Le Milan est actuellement en pleine remontée pour une qualification pour l’Europa League. Outre le sprint final initié par le groupe rossonero, un regain d’activité est également à noter dans les coulisses du club milanais. Du classique en fin de saison, nous direz-vous. Pas vraiment, car les tractations portent actuellement sur la recherche de nouvelles sources de revenus.
Les rumeurs sur l’arrivée d’un nouvel actionnaire minoritaire ou le récent voyage aux Emirats de Barbara Berlusconi en sont des preuves. D’autant que l’institution rossonera devra composer avec la non-participation à venir à la prochaine édition de la Ligue des champions, qui sera maigrement compensée par une possible participation à l’Europa League (revoir notre dossier « La Ligue europa : obligation ou bonus ? »).
Sur le dernier bilan financier, les pertes du club étaient estimées entre 7 et 11 M d’euros. Mais sans ligue des champions, ce sont déjà plus ou moins 40 M€ de recettes en moins assurées pour le club. Dans le but d’avoir un bilan financier en équilibre en 2014, l’actionnaire majoritaire du club, à savoir le groupe Fininvest dirigé par la famille Berlusconi, serait prêt à faire un virement de 50 M€ au club milanais.
Cet effort économique est rendu possible par le fait que Fininvest a vendu 5,6% de Mediolanum, le groupe financier fondé par Ennio Doris dont Fininvest est l’actionnaire majoritaire à hauteur de 35,11%. Cette cession s’est effectuée via « un placement de 41,3 millions d’actions à 0.15 euro l’unité à l’intention d’investisseurs institutionnels italiens et étrangers », a déclaré Fininvest dans un communiqué, qui restera toujours l’actionnaire principal après cette vente. Pour l’anecdote, Mediolanum était le sponsor maillot du grand Milan dirigé par Sacchi.
Grâce à cette vente, une somme de 33.2M€ vient s’ajouter aux 22.5M€ encaissés par le groupe en novembre 2013. Mediolanum permettra donc à Fininvest d’encaisser plus de 55 M€. A cette somme viendront s’ajouter quelques 253 M€ en dividendes divers, issus des participations de la holding au sein de plusieurs groupes, dont Mondadori ou encore Mediaset, les deux plus importants groupes de médias italiens.
De quoi permettre à la holding de « sauver » son club de football, mais aussi à s’acquitter de la somme de 560 millions d’euros, à laquelle elle a été condamnée lors son procès perdu dans « l’affaire Mondadori » qui l’a opposé au groupe « CIR » de Carlo De Benedetti.
Cet apport de 50M€ serait donc destiné à rejoindre la trésorerie du club rossonero, et non à éponger ses dettes comme cela a pu l’etre par le passé. De fait, cette perspective a de quoi donner le sourire à bon nombre de tifosi milanisti, pour le moins exaspérés par le manque d’investissement « visible » du propriétaire du Milan, à savoir Fininvest, et donc par ricochet la famille Berlusconi.
L’emploi du terme visible n’a ici rien d’anodin. En effet, la dirigeance rossonera répète à l’envi que le club est constamment renfloué, comme en témoignent les récentes déclarations de Silvio Berlusconi qui a affirmé « également pleurer » dans la mesure ou 50 millions d’euros étaient annuellement injectés au sein de l’AC Milan. Une assertion difficilement vérifiable, mais qui semble réelle.
Le décalage provient surtout de la perception de l’utilisation de ces fameux 50 millions : essentiellement destinés à assainir les finances du club et à diminuer le montant de la dette totale due par le club, leur utilisation est dès lors imperceptible des tifosi, qui constatent de leur coté les difficultés du club à réunir des millions pour constituer un onze solide.
Une assertion également à nuancer, dans la mesure ou le club rossonero a investi près de 20 millions d’euros lors du dernier mercato estival avec les achats de Matri, Zapata, Saponara, sans compter l’achat de Balotelli lors du mercato hivernal de 2013. Cependant, ce qui reste ici à « incriminer » est la capacité à réaliser des choix cohérents de la part du staff sportif, et non la trésorerie injectée au sein du Milan.
Cet investissement attendu de 50M€, qui demande cependant à être confirmé, apparaît comme la première pierre de la refondation en interne du club rossonero. Avant l’entrée souhaitée au capital du Milan d’un actionnaire à hauteur de 30%. Investir pour mieux attirer : l’équation semble valable.