Il faut se rendre à l’évidence : le niveau de l’équipe du Milan est chaque année en constante chute. A ces résultats sportifs décevants, il faut ajouter une gestion calamiteuse du club depuis plusieurs années, notamment matérialisée par la présence de la plus grosse masse salariale d’Italie depuis plusieurs saisons, alors que le Milan milite dans le ventre mou du championnat depuis deux saisons maintenant.
En plombant les finances du club, Adriano Galliani s’est tiré une balle dans le pied et a été obligé d’adopter la technique du « paramètre zéro » pour éviter de dépenser de l’argent sur le marché des transferts.
Mais, revers de la médaille, ce projet permettait de surpayer des joueurs moyens et était un faux low cost qui coutait chaque année plus d’argent au club. Mais avec les nouvelles réformes du football italien, le noyau du Milan ne pourra compter que maximum 25 joueurs, ce qui va obliger le club à dégraisser massivement son effectif actuel. Regardons un peu plus en détails le nom des têtes qui pourraient tomber.
1 : Les départs envisagés
Pour la saison prochaine, le noyau devrait plus que probablement être dépourvu de pas moins de 4 à 5 joueurs qui ne verront pas leur contrat reconduit dans un peu plus d’un mois. En tête de liste, on retrouve Nigel De Jong (3.5 M nets) qui devrait trouver son bonheur en Premier League où Louis Van Gaal le voudrait à Man United, lui qui a déjà porté les couleurs de l’autre club de la ville de Manchester… A moins qu’Allegri ne parvienne à le convaincre de rester en Italie et de travailler à nouveau sous ses ordres.
Toujours au milieu de terrain, la paire ghanéennes Essien (2.5 M nets) – Muntari (2.7 M nets) est d’ores et déjà assurée de ne plus porter le maillot milanais l’an prochain. L’ancien lyonnais possède quelques touches en Grèce, en Turquie et en MLS. Bien que Muntari soit lié au Milan jusqu’en juin 2016, un accord a déjà été trouvé pour rompre le contrat existant en juin prochain, lui qui avait déjà pourtant prolongé son contrat au Milan il y a un peu moins d’un an.
2 : Les reconductions envisagées
En défense, pas moins de trois joueurs en fin de contrat devraient voir leur bail prolongé. Christian Abbiati (1 M nets) devrait connaitre sa quinzième année au Milan avec un salaire inférieur au million d’euros. Le deuxième et dernier joueur de l’équipe à avoir connu la dernière période faste du Milan, Daniele Bonera (1.2 M nets), devrait lui aussi se voir proposer un nouveau contrat d’un an avec une diminution salariale à la clé. Enfin, Ignazio Abate (1.8 M nets) devrait signer un nouveau contrat triennal avec un salaire revu à la hausse : en effet, le latéral droit devrait gagner 2.5 M par saison.
Le dernier joueur défensif qui est en fin de contrat s’appelle Philippe Mexès (4 M nets). Arrivé avec un statut de star à paramètre zéro de la Roma en 2011, le français a davantage fait parler de lui pour ses coups de sang que de ses prestations en dent de scie depuis son arrivée. Bien que capable d’évoluer à un bon niveau, son inconstance ne plaide pas en sa faveur et son statut de joueur le mieux payé du noyau est une vraie aberration à ce jour. Le français de 33 ans accepterait de diminuer son salaire de 2.5 M nets par an, soit une économie annuelle pour le Milan de 5 M. Mais l’avenir de l’ancien auxerrois au Milan s’écrit en pointillés à l’heure actuelle.
Au niveau offensif, si le club a rompu le contrat le liant au brésilien Robinho, Giampaolo Pazzini (2.5 M nets) ne sera pas conservé et devrait retrouver son bonheur du coté de la Sampdoria, club dans lequel il a explosé. En se basant sur ces faits, le Milan pourrait économiser 27 M (30 si Mexes n’était pas confirmé).
1 : Les reconductions envisagées
De tous les joueurs prêtés par ou au Milan, il n’y en a qu’n seul qui est assuré de rester rossonero l’an prochain, c’est Luca Antonelli, venu remplacer Pablo Armero (1.5 M nets) parti prématurément au Brésil. L’ex-capitaine du Grifone est venu en prêt avec obligation d’achat fixée à 4.5 M. Un autre ancien du Genoa est lui aussi en prêt au Milan depuis l’hiver dernier mais Salvatore Bocchetti (1.5 M nets) ne devrait pas non plus faire de vieux os du coté de Milanello vu le peu de temps de jeu qui lui a été accordé depuis son arrivée.
Viennent ensuite les « cas particuliers » avec Marco van Ginkel (1.5 M nets) et Mattia Destro (2.5 M nets). Si Milan n’est pas en mesure d’acheter le milieu néerlandais arrivé sous la forme d’un prêt sec de Chelsea, il se pourrait que les londoniens acceptent de prêter le joueur pour une deuxième année et/ou de le vendre pour une somme avoisinant les 10 M. Un second prêt est donc possible pour le néerlandais.
A l’inverse, le Milan possède une option d’achat pour Destro fixée à 16 M, mais le club ne peut débourser une telle somme vu ses finances. La volonté du joueur serait de rester au Milan et une deuxième année de prêt semble être la volonté du Milan qui pourrait aussi penser à rapatrier Ciro Immobile en cas d’échec dans cette transaction, lui aussi sous forme de prêt dans un premier temps.
Alessio Cerci devrait quant à lui rester au club et Fernando Torres à l’Atletico Madrid. Mais même dans cette affaire, le Milan va pouvoir économiser de l’argent : en effet, même si El Nino a joué dans la capitale espagnole l’entièreté du second tour, c’est bien le Milan qui payait le salaire de l’attaquant, à savoir 4 M nets et les madrilènes celui de Cerci (2.2 M nets). La saison prochaine, Milan ne devra payer que le salaire de Cerci et l’Atletico Madrid celui de Torres.
2 : Les départs envisagés
Il restera ensuite à évaluer la situation des joueurs qui reviendront au club. Si Alessandro Matri (2 M nets étaient encore payés par le Milan, les 700.000 restants revenant au Genoa et à la Juventus), Antonio Nocerino (1.4 M nets) et Valter Birsa (0,6 m net) ne devraient faire que passer à la Via Aldo Rossi, les cas de M’Baye Niang (0,8 M net) et Riccardo Saponara (0,6 m net) sont plus indécis. L’attaquant français reviendra de son prêt sec du Genoa mais son futur reste indécis, alors qu’Empoli devrait lever son option d’achat de quatre millions concernant le milieu offensif italien. Notons qu’en cas de revente, le Milan touchera 30 % du montant du transfert de Saponara.
Avec les départs de Bocchetti, Destro, Van Ginkel, Torres et Matri, le Milan économisera donc 18.6 millions d’euros. Il faut rajouter 6.8 millions en cas de départ de Nocerino, Birsa, Niang et Saponara même si le club ne payait plus le salaire de ces quatre joueurs. Le salaire d’Armero n’a pas été pris en compte dans les économies pour payer celui d’Antonelli. A ces 25 millions, il faudra rajouter l’argent perçus de la vente des joueurs encore sous contrat avec le Milan.
Enfin, le Milan va essayer de se débarrasser de ces joueurs qui ne feront pas partie du projet de reconstruction qui va théoriquement débuter à partir de l’été prochain. Après seulement une petite saison, Alex (2.5 M nets) devrait déjà quitter le Milan et retourner au Brésil où Santos l’attend les bras ouverts. Un autre défenseur central ne serait pas non plus dans les petits papiers du club : cet arrière central n’est qu’autre qu’Adil Rami (2 M nets) dont la cession serait préférée à celle de Cristian Zapata (1.6 M nets) mais vendre trois défenseurs centraux, en plus du départ de Mexès, cela ferait beaucoup de changements pour un secteur aussi important que la défense centrale.
Enfin, il faudra évaluer la position de trois joueurs très peu utilisés lors de cette saison : Cristian Zaccardo (0,9 M nets), dont le contrat se terminera l’an prochain; Michael Agazzi (0,7 M nets) qui n’a jamais su convaincre et qui devrait laisser sa place dans l’effectif A au jeune Stefano Gori et Michelangelo Albertazzi (0,1 M nets) arrivé par la petite porte après la loterie du buste des copropriétés.
Ces départs provoqueraient une économie sur les salaires de 12.4 M ainsi que les quelques millions perçus de la vente de ses indésirables.
De cet effectif pléthorique d’une trentaine de joueurs, il ne pourrait rester que Lopez et Abbiati au poste de gardien, en défense, on retrouverait Abate, Paletta, Bonera, Zapata, De Sciglio et Antonelli. Pour ce qui est du milieu, on aurait Montolivo, Poli, Bonaventura, Honda et en attaque, Suso, Cerci, El Shaarawy et Menez, soit une moitié d’effectif qui se verrait poussée vers la sortie et une somme approximative de 60 millions d’euros économisée en terme salaires, auxquels il faudra rajouter l’argent des futures ventes.
Avec cette somme, le club pourrait s’offrir un ou deux tops player(s) qui pourrai(en)t venir renforcer une défense aux abois et un milieu de terrain sans vraiment de joueur créatif sans toucher au capital propre du club.
Mais tout cela reste bien sur utopique et rien ne sera décidé avant de connaitre le futur du club qui se discute en coulisses. Car, sans rachat, on pourrait imaginer que l’argent économisé ne serve qu’à combler le déficit du club qui continuerait dans la lignée de sa politique low cost. Ou alors, les dirigeants pourraient se souvenir que le Milan possède un centre de formation…