Buteurs : Milik (18’, 33’), Callejon (74’, 90+3’) ; Niang (50’), Suso (55’)
Premier véritable test pour le Milan version Montella avec un déplacement périlleux sur la pelouse du Napoli. Face aux pensionnaires du San Paolo, le Mister milanais renouvelait son onze victorieux du Torino à deux exceptions près : Luca Antonelli cédait cette fois-ci sa place à Mattia De Sciglio dans le couloir gauche et la recrue Gustavo Gomez remplaçait le suspendu Gabriel Paletta.
Après une minute de silence en mémoire des victimes du tremblement de terre qui a frappé le centre de l’Italie il y a quelques jours, le début de match s’avérait à l’avantage des visiteurs, qui appliquaient les consignes de l’entraîneur en termes de construction. C’est d’ailleurs suite à une action bien construite à la 8’ et partant de la défense centrale que les milanais se procuraient leur plus belle occasion : après une percée plein axe de Suso qui donnait le ballon à Bonaventura, ce dernier décalait Niang sur son côté avant d’envoyer un magnifique centre dans la surface napolitaine. Abate, seul au deuxième poteau, manquait complètement sa reprise, envoyant le ballon choir sur les pentes du Vésuve.
Par la suite, les débats s’équilibraient… et le Napoli ouvrait le score de manière chanceuse à la 18’. Dries Mertens déclenchait une belle frappe qui s’écrasait sur le poteau, avant de retomber dans les pieds d’Arkadiusz Milik qui n’avait plus qu’à pousser le ballon dans la cage milanaise. Les ennuis commençaient véritablement pour les rossoneri, qui ne voyaient plus le ballon, la faute notamment à un milieu bien trop brouillon et dont l’abattage défensif était insuffisant.
Globalement, c’est tout le bloc milanais qui reculait et s’effritait, suite aux faillites d’Abate, Montolivo, Kucka ou Gomez. Seul Donnarumma repoussait les tentatives napolitaines toujours plus précises. A la 33’, sur un corner, Milik surpassait toute une défense encore une fois aux abois pour inscrire son deuxième but du soir. Lui qui avait pour mission de faire oublier Gonzalo Higuain, voilà qu’il se signalait de la meilleure des manières. La pause est sifflée sur le score de 2-0, sachant que le score aurait pu être plus conséquent sans les interventions de Donnarumma, fraîchement convoqué en Nazionale A.
Montella s’est-il fait entendre à la pause dans les vestiaires ? Toujours est-il que dès la 50’, les rossoneri réduisaient la marque ! Sur un contre, Suso seul dans l’axe distillait une merveille de passe en direction de Niang dans son couloir. Celui-ci plantait littéralement Hysaj avant de tromper Reina d’une belle frappe croisée, 2-1. De quoi énerver le bouillant Maurizio Sarri, expédié en tribune par l’arbitre de la rencontre. Dans la minute qui suivait, ce même Niang se distinguait en recevant un avertissement plus qu’évitable.
Pas le temps de se reposer puisqu’à la 55’, suite à un tir plein axe de Bonaventura contré, Suso récupérait le ballon et envoyait une superbe frappe sèche dans la lucarne de Reina, qui ne pouvait strictement rien faire, 2-2. En dix minutes lors de cette seconde période, le Milan est revenu à hauteur du Napoli, grâce à deux joueurs complètement passés au travers lors des 45 premières minutes !
Après cette période d’euphorie milanaise, c’était au tour du Napoli de vouloir à tout prix repasser devant au score. S’en sont suivies de longues minutes d’un match délié et brouillon, où chacune des deux équipes étaient incapables de se mettre convenablement à son avantage. Les nombreuses tentatives enclenchées de part et d’autres manquaient cruellement de précision dans la finition. Les avertissements pleuvaient sur les rossoneri : Suso et Gomez se rendaient coupables de fautes évitables.
A la 74′, Mertens, qui a fait souffrir Abate toute la soirée, enclenchait une nouvelle belle frappe enroulée qui était encore repoussée par Donnarumma… cette fois-ci dans les pieds de Callejon, qui ne se faisait pas prier pour marquer, 3-2. On pourra encore déplorer l’attentisme de la défense milanaise, qui se contentait d’admirer les prouesses de son jeune gardien sans l’aider outre mesure.
Quelques instants après, Juraj Kucka recevait un carton rouge, provoquant une petite cohue devant l’arbitre et laissant ses coéquipiers à dix après une réaction épidermique dont on se serait bien passé. Dès lors, Montella réagissait en effectuant deux changements : Calabria rentrait au relais d’Abate et José Sosa connaissait ses premières minutes avec le Milan en remplacement d’un Bacca complètement transparent.
Les dix dernières minutes laissaient voir un Milan volontaire mais bien encore une fois bien trop brouillon et handicapé par le fait d’évoluer à dix. A quelques minutes de la fin du match, une autre recrue du mercato apparaissait sur le terrain en la personne de Lapadula, à la place de Suso.
On signalera une action litigieuse où, sur un centre, Albiol – au duel avec Gomez qui jouait des coudes – se rendait coupable d’une main dans la surface, sans que l’arbitre ne donne suite… A la 88′, alors que Reina s’était saisi du ballon, Niang essayait d’empêcher une relance et s’accrochait au portier espagnol : cette faute, sensiblement similaire à celle qui lui avait valu un avertissement en première période, le sanctionnait d’un nouveau carton jaune et donc d’une expulsion.
Avec un Milan à neuf, le temps additionnel était animé puisqu’à la 90+3′, sur un contre napolitain, Romagnoli essayait tant bien que mal d’éviter de voir le ballon finir dans sa cage tout en s’aidant de la main. L’arbitre accordait le but du 4-2 définitif.
Après un premier avertissement la semaine passée face au Torino où le match nul avait été évité de justesse, voilà que le Milan n’aura pas tardé à retomber dans ses travers, pas aidé notamment par certains cerveaux de l’équipe qui seront suspendus pour la prochaine journée. Avec la trêve internationale qui arrive, Montella disposera de quelques jours supplémentaires pour travailler les automatismes de cette équipe fébrile tant sur le plan mental que physique.