L'AC Milan en français sur AC Milan – Zone.fr, communauté francophone sur le Milan AC

Révérences rossonere d’un soir de Mai…

 

Giuseppe Favalli fait partie de ces vieux roublards talentueux de la Serie A. Formé à la Cremonese, il s’impose dès ses 17 ans avec l’équipe première ainsi qu’avec les différentes équipes de jeunes de la Squadra Azzura. Devant se contenter de jouer le maintien, son aura va changer pendant les JO de Barcelone, où
avec ses deux coéquipiers de club et de sélection, Dario Marcolin et Mauro Bonomi, il rejoindra la Lazio. Mais lorsque ces deux derniers échouèrent sur les récifs du football professionnel, Beppe lui, va très rapidement passer au statut de titulaire indiscutable, et ça ne sera que deux années plus tard qu’il connaitra sa première sélection avec la nazionale.
Reconnu pour sa rigueur défensive et tactique, ainsi que par sa superbe qualité de passe, Favalli aura cependant le malheur d’être barré par un certain Paolo Maldini… Il connaîtra tout avec la Lazio de Cragnotti, de la grandeur de la fin 90, remportant le second Scudetto du club, ainsi qu’une Coupe des Coupes
et une Supercoupe d’Europe, battant Manchester United au passage, jusqu’aux affres du surendettement avec une équipe devant vendre les joueurs cadres, Il Professore lui, ne va pas quitter le bateau. Glanant ainsi le brassard de Capitaine, il va emmener, contre toute attente une équipe de morts-vivants (Albertini, Mihaljovic, Claudio Lopez) à une qualification en Ligue des Champions en 2003 avec son ancien coéquipier, Roby Mancini, en mister.Après un peu plus de 400 matchs toutes compétitions confondues (Favalli est le joueur ayant porté le plus longtemps le maillot laziale) et une 3ème Coupe d’Italie remportée en biancoceleste, il veut vivre un nouveau défi. Et après avoir longtemps désiré la Premier League, afin de ne pas jouer pour un autre club transalpin que la Lazio, il va se laisser tenter par l’Inter au moment où Mancini en devient le coach. Il sera d’ailleurs rejoint par Sinisa Mihaljovic. Chez les cugini, il ne connaîtra cependant pas l’extase. Miné par des problèmes de blessure, mais remportant malgré tout deux nouvelles coupes d’italie, il ne verra pas son contrat renouvelé et pour cause, il rejoint l’ennemi rossonero !

C’est en 2006 que Favalli devient milanista, et c’était 7 ans auparavant que Dida avait signé son tout premier contrat pour le club. Sa venue officielle sera d’ailleurs retardée par une sombre dispute avec le club qui lui avait permis de devenir international brésilien, le Cruzeiro. Mais l’été 99, le problème sera réglé, et le gardien peut rejoindre l’effectif d’Alberto Zaccheroni, récemment auréolé d’un Scudetto et d’une Stoccarda sur la poitrine. Et pour le même Zach, c’est Abbiati, l’homme qui porta sa pierre à l’édifice du sacre en championnat, qui est le titulaire naturel. Dida a besoin de jouer et va retourner aussitôt au pays, par la voie d’un prêt chez le Corinthians. Ce départ sera gagnant pour Nelson qui, par le biais de quelques arrêts spectaculaires, va garder une cote de popularité auprès des suiveurs. Par dessus tout, il va se faire une réputation dans l’exercice des pénaltys. Arrêtant notamment deux du maître Rai lors d’un derby contre São Paulo, il persistera jusqu’à la Coupe du Monde des clubs, lorsque Nicolas Anelka, le « bad boy » du Real se heurta à un mur. Cette aventure en Coupe du Monde des clubs se finissant par une victoire finale pour le Corinthians, Dida revenait en force dans l’effectif du Milan en 2000.

Mais cette fois-ci, il est pris dans la tourmente de la fameuse affaire des passeports, qui allait également toucher Juan Sebastian Veron. L’UEFA le suspend pendant une année de toute compétition sur le sol européen et le revoilà prêté au Corinthians. Nous voici en 2002, et toujours pas avancé, récent vainqueur malgré tout de la Coupe du Monde et coaché cette fois ci par Ancelotti, il reste le remplaçant d’Abbiati. Mais après une blessure du portier italien, voila Dida propulsé titulaire chez le diavolo.
Et c’est lui qui vivra la victoire en Champions dans les cages, étant à la hauteur de sa réputation et stoppant trois pénaltys de la Vieille Dame pour permettre de graver le nom du Milan sur la coupe aux grandes oreilles. Les années passent et sa grandeur est intacte. Malgré quelques petites boulettes de temps à autre, il s’impose comme l’un des meilleurs gardiens de la planète. Récompensé comme étant le meilleur gardien de la saison 03/04 de la Série A, et encensé par Gigi Buffon il est l’une des pierres angulaires qui value au club un nouveau scudetto. Par la suite, il connue des hauts mais surtout des bas. Entre l’exaltation des exploits, la gêne des grotesques erreurs ou encore la honte lorsqu’au Celtic Park, il voulut poursuivre un fan des Celtics mais ses velléités vont se terminer par une chute gag. Toutes ces expériences ne tueront pas l’homme, ni le gardien. Après les blessures, il reviendra finalement en odeur de sainteté en 2009, lorsqu’après une nouvelle blessure d’Abbiati, il participe à la victoire du Milan à Santiago Bernabeu, et cela malgré une énorme boulette en début de rencontre. La confiance revient peu à peu et il tiendra la baraque, un peu à l’image de son coéquipier Beppe.
 
Favalli mis à profit les étranges cascades de blessures qui touchent le club et les défenseurs pour participer aux différentes campagnes du Milan, ces 4 saisons. Recyclé en défenseur central par Ancelotti la saison dernière, il va former une doublette de rêve avec Paolo Maldini pour les derniers matchs du cuore di drago. Et aujourd’hui vient son tour. Ces deux joueurs auront marqué d’une manière différente le club. Beppe saura perdurer plus que la moyenne car c’est un joueur qui joue son assise défensive sur l’intelligence et non le simple physique. Son touché de balle nous aura été également précieux, quand à Nelson, capable du meilleur comme du pire, il est tout simplement à l’image du club. Loyal, professionnel, talentueux, déterminé, humain et caractériel, on retrouve également ces qualités chez Il Professore, et voilà pourquoi c’est avec émotion qu’on a fêté leurs départs après cet ultime match contre la Juve. 401 matchs à eux deux en rouge et noir, 486 matchs et 20 saisons d’ancienneté en Série A ainsi qu’un futur dans le staff technique du club pour Favalli, des victoires dans quasiment toutes les compétitions auxquelles il a participé et le gardien le plus capé de l’histoire rossonere pour Dida.
Chapeau les artistes.
error: