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Matri à cœur ouvert

Lui aussi traverse une période difficile, à l’instar du club qui lui a permis de prendre son envol professionnel il y’a maintenant douze années de cela; mais comme son club, il reste serein, et confiant pour l’avenir. Alessandro Matri, 29 ans, en a vu d’autres, lors de ses passages à Cagliari et à la Juventus. Le numéro neuf rossonero a profité des colonnes de la Gazzetta de ce vendredi pour faire le point après un mois de compétition; il évoque évidemment son retour dimanche soir au Juventus Stadium, dont il fut le pensionnaire pendant trois saisons, mais aussi la situation actuelle du Milan au classement, ainsi que le Mondial 2014, qu’il ne perd pas de vue… l’interview complète : 

Matri, vous êtes muet depuis le 8 mai 2013 et le match Atalanta – Juventus (0-1). A quel point vous manque le but ?

« Il me manque beaucoup. Mais j’ai déjà vécu des moments comme celui là, et je m’en suis toujours sorti. Je vis donc cela avec sérénité ». 

Exulterez-vous si vous marquez au Juventus Stadium ?

« Je pense que oui, car je ne le vois pas comme un manque de respect. Pour moi marquer veut dire exulter, je l’ai également fait face à Cagliari, et je ne vois pas pourquoi je ne devrai pas le faire ». 

Avez-vous parlé à quelques anciens coéquipiers juventini ces derniers jours ? 

« Je suis resté en bons rapports avec beaucoup d’entre eux, certains m’ont envoyé des sms pour me réconforter car je ne réussis pas à marquer. Mais la phrase finale était toujours la même : « Attends un peu avant de débloquer ton compteur, et pas contre nous… ». J’ai laissé un très beau groupe à Turin, et je serai très content de tous les revoir. J’ai un rapport particulier avec Andrea (Pirlo), Chiellini et Pepe ». 

A propos de Pirlo, Conte l’a rappelé à l’ordre parce qu’il n’est pas allé sur le banc après son remplacement, et après cet épisode, il a introduit de nouvelles règles. Qu’en pensez-vous ? Cela vous est-il arrivé ? 

« Non, parce qu’à la Juve, j’entrais plus en seconde période que ne sortais… pour moi, Andrea n’a selon moi pas eu une réaction excessive, il faut le comprendre. Il y’avait un peu de nervosité après un match difficile, ou il a constamment été marqué par ses adversaires ». 

Pirlo est passé du Milan à la Juve, et il n’avait pas de très grands rapports avec Allegri, alors que vous avez fait le chemin inverse et êtes retourné en rossonero également pour l’entraîneur, que vous aviez déjà eu à Cagliari. Quelles différences existent entre lui et Conte ? 

« Conte est plus obsédé par la tactique, c’est quelqu’un qui motive beaucoup, alors qu’Allegri a plus de rapports avec les joueurs, il dialogue plus avec eux. Sa meilleure qualité est de réussir à maintenir le calme et la sérénité même lors des moments difficiles. J’ai toujours eu de très bons rapports avec lui ». 

Beaucoup de tifosi de la Juve ne souhaitaient pas votre départ. Pensez-vous que ce fut seulement un choix économique de leur part ? 

« Quand le club t’appelle, et de dit que s’il arrive une offre pour toi, qu’ils la prendront en considération, cela veut dire que l’on n’est pas un premier choix et qu’on ne compte plus sur toi. La Juve a voulu faire des investissements et ils avaient besoin d’argent. Entre moi et Quagliarella est parti celui qui avait reçu une offre en premier ». 

Mais Llorente trouve difficilement sa place. Ne pensez-vous pas que les étrangers sont plus vantés par les italiens, et que tout est plus difficile pour vous ? 

« Je ne juge pas Fernando, qui est un très bon garçon, mais il est vrai qu’on compte moins sur les italiens ». 

Vous attendiez vous à ce que le Milan soit aussi loin au classement après sept journées ? 

« Non, mais les débuts de saison sont toujours particuliers. Le Milan a beaucoup changé, et il a eu beaucoup de blessés. Ce ne doivent pas etre des alibi, mais pour assembler une équipe, il faut du temps. Et jouer tous les trois jours n’aide pas ». 

Battre la Juve pourrait être le déclic pour un Milan en difficulté ?

« Gagner face à un concurrent direct peut donner de la confiance et du moral ». 

Vous même croyez toujours au scudetto ?

« Je crois aux trois premières places, et également au scudetto. Pourquoi ne le devrais-je pas ? Le championnat est long ». 

La Juve parait plus vulnérable que la saison dernière. Qu’en pensez vous ?

« Je n’ai pas vu le match face à Galatasaray. Sur la valeur de la Juve, il n’y a rien à dire, après si le mercato lui a permis ou non de se renforcer, nous le verrons avec le temps. Quand Conte disait qu’il était difficile de confirmer, il ne mentait pas, car après trois ans, les équipes t’étudient. Les autres se sont renforcés, je parle de la Roma et du Napoli surtout, la concurrence a augmenté. Et il y’a une baisse du physique et du mental… ». 

Comment c’est, jouer avec Balotelli ?

« Je le connais depuis qu’il a 15 ans, il était déjà fort mais plus sage… il a des qualités uniques, c’est une belle chose de jouer ensemble ». 

Pensez-vous aussi qu’il est peu protégé par les arbitres ? 

« Il subit beaucoup de fautes qui mériteraient d’être plus punies, mais il doit tout faire pour se calmer ». 

Croyez-vous encore à une convocation pour le Mondial ? Combien de buts pourront convaincre Prandelli ?

« Outre les buts, il faut réaliser de bonnes prestations. Ici j’ai la chance de jouer avec Mario et El Shaarawy, qui sont en Nazionale. Avoir une belle entente avec eux peut m’aider ». 

Vous êtes fiancé avec une ex-veline, Federica Nargi. A Milan, comment vous en sortez vous avec les paparazzi ?

« Nous sommes ensemble depuis cinq ans, nous ne faisons plus la une. Mais nous faisons attention à fréquenter les bons endroits. Disent-ils que c’est sa faute si je ne marque plus ? »

Non, pas encore… mais votre fiancée se plaint parce qu’elle est obligée d’attendre dans son studio. Vous ne lui avez pas encore trouvé une maison à Milan ?

« Oui, mais je dois encore transférer mes affaires. Elle peut rester tranquille, il manque peu de choses à présent. Je lui offrirai un appartement plus grand ». 

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