Donnarumma, chronique d’une précocité époustouflante

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Certains jeunes ont besoin de plusieurs années de formation avant de pouvoir prétendre à accéder à l’élite du football Italien. D’autres en revanche sautent les étapes avec une facilité déconcertante et semblent prédestinés à un avenir radieux. C’est dans cette seconde catégorie que l’on retrouve Gianluigi Donnarumma, quinze printemps et prodige annoncé qui n’en finit plus d’épater le staff Rossonero.

Arrivé à l’été 2013, le jeune portier se fait tout d’abord remarquer par son lien de fraternité avéré avec l’ex Rossonero Antonio Donnarumma, de neuf ans son aîné et passé par la maison Rossonera de 2005 à 2012 (il est aujourd’hui à Bari en prêt et appartient au Genoa). En outre, de la même manière que son « frangin », ce jeune garçon est doté d’un physique hors norme puisque, lors de son arrivée, il dépassait déjà le mètre 90 à 14 ans (Il culmine à 1m96 à ce jour).

Mais très vite, ces considérations extra sportives vont s’évaporer pour laisser place à des prestations sportives remarquables. Initialement censé jouer pour les Giovanissimi Nazionali 1999, sa catégorie d’âge initiale lors de son arrivée il y à un an, il a très vite été promu chez les Allievi Lega Pro de l’époque en compagnie de la prometteuse génération 98.

Ayant un physique longiligne, il est naturellement avantagé dans le domaine aérien – bien que ce ne soit paradoxalement pas le secteur ou il excelle le plus – où il domine ses adversaires facilement. Mais c’est au niveau de la réactivité et de la rapidité dans laquelle il effectue ses mouvements qu’il est le plus impressionnant au regard d’une carrure qui ne l’avantage guère. Très vif et excellent sur sa ligne, remportant de nombreux un contre un, c’est sur ce secteur qu’il se montre très en avance sur son âge.

Il s’impose comme un titulaire indiscutable chez les Allievi Lega Pro en étant l’un des éléments essentiels de l’extraordinaire saison de cette équipe (première avec dix points d’avance), marquée par une prestation « XXL » lors du derby remporté par les Rossoneri 5-0 au cours duquel il aura écœuré les attaquants Nerazzurri. En outre, il s’est également distingué lors d’un prestigieux tournoi Européen dans lequel les jeunes Rossoneri triomphèrent – aux tirs au but – du Real Madrid en finale de la compétition. Ce jour la, Gianluigi Donnarumma fut grandiose, décisif dans une séance de penalty (ci-dessous sur la photo) dont il sortira vainqueur contre le portier Ibérique, un certain Luca Zidane.

A l’aube de cette nouvelle saison, on pouvait imaginer que « Gigio » allait suivre la génération 1998 chez les Allievi Nazionali, profitant du même coup pour essayer de glaner un nouveau trophée sous le maillot rouge et noir. Que nenni, c’était mal connaître dont la progression ne cesse de continuer et de prendre une ampleur impressionnante.

Lorsque Diego Lopez se blessa lors de la deuxième journée de Série A, le gardien habituel de la Primavera Stefano Gori fut appelé à la rescousse pour remplir la tache ingrate de troisième gardien sur la feuille de match. Et, contre toute attente, alors que nous pensions que le Mister Brocchi allait faire appel aux habituels suppléants de Stefano Gori (Livieri & Aiolfi), c’est finalement le jeune portier de 15 ans qui rafle la mise et s’offre ses premières minutes avec les U19 Rossoneri le 20 Septembre à Brescia.

S’il n’a pu qu’a de rares moments montrer l’étendue de son potentiel lors de ce premier match, il va briller la semaine suivante avec la réception du Pescara de Massimo Oddo. Au cours d’un match en apparence à sens unique, l’équipe de l’ex Rossonero Oddo va avoir l’occasion de réduire l’écart et de relancer le suspens avec un penalty obtenu. Mais c’est sans compter sur un « Gigio » sans complexe qui va parer le penalty et assurer les trois points de la victoire. A l’issue du match, le coach Rossonero de la Primavera déclarera même que s’il choisit ce jeune joueur de 15 ans au détriment de gardiens plus âgés, c’est tout simplement car « il fait son équipe en fonction du talent et non en fonction de leur année de naissance« .

La progression semble lancée et le joueur alterne désormais entre Allievi Nazionali et Primavera, avec en prime quelques stages en Nazionale, où il brille avec les U17 Italiens en étant là aussi surclassé d’une année. S’il a subi quelques mésaventures et notamment une petite baisse de régime à la suite de ce match contre Pescara, marqué notamment par une boulette grossière dans un match avec les Allievi Nazionali, il refit parler de lui au cours de la saison.

Tout d’abord, lors du derby traditionnel avec les Allievi Nazionali, il ne put empêcher la défaite des siens mais fut proche d’écœurer les « cousins » par une succession de parades monumentales, détournant la encore un penalty en fin de match et après avoir enchaîné une dizaine d’arrêts décisifs.

Ensuite il fut déterminant dans les belles performances des U17 Azzurri, lesquels se sont brillamment qualifiés pour le tour suivant en Octobre à la suite de trois matchs parfaitement menés, trois matchs durant lequel Gianluigi aura joué l’intégralité des rencontres et aura été impeccable.

Enfin, il fut à la fois héroïque et malheureux lors d’un nouveau match avec la Primavera, a Sassuolo. Au cours d’un match ou il fut préféré à l’habituel titulaire, Stefano Gori (de retour de sa pige de troisième gardien avec les pros), il fut absolument parfait pendant 40 minutes, enchaînant les arrêts de grande classe et les parades miracles. Mais c’est sans compter sur une décision arbitrale malheureuse qui le privera du reste de la rencontre, expulsé pour une faute présumée – et non moins imaginaire – sur l’attaquant adverse.

Cette page malheureuse tournée, il connaîtra à un nouveau saut dans sa carrière peu avant la trêve hivernale. En effet, courant Décembre, il fut convoqué par Pippo Inzaghi pour la première fois à l’entraînement de l’équipe première, du haut de ces quinze printemps, au milieu des Giacomo Bonaventura, Diego Lopez, Riccardo Montolivo et autre Nigel De Jong.

Cette marche franchie est, pour l’heure, la dernière en date d’une ascension fulgurante d’un jeune prodige. Moins médiatisé qu’un certain Hachim Mastour, il n’en reste pas moins qu’il a tout autant de potentiel que ce dernier. S’il lui reste de nombreux points a perfectionner avant d’arriver à maturité tel le mental ou bien la gestion de sa grande taille – toujours difficile chez un adolescent ayant grandit très vite – et l’utilisation de celle-ci dans le domaine aérien, il reste très en avance pour son âge et semble promis à un avenir des plus radieux.

Si le football Italien, de part sa frilosité envers les jeunes joueurs du cru et un système particulièrement obsolète, ne lui facilitera pas la tâche, il à tout de même toutes les armes en main pour devenir un jour, le portier titulaire Rossonero…

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