Dans une interview accordée à « I Signori del calcio » sur Sky Sport, Paolo Maldini a évoqué le Milan version Mihajlovic. Auquel il a opposé un regard critique, mais lucide. Extraits :
Les défenseurs sont en voie d’extinction dans le football actuel ?
« Il y a une carence à ce poste là dans le monde entier, pas seulement en Italie. Un défenseur de haut niveau aujourd’hui peut avoir une grande valeur. Le football moderne aujourd’hui est lié à l’attaque, on a souvent oublié comment savoir défendre. Dans le football, on gagne souvent en ayant un équilibre. Maintenant, on n’en demande peu aux joueurs sur le plan défensif. »
Romagnoli est-il le défenseur le plus prometteur en Italie ?
« Avec Rugani, ils ont démontré être les plus prometteurs. Pour l’ancien joueur d’Empoli, ce n’est pas un mal de ne pas jouer, il doit apprendre beaucoup de choses. Il a eu un grand professeur comme Sarri. Romagnoli et Rugani sont les deux sur qui il faut miser. Le plus fort aujourd’hui reste Barzagli, il a l’expérience et le sens du placement. »
La structure sociétaire du Milan te convainc ? Berlusconi peut-il garantir le futur du club ?
« Nous avons eu une grande équipe, car il y avait un club ambitieux avec nous où chacun avait son poste. Il y avait le respect des rôles. Aujourd’hui, ce n’est plus la même chose. Je suis né et j’ai grandi à Milan, mais j’ai toujours joué avec une pensée indépendante. C’est plus facile de dire aux personnes que tu leur veux du bien que de leur dire qu’elles sont belles et bonnes. Ma position critique envers le Milan est un acte d’amour, rien d’autre. Un acte d’amour envers le club pour lequel j’ai beaucoup d’affection.
Tu as de l’estime pour Berlusconi ?
« Bien sur, j’ai connu un génie. C’est un homme qui est arrivé avec 10 ans d’avance sur les autres sur tellement de choses. Il est venu au Milan et a dit qu’il voulait construire la meilleure équipe du monde, ça nous faisait rire. Puis plus tôt que prévu, nous avons tout gagné. Aujourd’hui c’est une époque différente, les choses ne sont pas claires, contrairement à l’époque. Les investissements ne sont plus comme avant. »
Galliani est encore le meilleur dirigeant en activité ? Quand est ce que les désaccords sont arrivés entre vous ?
« Je ne crois pas que ce sont des désaccords, il y a toujours des opinions et des visions différentes. Celles-ci restent, mais c’est comme ça. J’étais moi capitaine, lui administrateur délégué. L’objectif était commun, mais pas la vision sur la gestion du club. Je m’en suis jamais caché. Il n’est pas dit qu’un champion doit travailler dans le club. Le Milan a eu la chance d’avoir tellement de joueurs de très haut niveau, mais la tradition de donner un minimum pour rappeler le passé n’est pas pas suivie, c’est le Milan d’une autre fois. Comme l’ont fait Barcelone, le Bayern Munich et le Real Madrid. »
Que penses tu de Barbara Berlusconi ? Elle parlait de toi quand elle est arrivée au club.
« Le président a fait d’autres choix. Je ne vois plus Berlusconi et ne nous appelons plus depuis longtemps, et c’est pour celui que je ne me suis jamais senti prêt à revenir. Je ne l’ai jamais revu, depuis le dernier match que j’ai joué. »
Si le Milan pense un jour au « Maldini-Day » et que tu deviens le président pour un jour, quelle serait ta première décision ?
« Il faudrait un plan clair pour redevenir grand, ce qui passe par des investissements et de bonnes idées. Et par la présence de connaisseurs de football. Je considère Galliani comme un grand dirigeant mais il a beaucoup de manques concernant le plan footballistique. Il devrait être épaulé, pour décider et évaluer les joueurs. »
Qu’est ce que tu comptes faire de grand ?
« Aujourd’hui, je profite de la vie, j’ai tout fait avec le cœur. Dans le futur, nous verrons, je ne sais pas encore. »