Après un quart du mercato écoulé (rappelons que le mercato n’a démarré officiellement que début juillet), le Milan continue de faire parler de lui et est sans contestation possible l’un des animateurs majeurs du mercato estival 2017. Pourtant, malgré les billets qui coulent à flot et les recrues qui défilent à CasaMilan à coup de signatures et de poignées de main, certaines règles autres que le Fair-Play Financier sont à prendre en compte au regard des obligations instaurées par le président de la fédération italienne de football (FIGC), ce que l’on appelle désormais la « réforme Tavecchio ».
La réforme Tavecchio, qu’est-ce que c’est ?
Petit rappel des faits. Depuis deux saisons, à la suite notamment de la débâcle italienne au cours d’une coupe du monde au Brésil décevante (pour ne pas employer de termes plus violents) mais également d’une augmentation inquiétante du nombre d’étrangers dans notre championnat, un changement fut nécessaire pour enrayer cette dynamique jugée négative pour le football italien. Ainsi, Carlo Tavecchio, président de la FIGC, décida de mettre en place une réforme favorisant la présence de joueurs formés par la Botte, obligeant les clubs de Serie A à avoir un certain nombre de joueurs de plus de 21 ans formés en Italie dans leur effectif.
Après une année de transition, la forme finale (jusqu’à une nouvelle réforme ?) de son projet a été mise en place la saison dernière qui souligne 3 points importants :
Pour avoir le statut de « formé au club », il faut avoir réalisé 3 saisons complètes entre 15 et 21 ans. Rappelons également que si cette réforme vise à favoriser la formation italienne, elle ne favorise pas la nationalité italienne mais bien la formation, en atteste le statut d’un formé en Italie de Radja Nainggolan par exemple, présent en Italie depuis l’âge de 16 ans. Enfin, pour avoir la statut de « Under 21 » il faut désormais être né après le 1er janvier 1996 pour cette saison 2017-2018.
Où en est le Milan avec la réforme aujourd’hui ?
En raison des nombreux retours de prêts et des indésirables qui ne se font pas presser pour quitter le navire rossonero (remerciez José Sosa, M’Baye Niang ou encore Gabriel), l’AC Milan n’est pour le moment pas en accord avec ces réformes. En effet, le Milan possède actuellement 37 joueurs (!) dans l’effectif, dont 29 joueurs de plus de 21 ans, soit 4 de trop que le maximum autorisé par cette réforme.
En revanche, le club peut se satisfaire d’être en tout tranquillité concernant les « formés en Italie », ayant à sa disposition à l’heure actuelle le gardien Marco Storari ; les défenseurs Andrea Conti, Alessio Romagnoli, Rodrigo Ely, Stefan Simic et la nouvelle recrue Leonardo Bonucci ; mais également les milieux « Jack » Bonaventura et Riccardo Montolivo.
Toutefois, la question se pose davantage du coté des « formés au club », puisque le Milan possède certes beaucoup de joueurs formés au club… mais qui n’ont pas encore atteint l’âge pour ne plus être considéré comme un jeune joueur (Calabria, Locatelli, Donnarumma). Ainsi, le Milan possède actuellement 4 joueurs formés au club : Ignazio Abate, Mattia De Sciglio, Luca Antonelli… et Antonio Donnarumma, dernier arrivé, dont l’emploi fictif – que n’aurait pas renié Madame Fillon – pourrait finalement être bien utile pour la saison à venir.
Quel impact sur le mercato ?
Comme annoncé par les dirigeants Fassone et Mirabelli, l’heure est désormais à la vente et aux départs des éléments jugés indésirables. Après les départs d’Andrea Poli, Juraj Kucka et plus récemment de Lapadula et Bertolacci, de nombreux autres joueurs sont annoncés sur le départ et viendraient réduire à la fois la masse salariale mais aussi le nombre d’éléments dans l’effectif, ce qui permettra de descendre sous la barre des 25 joueurs de plus de 21 ans et ainsi recruter en toute sérénité.
Le Milan n’est pas inquiété pas la présence des formés en Italie, quand bien même le mercato viendrait réduire la liste énoncée ci-dessus. Il est a peu près certain que des joueurs comme Marco Storari, Giacomo Bonaventura, Alessio Romagnoli resteront et, avec l’arrivée d’Andrea Conti ou de Leonardo Bonucci, le nombre de 4 joueurs formés en Italie ne sera quoi qu’il arrive qu’une formalité.
La question mérite de se poser en revanche pour les formés en Italie puisque parmi nos 4 joueurs formés au club, l’ancien grand espoir déchu Mattia De Sciglio est plus que jamais sur le départ et le brassard donné à Zapata et non au latéral italien lors de la 2ème mi-temps du match face à Lugano ne fait que confirmer les possibilités de départ du joueur de bientôt 25 ans. Prenant en compte l’énorme probabilité d’un départ de De Sciglio, il ne reste au Milan que deux solutions.
La première est de recruter un joueur remplissant les conditions d’un joueur formé au club. Si peu de joueurs pertinents sont à disposition, un certain Matteo Darmian possède ce statut là (ce qui n’est pas le cas d’une des pistes principales du Milan cet été, Pierre-Emmerick Aubameyang, qui n’a pas fait 3 saisons pleines dans notre secteur jeune). La seconde – et plus probable – possibilité consiste à laisser le nombre de formés au club à trois éléments. Cette solution entraînerait du même coup la perte d’un élément dans les 25 joueurs de plus de 21 ans autorisés (un chiffre qui passerait donc à 24 joueurs) pour respecter la réforme Tavecchio.
Ainsi, avec les 29 joueurs de plus de 21 ans actuellement dans l’effectif et avec la volonté de la direction d’en acheter au moins deux supplémentaires (chiffre pouvant augmenter au vue des manques actuels de l’effectif milanais), c’est donc au moins 7 joueurs de plus de 21 ans qui devront plier bagage d’ici fin août afin de s’éviter des sanctions de la part de la FIGC et de respecter les réformes mises en place.
Messieurs Fassone et Mirabelli, c’est donc à vous de jouer !