value potentiels ont été envoyés ailleurs en prêt ou en co-propriété (Di Gennaro, Aubameyang, Fossati, Comi, Darmian, Paloschi, Strasser, Albertazzi, Merkel…).

On remplit les caisses (ou on les vide !) au profit de recrues représentant des dépenses salariales incompréhensibles telles Digao, Taiwo, Huntelaar, Gourcuff ou Emerson. La crédibilité même de la politique sportive de la présidence est mise en cause : comment Carlo Ancelotti, Leonardo ou Max Allegri seuls auraient-ils pu avaliser ces choix ? La succession des entraîneurs dans une période courte montre aussi un empressement à retrouver un haut du pavé qui tarde à revenir car les raisons du mal sont profondes : où est passé cet engouement autour du club ? Où passé est l’adhésion à une même cause sur la pelouse derrière un coach qui semble presque désavoué parfois ? Depuis le Mondial 2006, le football italien est en crise et il se sclérose : finances des clubs à assainir, soutien populaire en berne, équipe nationale sur la pente descendante. Revenir neuf, frais avec une nouvelle manière d’aborder un football qui mute tout en s’appuyant sur ses bases les plus solides. Un choc en profondeur et une éxécution immédiate : se revolutionner pour mieux survivre et à nouveau se hisser au plus haut.

Le duo infernal prouvera t-il que le Milan peut encore jouer un rôle ? 

Les recettes miracles du football milanais et italien font désormais les affaires des autres. Mais quand s’arrêtera la chute européenne du club rossonero qui se recherche un rêve d’escapade, de virtuosité : pour récolter les fruits d’un apprentissage …auquel on voudrait avoir assisté. Il faut sonner l' »An III milanais » pour emprunter une nouvelle voie nécessaire et salvatrice.

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