Et maintenant, on fait quoi ?

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Comme prévu, le Milan n’a pas su accrocher cette sixième place, synonyme de qualification pour l’Europa League. Les trois points perdus sur le terrain de l’Atalanta Bergame ont fait très mal mais il ne faut pas résumer cette mauvaise saison uniquement à ces 90 minutes. Le Milan est passé complètement à coté de son sujet pour terminer à la septième place. Tout est réunis pour recommencer sur de bonnes bases et recommencer un nouveau cycle. Est-ce que la dirigeance l’aura compris ?

Cela faisait 16 années consécutives que le Milan disputait une compétition européenne. La dernière disette remontait à la saison 97/98 lorsque les rossoneri ont terminé dixièmes du championnat avec Fabio Capello sur le banc. L’année d’après, c’est Alberto Zaccheroni qui a repris en main l’équipe, réussissant à décrocher un seizième scudetto notamment grâce à l’achat d’Oliver Bierhoff en provenance de l’Udinese qui marqua 20 buts en championnat. Voilà ce qui peut donner de l’espoir à tous les tifosi rossoneri.

Mais ici, la situation est totalement différente aujourd’hui. Si, à la fin des années 90, le Milan pouvait encore sortir le chéquier pour attirer de grands joueurs, il n’en est plus capable au jour d’aujourd’hui. L’avenir de Seedorf et de Tassotti est en pointillés, et il faudra savoir si le club sacrifiera un de ses joueurs avec une certaine valeur marchande (Balotelli ou De Sciglio ?) pour pouvoir recruter, ou tout simplement combler le manque à gagner de la non participation à une coupe d’Europe. On sait déjà que Fininvest injectera 50 M€ la saison prochaine (voir ici), ce qui laisse croire que s’il y a un sacrifice, ce serait pour alimenter le mercato d’entrée. Toutefois, si le Milan doit se renforcer, il doit aussi penser à se séparer de ses « indésirables ».

Mais avant de parler du terrain, il y a un directeur sportif a trouver. Paolo Maldini est la personne toute désignée, mais cette idée restera un fantasme à cause du refus catégorique d’Adriano Galliani de faire revenir la bandiera au sein du club. Plusieurs noms ont été cités, comme Sean Sogliano (Hellas Verone) qui a refusé la proposition car, je cite : « je ne serai pas le garçon de café de Galliani. » Ce qui a le mérite d’être clair. Daniele Pradè (Fiorentina) et José Luis Pérez Caminero (Atletico Madrid) sont des noms qui ont eux aussi circulé du coté de Milanello, mais on est davantage ici face à des bruits de couloir. La solution se trouvera donc ailleurs. Et deux noms semblent se dégager : Giovanni Galli, ancien gardien de but du club entre 1986 et 1990, et Rocco Maiorino qui fait partie de la cellule scouting des jeunes depuis mars 2005.

L’autre problématique de ce mercato estival concerne le poste d’entraineur. Cette problématique sera débattue le 25 mai, à l’occasion d’une réunion quadripartite, ou Silvio Berlusconi, Adriano Galliani, Barbara Berlusconi et donc Clarence Seedorf seront présents. L’administrateur délégué ne porte pas le batave dans son cœur suite à certaines de ses déclarations qui remettaient en question ses choix sportifs et au fait qu’il ait organisé une conférence de presse sans même le prévenir.

Mais Silvio Berlusconi est sorti de son silence, ouvrant la porte à une confirmation possible de Clarence Seedorf. Stratégie de communication ou choix par défaut au vu du manque de liquidités du club qui ne peut se permettre d’aller chercher Montella, Donadoni ou encore de se payer Spalletti ? De plus, Mauro Tassotti devrait très probablement quitter le club après 34 ans de bons et loyaux services. C’est donc les postes de T1 et de T2 qu’il faudra peut-être remplacer. Et on ne peut pas construire une équipe sans coach. Il faudra que le club clarifie très vite les choses pour pouvoir rapidement entamer son mercato et l’opération dégraissage nécessaire.

Avec ou sans la confirmation de Seedorf, personne ne sait dans quel système de jeu l’équipe jouera l’an prochain. En fin de saison, le Mister a mis de coté son 4-2-3-1 pour un 4-3-1-2, voire un 4-3-2-1. Si le Milan décide de continuer l’aventure avec Balotelli, il serait préférable de lui associer une véritable pointe à ses cotés. Ainsi, ses nombreux décrochages ne pénaliseront pas l’équipe qui aurait toujours un point d’appui en attaque. C’est aussi le désir de la dirigeance de voir Super Mario associé à un véritable neuf. Et quand Berlusconi veut…

Le noyau justement, parlons-en. Avec le championnat et la coupe comme seules compétitions l’année prochaine, la meilleure chose serait de diminuer le nombre de joueurs de l’effectif à 22-23 joueurs, ce qui sera suffisant pour lutter pour une place sur le podium notamment qui pourrait lutter pour une place sur le podium au minimum.  Non seulement, il y en a un joli petit nombre dans l’effectif actuel (composé de trente joueurs), mais il ne faut surtout pas omettre les joueurs prêtés comme Nocerino, Matri, Traoré, Didac Vila, Niang voire Vergara qui ne seront pas rachetés par leur clubs respectifs. Sans oublier les innombrables jeunes prêtés aux quatre coins de l’Italie.

Certains joueurs ne seront pas retenus comme Marco Amelia, qui sera remplacé numériquement par Agazzi, et Coppola qui mettra un terme à sa carrière. Gabriel, après deux ans au club sans jamais parvenir à réellement faire son trou, pourrait partir sous la forme d’un prêt. S’il venait à quitter le club,  le poste de troisième gardien reviendrait à Gori (ci-dessous), élu meilleur gardien du championnat Primavera, qui ferait les va-et-vient entre la Primavera et l’équipe A. On voit mal le club débourser 10 millions pour Perin ou aller dégoter Marchetti à la Lazio cette année alors que le club devra se serrer la ceinture. Encore plus que d’habitude.

En défense, l’italo-argentin Silvestre retournera de son prêt à l’Inter. Zaccardo et Zapata devraient subir le même sort. Le lourd salaire de Mexes pourrait être un facteur de poids pour un départ du défenseur français. Sur les flancs, Emanuelson, en fin de contrat, pourrait voir sa carrière au Milan terminée. Son concurrent à gauche, Kevin Constant, malgré ses 2-3 derniers matches convaincants, n’a pas le niveau pour jouer au Milan et un départ est fort probable, tout comme celui d’Abate, mis au placard par Seedorf et qui dispose d’une bonne valeur marchande.

Pour les arrivées, le club aimerait pouvoir transférer définitivement Rami mais les discussions avec Valence doivent encore aboutir. Le défenseur brésilien du PSG, Alex, serait quant à lui tout proche de signer un contrat de deux ans (et un salaire de 2.5 M + bonus) en faveur du Milan. On parle aussi d’un intérêt pour le back gauche Aly Cissokho, qui s’était vu interdire son transfert au Milan en 2009 en raison de » problèmes dentaires ». Ou alors, est-ce que Didac Vilà aura enfin sa chance au Milan ?

Au milieu de terrain, même si Montolivo a peut-être réalisé la plus mauvaise saison de sa carrière, le club ne devrait pas vendre son nouveau capitaine. Il en va de même pour De Jong, homme à tout faire et meilleur milanais de la saison. L’apprentissage de Cristante a été freiné par ses pépins physiques mais le club devrait (et doit) compter sur lui pour la saison à venir. Enfin, Andrea Poli devrait lui aussi trouver sa place dans l’effectif. Mais n’oublions pas que le joueur est en copropriété entre le Milan et la Sampdoria.

Les deux milieux ghanéens, Muntari et Essien, ne sont pas des priorités pour le club. L’ex-joueur de l’Inter et de l’Udinese n’est jamais apparu être un joueur très important pour l’équipe et l’ancien lyonnais est tout simplement hors de forme. Plusieurs clubs anglais semblent intéressés par Muntari, mais est-ce que le joueur serait partant pour rejoindre un club anglais de seconde zone ? En ce qui concerne Essien, Besiktas aurait déjà pris des renseignements à son sujet.

Quant aux trequartisti, Birsa et Robinho quitteront plus que probablement San Siro en fin de saison. Le slovène a montré ne pas avoir la carrure pour jouer au Milan, tandis que le second devrait enfin retrouver un club dans son pays natal (Flamengo ?). Enfin, il y a le cas Saponara. L’ex-joueur d’Empoli n’a pas pu se préparer à cette saison qui devait être sa première en Serie A à cause notamment d’une pubalgie. Est-ce que le club le prêtera dans un autre club le temps qu’il revienne à niveau ? Tout comme Poli, le milieu offensif est en copropriété mais avec Parma.

En ce qui concerne Taarabt, le désir du club est celui de le transférer définitivement, mais un accord avec QPR doit encore être trouvé. Honda sera bel et bien présent et devra montrer ce qu’il a véritablement dans le ventre. Enfin, la star du club, Kakà, a déclaré vouloir rester l’an prochain au Milan.

C’est en attaque qu’il y a le plus de doutes. Que ce soit Balotelli, Pazzini et Petagna, aucun n’est assuré de rester. Pour éviter une rébellion des supporters, le club devrait garder Super Mario. Petagna pourrait aller prendre du temps de jeu ailleurs. Pour ce qui est de « Il Pazzo », chaque offre pourrait être étudiée par Adriano Galliani. Mais l’attaque rossonera pourra compter sur un renfort de choix avec le retour aux affaires de Stephan El Shaarawy. Enfin, n’oublions pas que les performances d’Alberto Paloschi cette saison ont été excellentes et qu’il serait dommage que le club perde le joueur de manière définitive.

Le Milan doit repartir d’une feuille blanche (ou presque) et qu’une réflexion à tous les niveaux s’impose. L’AC Milan sans l’Europe a besoin de nouveaux stimuli, à la fois sur et en dehors du terrain. Une année sans devoirs européens doit permettre un travail de fond qui doit jeter les bases du nouveau Milan qui se doit de retrouver les sommets, à commencer par ceux de l’Italie dans deux ans.

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