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Succession de Leo : la bataille du milieu…

 

C’est une course à trois. Ainsi table la Gazzetta, pour montrer les tenants de notre petit feuilleton de printemps bien à nous. Qui pour remplacer un Leonardo placé sur la sellette ?! Trois noms sortent du nom, tant pour leurs passé milanista, que pour leurs compétences et leurs disponibilités, ces trois personnalités sont les plus crédibles. « le Milan reviendra aux milanista », ainsi répondait Adriano Galliani, aux investisseurs en quête de réponse. Pourtant, la volonté de Don Silvio, de redonner le Milan aux milanista, s’était déjà concrétisée en remplaçant Carletto Ancelotti par un autre ancien joueur du club, qui caressait les fonctions de recruteur, Leonardo de Araujo… mais la patte du brésilien déplait à Silvio. Si il n’obtient pas ce qu’il avait espéré, Araujo surtout, ne compte pas autant sur la primavera que ça et a des exigences de joueurs dont le chéquier du président du conseil se serait bien passé. Pour éteindre le feu, trois noms reviennent en boucle, comme les solutions dont veulent disposer les pompiers de Via Turati. Cette image étant trop gloustique, passons directement à la revue point par point des Galli, Van Basten, Allegri….



Les marabouts offensifs
 
Marco, le bien aimé.

Les plus connus sont les premiers servis. Notre capocannoniere est un nom qui revient sans cesse dans la bouche des observateurs, des qu’il y a une possibilité de destitution de l’entraineur en place. C’était déjà lui qui partait favori l’an dernier, mais le lobbying de Leonardo auprès de Galliani avait finalement payé. Retenant les échecs du passé, le cygne d’Utrecht travaille désormais Silvio au corps, et ont convenus même d’une partie de golf pour lundi prochain. Outre ces méthodes qui raviront le Roi Heenok, Van Basten peut se targuer une énième fois de son passé de joueur pour obtenir ce qu’il veut. Ses qualités d’entraineur passant trop souvent au second plan… parlons en justement de ces qualités la.
Son parcours d’entraineur…
Il ne souhaitait pas revenir dans le milieu du football après sa retraite contrainte et forcée suite à des blessures répétitives touchant sa cheville. Mais il ne s’y résoudra pas, et en 2000, il rentre dans le staff de l’Ajax comme coach des jeunes, puis passe adjoint de John Van’t Ship dans l’équipe réserve. C’est en 2004 que le salut arriva. Dirk Advocaat remercié de la sélection nationale après un Euro 2004 ponctué d’une demi-finale, Van Basten est en grâce. Son passé de joueur plaide pour lui, la classe populaire se met à revoir en Van Basten, cette Hollande triomphante, vainqueur de l’Euro 88, qui reste l’unique trophée à disposition du musée oranje. En place, sa première action de valeur va être de remettre en cause les stars. Edgar Davids, va se voir retirer le brassard de capitaine, confié par Van Basten et quittera la sélection par la même occasion. Seedorf, Van Bommel, Makaay, Kluivert… autant d’autres noms que Van Basten va également passer à la trappe. Ils sont trop vieux pour lui et surtout en pleine régression. Cette politique paiera dans un premier temps, les Pays-Bas sortant de la campagne de qualification invaincus. Mais faisant pourtant figure d’épouvantail, la sélection va buter sur le Portugal dès les 1/8ème de finale.Lors de ce match, MVB a effectué un choix pour le moins surprenant, laissant Van Nistelrooy sur le banc tout au long de la rencontre au profit d’un Dirk Kuyt qui n’avait pas convaincu jusque là et qui ne fera rien de bon durant les 90 minutes. Cet entêtement coûtera cher pour le pays, Van Nistelrooy voulant même dans un premier temps, prendre sa retraite internationale. L’épisode Van Nistelrooy est l’illustration parfaite du manque de diplomatie du sélectionneur. Et lorsqu’il se rend compte qu’il a de nouveau besoin des anciens indésirables, ces derniers vont quasiment tous « l’envoyer chier » pour utiliser cette expression. Seul Seedorf refera une apparition avant de tourner finalement le dos à Van Basten, tandis que Van Nistelrooy reviendra sur sa parole et participera à l’Euro 08.
Deux ans après son premier échec, l’histoire va inlassablement se répéter. Une brillante campagne de qualification, une non moins attrayante performance lors du premier tour, avant de chuter contre la Russie de Guus Hiddink des les quarts de finale, après des prolongations épiques. Son avenir est néanmoins sauf, il avait signé 6 mois auparavant un contrat avec l’Ajax.Pour sa première expérience en club, il va de nouveau devoir payer une contrepartie de son expérience de sélectionneur, Edgar Davids claquant la porte. Avec l’Ajax, les attentes sont grandes, et les résultats pas vraiment là. Un investissement massif sur le marché des transferts (35M€), qui devront être rentabilisés plus tard, par la vente d’un certain Klaas-Jan Huntelaar au Real. Une défense trop fébrile, une attaque pas toujours à la hauteur après le départ d’Huntelaar, on doit se contenter d’une 3ème place à Amsterdam et d’une Europa League. Statuant sur cet échec, Van Basten prend ses responsabilités et démissionne, invoquant surtout le fait qu’il ne pense pas pouvoir faire mieux la saison suivante.


Sa philosophie…

Il va garder une grande trace de ses années Ajax. Sous les ordres de Johan Cruyff, Van Basten marqua 128 buts en 133 matchs de championnat, remportant également 3 championnats et 3 coupes d’Hollande, ainsi qu’une Coupe des Coupes. L’attaque est dès lors, son dada. Si il préfère un bon 4-3-3, inspiré du football total, il est connu pour faire avec ce qu’il a, adaptant sa tactique aux joueurs en sa disposition. Il est également un besogneux, jugé souvent froid et distant par ses joueurs. Son manque de tact lui a valu de mauvaises éloges, Davids ne manquant pas de le traiter d’arrogant. Il s’est néanmoins montré pragmatique, essayant de récupérer les joueurs qu’il avait préalablement mis à la porte. Ces expériences manquées peuvent donc payer dans son job futur. Malgré tout, vu la conjoncture du club, et les joueurs actuellement en place, il ne serait peut être pas très judicieux de placer Van Basten en qualité d’entraineur.


 
Max, l’ancien trequartista
Massimiliano Allegri était un trequartista avec l’image du jeune con et rebelle. Le marginal de service va connaître quelques 11 clubs avant de tirer sa révérence sous les couleurs du modeste Aglianese. Son apogée restant, lorsqu’avec Pescara, il avait dans un premier temps été l’un des éléments fondamentale à la promotion du club en Serie A, avant de ne pouvoir éviter la relégation de l’équipe la saison suivante, malgré ses 12 buts. Puis il vient à Cagliari, avant de faire une courte pige à Milan, ou il y aura incompatibilité avec Fabio Capello, ce dernier reprochant le professionnalisme de notre Max. En tant qu’entraineur, il a su faire ses preuves, remportant deux saisons consécutivement, le trophée honorifique de meilleur coach du championnat, mais n’a pu éviter un licenciement plutôt surprenant. Lui aussi était pressenti pour la succession d’Ancelotti, mais c’était encore trop tôt. Aujourd’hui, qui sait ? La voie le menant au Milan n’est pas loin d’être royale.

Son parcours d’entraineur…

Cette nouvelle carrière le démangeait. Le vétéran sort tout juste d’un ultime contrat de joueur avec Aglianese, qu’il en devient son coach. Son expérience va être, dès lors, faite en écumant les modestes formations de Serie C. Et, c’est 3 ans plus tard, que le travail va finir par payer. Prenant le contrôle du banc de Sassuolo après deux passages peu concluant au SPAL et à Grosseto, il va mener le club vers une saison outrageusement réussie. Un sacre en championnat, ponctué d’une montée historique du club en Série B, le voilà dans les petits papiers de l’élite. C’est Cagliari et Massimo Cellino, son ancien président, qui offrent la première occasion pour Max de s’exprimer au haut niveau.
Il reprend une formation qui vient de perdre son leader offensif, David Suazo, son coach qui était une valeur montante à l’époque, Davide Ballardini, et se préparait comme chaque saison à jouer difficilement le maintien. Allegri va redonner de la couleur au jeu des Sardes. Et malgré un départ très poussif (5 défaites consécutives), son président va lui apporter son soutien, et, lui, va apporter du jeu sur le terrain. Les résultats sont là, et plus fort encore, il va permettre à grand nombre de jeunes de se révéler. D’Acquafresca hier, à Cossu, Matri et Biondini aujourd’hui, sans oublier Federico Marchetti vu comme le gardien montant dans toute la botte. Sa réputation va prendre un nouvel essor lorsqu’il parvient à accrocher les gros. En battant la Juve et l’Inter, il replace les Sardes sur la carte du foot transalpin. En se débrouillant constamment avec les moyens du bord, Allegri a pu réciter ses gammes, apprendre du bas de l’échelle, et devenir un entraineur qui progresse. Cité en louange par un Fabio Capello, rien que ceci peut prouver les qualités du bonhomme. Malgré tout, il va devoir plier bagages chez les rossoblu, lorsqu’en Avril dernier, il fut licencié d’une manière peu orthodoxe par Massimo Cellino. Peut-être que ce dernier, voyant son coach partir en Lombardie, voulait préparer à l’avance la saison prochaine ?

Sa philosophie…

Qui dit trequartista sur le terrain, dit également audace sur le banc. Allegri aime le jeu offensif léché, avec des joueurs rapides capables de déstabiliser le bloc adverse en quelques touches de balles, le tout transposé dans un 4-3-1-2. Tout comme Van Basten, ou Leonardo, on ne peut dire que la défense soit son fort, malgré cela, il sait ce que signifie un jeu collectif, contrairement au brésilien… Son mentor est Giovanni Galeone, sur lequel il a dupliqué ses propres schémas tactiques. Il l’a eu comme entraineur à Pescara, puis il appris les rudiments du métier à ses côtés, à Udine. Si Allegri est un coach joueur et beau à voir, nul doute que notre défense se retrouvera, avec de fortes probabilités, de nouveau livrée à elle-même, et qu’à l’instar de Van Basten, ça serait un sacré pari de le prendre.


Le vieux roublard défensif

 
Galli, l’homme de l’ombre.

Un pur Milanista, avec des principes proches de quelques tifosi purs, Galli est peut être bien le véritable chainon manquant au Milan, vu la conjoncture actuelle. Son passé de joueur est également une force, même si il est moins bankable que Van Basten. Si il est la solution la plus aléatoire, n’ayant jamais coaché une équipe première, rien ne nous dit qu’il ne serait pas capable de prendre le même chemin qu’un Fabio Capello.

Son parcours d’entraineur…
Pour parler de Galli l’entraineur, il faut tout d’abord re-situer Galli le joueur. Si il fut l’un des joueurs les moins médiatiques de l’époque glorieuse, il reste, mine de rien, un élément important qui a permis au Milan de Berlusconi, de bâtir, en son temps, la plus grande équipe du monde. Le défenseur central, qui va par ailleurs faire parti de la Squadra Azzura lors des JO 84, ponctué d’une 4ème place crève-cœur, va passer 16 saisons au club. Il ne va pas faire de chichi lorsqu’il sera poussé sur le banc, quand un certain Billy Costacurta se mit à exploser. Puis après 217 matchs de championnat sous les couleurs rossonere, vient le moment pour lui de vivre autre chose. Il va finir sa carrière à Pro Sesto, à l’age de 41 ans… et après une pause sabbatique qui va durer 5 ans, va revenir au Milan pour entrainer la Primavera en formant une doublette magique avec son ancien compère de la défense… Franco Baresi. Après cette première aventure dans le domaine du coaching, Galli va monter d’un cran pour devenir l’adjoint de Carlo Ancelotti, avant d’occuper d’autres fonctions dans le staff de Leonardo. Il est également intronisé en 2009, responsable du secteur jeune et fait parti de ceux qui ont su passer le mot à Via Turati, qu’une ancienne politique devait être remise au goût du jour.

Sa philosophie…

Qui dit défenseur, dit grand technicien. Revisitez votre historique, et vous devrez tomber sur un pourcentage de 90% de défenseurs – milieu récupérateur, grand technicien. Maintenant je ne vais pas user plus de ce raccourci. Mais Galli connaît l’importance d’une ossature défensive pour baser ses victoires. Il fut en première ligne avec Sacchi, il fut présent avec Capello, lorsqu’il a pu observer un Sebastiano Rossi invaincu pendant un peu plus de 1000 minutes en Série A. Sa réputation de grand professionnel n’est plus à faire. Il avait également déclaré vouloir re-baser la primavera en privilégiant le recrutement de jeunes basés dans des clubs lombards. Si il arrive, le club restera à majorité italienne et ce n’est pas pour nous déplaire. Si Galli est choisit, on peut également estimer qu’il serait le témoin parfait pour les jeunes pousses de la Primavera. Et si Leonardo était trop frileux pour lancer un Albertazzi, nul doute que Galli, lui, osera changer ça.
La modeste conclusion
C’est bien une course à trois qui se prépare à envahir la tête de nos plus hauts dirigeants. Chacun de ces noms ont leurs lots d’avantages et inconvénients, qu’il faudra transposer à notre conjoncture actuelle, car si Galli serait le choix le plus judicieux, rien ne peut nous dire que dans le futur un Van Basten ou un Allegri ne serait pas capable de tirer le meilleur de notre effectif et de redorer mondialement le blason du diavolo. Ou peut-être alors qu’on fait trop de bruit pour rien et que Leonardo restera…. Dès lors, prions mes frères et mes sœurs, car le changement est nécessaire.
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