Luiz Adriano, troisième recrue du Milan durant ce mercato estival, portera donc le maillot rouge et noir avec le numéro 9 inscrit sur le dos. Un numéro tout à fait symbolique et central dans l’histoire du Milan.
Souvenez-vous, juin 2012, le dernier grand numéro 9 milanais finissait sa carrière à San Siro contre Novara en marquant un but d’anthologie à la dernière minute de jeu, qui donnera bien sûr la victoire au Milan : un but comme il en a tant marqué, un but à la Inzaghi. Et l’inimitable Tiziano Crudeli de se lever en prenant sa tête dans ses mains, en pleurant et criant : « Grazie Pippo, grazie… »
Et ce n’est pas la seule légende a avoir eu le privilège de porter ce numéro. Inutile de rappeler le charisme d’un Comandini, la classe d’un Kluivert. Absurde serait d’essayer de prouver le talent d’un George Weah.
Les numéros 9 milanais ont toujours été à l’image du Milan. Géniaux pendant le grand Milan (Inzaghi), blessés (Pato) et sans talent (Matri) depuis quelques années.. et dans l’objectif de voir renaître un Milan qui fait rêver la planète football, Luiz Adriano a-t-il la carrure d’un des grands numéros 9 du Milan ? Est-il à la hauteur du chiffre ?
Il a joué de 2007 à 2015 au FC Shakhtar Donetsk, où il a remporté six titres de Champion d’Ukraine et une Europa League en 2009. Il fut formé au Brésil au SC Internacional, avec qui il a remporté la Copa Libertadores et la Coupe du monde des clubs en 2006. Il ne cesse d’enchaîner des saisons de haut niveau qui lui ont valus ses premières titularisations en Seleçao. Trois saisons qu’il marque au moins 10 buts en championnat et pas moins en passes décisives.
L’année 2013/2014, il marque 20 buts en championnat, cette année il a inscrit pas moins de 9 buts en Champions League (pour une équipe éliminée en 8 èmes qui plus est). Des chiffres agréables à entendre tout de même. Et si l’on peut se permettre de douter du niveau du championnat ukrainien, ses performances en coupe d’europe suffisent à montrer que c’est un joueur de Ligue des Champions. Pas un top player, mais quelqu’un qui a les capacités pour l’être aux bons moments…
En somme, on a affaire là à un bon joueur, avec quelques chiffres pour en attester. Seul l’avenir nous dira s’il est plus que cela et il ne sert à rien de spéculer pour le moment. Un autre problème plus difficile à gérer se présente à nous avec l’arrivée de l’attaquant brésilien.
Un problème tactique… où le placer ? On l’a dit, il marque, il passe, il dribble. Il peut donc jouer à beaucoup de postes : celui de milieu offensif, d’attaquant de pointe… sans faire de comparaison grossière, nous avons avec Luiz Adriano excactement le même profil et les mêmes problèmes posés qu’avec Kakà. L’ancien numéro 22 rossonero pouvait lui aussi jouer à beaucoup de postes, et il en a été longtemps perturbé avant de devenir le 4ème réel centrocampista derrière Inzaghi. C’était Carlo Ancelotti en 2006 qui avait réellement révolutionner le jeu milanais, au travers du futur ballon d’or 2007 Riccardo Kakà.
Il convient d’indiquer que l’année où El Shaarawy a explosé, sa meilleure année, où il devait combler le départ d’Ibrahimovic au PSG, ce dernier jouait en pur attaquant de pointe dans « le sapin de noël » d’Allegri. Mihajlovic songe lui au 4-3-1-2. Peut-être alors qu’il verra en la paire El Shaarawy-Bacca une réelle complémentarité combinant rapidité et provocation d’un côté, puissance et combativité de l’autre. Avec un Luiz Adriano qui viendra soutenir ce duo, il est possible de construire une attaque réellement compétitive et complémentaire de niveau européen. Comme le Milan savait si bien le faire auparavant.
Un recrutement tout de même fort intelligent. Jeune et peu cher (merci Galliani), Luiz Adriano sera un joueur à surveiller l’année prochaine. Parce qu’il a une véritable carte à jouer au sein du Milan. Et parce que l’arrivée d’un brésilien dans l’attaque nous rappelle toujours de bons souvenirs…