Buteurs : Suso (4′), Romagnoli (90+1′) – Romagnoli (56′)
Pour ce match qui s’annonçait déjà décisif dans la course à la qualification à la prochaine édition de la Champions League, Gennaro Gattuso en surprenait plus d’un à l’heure de l’annonce de la composition des équipes. Après avoir testé avec plus ou moins de brio le 4-4-2 contre la Samp le week-end dernier, le Mister alignait un inhabituel 3-5-2 face à l’autre équipe de Gênes, une tactique qui semblait dictée par les événements plus que véritablement choisie suite à l’absence dernière minute de Lucas Biglia.
Ainsi, la défense à trois se retrouvait composée des habituels Mateo Mussachio et Alessio Romagnoli, assistés de Ricardo Rodriguez. Le milieu de terrain était quant à lui un chef d’oeuvre de bricolage, avec de gauche à droite Laxalt, Calhanoglu, Bakayoko, Kessié et Suso. Devant, le duo Cutrone-Higuain était renouvelé pour tenter de trouver plus facilement le chemin des filets.
Finalement, il ne fallut pas longtemps pour trouver l’ouverture, mais ce ne fut pas à l’initiative d’un des deux attaquants cités. Une nouvelle fois, Suso se muait en sauveur de la patrie par son traditionnelle exploit dès la 4′, en logeant le ballon dans la cage génoise d’une frappe puissante plein axe, symbole des bonnes intentions rossonere. Le Milan menait donc déjà au score et aurait pu accentuer son écart cinq minutes plus tard, si Cutrone n’avait pas trop écrasé une autre frappe lointaine après un délicieux contrôle orienté.
Progressivement, la rencontre tombait dans un faux rythme, alors que les rossoneri posaient le pied sur le ballon mais sans pour autant savoir l’exploiter. Les visiteurs se repliaient bien et pressaient très haut, contraignant notamment Bakayoko, Laxalt et Donnarumma à se faire de grosses frayeurs à quelques encablures de leur cage. La confiance revenait dans le camp du Genoa et le Milan passait les dix dernières minutes de la première période à souffrir, entre approximations techniques et relances manquées. L’arbitre sifflait la mi-temps et les hommes de Gattuso pouvaient s’estimer heureux de toujours mener au score.
Au retour des vestiaires, les intentions rossonere semblaient similaires à celles du début de la première période puisque dès la 46′, Higuain obligeait Radu à s’employer pour détourner la balle en corner. L’embellie ne dépassait pas cette simple action puisque le 3-5-2 du soir se remettait à souffrir face à un Genoa qui n’était pas venu pour profiter d’une soirée à San Siro.
A la 56′, un cafouillage dans la surface rossonera se concluait par une passe en retrait de Bakayoko trop forte à destination de Rodriguez. Le long de la ligne de but, Kouamé récupérait par miracle le ballon et tentait un centre au ras du sol. Le ballon, dévié par Romagnoli, prenait une trajectoire parabolique et malgré la faiblesse de l’angle, se logeait dans le petit filet opposé de la cage de Donnarumma (1-1). Avec ce but gag, les visiteurs revenaient à hauteur du Milan de manière complètement mérité.
Quelques minutes plus tard, Gattuso effectuait son premier changement en sortant Laxalt au profit d’Abate et les rossoneri se réveillaient enfin face au bloc bas des génois. Les nombreuses tentatives successives de Calhanoglu, Kessié ou Higuain étaient toutes impeccablement sorties par le portier Radu, qui permettait à son équipe de lancer des contres déstabilisant aisément le fébrile équilibre milanais.
La fin du match approchait à grand pas et le Milan multipliait les longues séances de possession conclues par des tirs déviés par la défense ou le gardien rossoblu ou par de surprenantes pertes de balle de Bakayoko. L’entrée de Castillejo à la place d’un fantomatique Calhanoglu ne changeait rien : tout ce petit monde semblait bien parti pour se séparer sur un match nul, alors que les sifflets se faisaient entendre à San Siro.
Alors que le temps additionnel était entamé (90+1′) , le Milan bénéficiait d’un ultime corner qui était renvoyé par la défense du Genoa. Abate récupérait le ballon au milieu de terrain avant de l’envoyer directement dans la surface de Radu. Une nouvelle fois, le gardien sortait mais n’utilisait cette fois-ci que les poings. Son dégagement était insuffisant et d’une superbe inspiration, Romagnoli effectuait une reprise lobée qui trouvait miraculeusement le chemin des filets (2-1) !
Cette victoire difficilement obtenue sur deux exploits individuels dans le cadre de ce match en retard de la première journée permet donc au Milan d’accrocher la quatrième place du classement avec 18 points, à égalité avec la Lazio. Si la victoire est là, le contenu est encore très loin d’être satisfaisant et la réception d’une Udinese mal en point dès ce dimanche nécessitera là encore les trois points avant d’affronter la Juventus.