Auteur d’une première partie de saison plutôt convaincante, le Milan a complètement raté son début d’année 2015 en ne récoltant que quatre petits points en six matchs, tout en se faisant éliminer de la coupe d’Italie en quart de finale face à une Lazio pourtant réduite à 10 toute une mi-temps. Cette mauvaise passe a sans doute anéanti les espoirs de revoir le Milan jouer en Ligue des Champions la saison prochaine. Cependant, Adriano Galliani a su renforcer le noyau mis à la disposition d’un Fillippo Inzaghi en plein apprentissage de son nouveau et difficile métier d’entraineur.
Cerci, Suso, Bocchetti, Destro, Antonelli et Paletta sont donc arrivés au Milan lors du dernier mercato en date. Alessio Cerci, véritable priorité du Milan lors du précédent mercato estival, est donc arrivé sous forme d’un prêt de 18 mois en contrepartie du prêt de Fernando Torres, arrivé comme le sauveur de la patrie en août et parti par la petite porte quelque mois plus tard pour retrouver son club de cœur, l’Atletico Madrid, où il semble reprendre du poil de la bête. A sa décharge, il faut dire aussi que le Milan n’a peut-être pas eu la patience ni la volonté d’attendre que le joueur retrouve une certaine confiance.
Si Inzaghi a su recevoir son ailier droit gaucher comme cadeau de Noel, le président aussi s’est vu (s’) offrir un présent avec l’arrivée d’un vrai numéro neuf en la personne de Mattia Destro. Avec cette arrivée, Berlusconi donne une vraie possibilité à Inzaghi d’évoluer avec deux pointes, ce que le président rossonero souhaite absolument voir. Arrivé sous la forme d’un prêt de six mois, le Milan possède toutefois une option d’achat fixée à 16 M (plus 2 M de bonus éventuels). Si ce prix semble assez élevé pour un remplaçant, on ne voit pas comment le Milan pourrait débourser une telle somme en fin de saison sans Ligue des champions…
Luca Antonelli et Gabriel Paletta ont quant à eux clos le mercato milanais. Les mauvaises performances de Pablo Armero, conjuguée à la blessure de Mattia De Sciglio – et conjuguée à sa méforme – ont obligé le club à s’activer à la recherche d’un arrière gauche et le choix s’est donc tourné vers un ancien produit du club : Antonelli, le désormais ancien capitaine du Genoa.
La venue de l’italo-argentin en provenance de Parme peut s’expliquer par le fait que le dérapage de Philippe Mexes face à la Lazio ait poussé le club a vouloir se séparer du défenseur français – et de son plus gros salaire par la même occasion- à l’expiration de son contrat en juin.
En ce qui concerne Suso et Salvatore Bocchetti, il semble que ces deux transferts soient plus des opportunités d’un point de vue économique plutôt que de vrais nécessitées comme peuvent l’être les quatre autres nouveaux rossoneri. Bocchetti, revenu de son périple russe, n’a joué que cinq petits matches lors de ces six derniers mois. Pour ce qui est de l’ancien pensionnaire de Liverpool, il n’a jamais eu sa chance du coté de la Mersey, et même s’il arrive avec une bonne réputation, personne ne sait vraiment ce dont il est vraiment capable.
Si le Milan a vu débarquer six nouveaux joueurs, il a également vu plusieurs de ses éléments quitter le navire rossonero. M’Baye Niang et Riccardo Saponara sont respectivement partis en prêt au Genoa et au Empoli. Si le français est parti sous la forme d’un prêt sec, il n’en est pas de même pour le jeune milieu offensif italien. Retourné dans son club formateur, ce dernier possède une option d’achat à hauteur de 4 M qui ne pourra être levée qu’en cas de maintien en Serie A des azzurri.
Le revers de la médaille de ce mercato est le nombre d’éléments dont dispose désormais Inzaghi. En effet, le technicien a affaire à un noyau de… 31 joueurs, alors que l’équipe n’a plus que le championnat à disputer ! Adriano Galliani avait pourtant expliqué vouloir réduire le nombre de joueurs de l’effectif à 28 membres au maximum en début de saison. Encore une fois, les faits ne sont pas en adéquation avec les belles paroles de la dirigeance. Néanmoins, l’équipe semble plus forte et mieux équilibrée que ne l’était en septembre.
Autre point négatif : l’incapacité chronique que possède le club à vendre ses indésirables. Armero, Albertazzi, Zaccardo et Essien (même si pour l’ex-lyonnais pourrait encore quitter Milan pour la MLS, voire le Qatar) sont encore au club, ce qui implique des dépenses fortuites en terme de salaires. De plus, Le président de la FIGC veut limiter la taille des noyaux des clubs italiens à 25 joueurs et le Milan possède déjà 31 joueurs sous contrat sans parler des joueurs prêtés comme Matri, Birsa, Comi, Verdi,… .
Même si Mexes, Essien, Pazzini, voire De Jong n’étaient pas prolongés, cela ne réglerait pas pour autant tous les problèmes.
Ce noyau réduit évoqué par la FIGC doit par ailleurs comporter au minimum huit joueurs formés en Italie. D’où la volonté, par défaut et non une envie, du club à vouloir transférer italien lors du défunt mercato ? Car, à la fin de l’année 2014, l’effectif rossoneri était composé de douze (plus Mastour) éléments italiens dont un gardien proche de la retraite (Abbiati), trois indésirables (Agazzi, Zaccardo et Albertazzi) et deux en fin de contrat (Abate et Pazzini) ainsi qu’un El Shaarawy décevant depuis des mois qui pourrait quitter le club pour renflouer les caisses.
En résumé, on pourrait dire que le mercato d’hiver a été une tentative de rattrapage d’un mercato d’été qui n’a pas été assez ciblé les besoins de l’équipe, notamment sur le plan défensif. Si Galliani a au moins eu le mérite de faire venir trois éléments pour tenter de renforcer une défense beaucoup trop perméable depuis des années, quid du milieu de terrain ?
L’entrejeu milanais manque clairement de créativité et il aurait été judicieux de faire venir un joueur capable de faire jouer ses coéquipiers et l’associer avec Montolivo et De Jong. Mais il est bien difficile de trouver ce genre de joueur sans soldes.
Brozovic a choisi de rejoindre l’Inter, tandis que Baselli, annoncé comme proche d’une arrivée, bien que talentueux, aurait du faire face à une période d’adaptation, moins évidente en cours de saison. Cependant, l’arrivée du milieu de l’Atalanta aurait donné une certaine cohérence dans le projet jeune voulu de tous, face à une série de campagne de transferts hivernaux et estivaux qui ont jusqu’alors peiné à apporter de la stabilité à un club, qui en a bien besoin.