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L’étrange cas Rodríguez

Lorsque Ricardo Rodríguez arrive en Lombardie à l’été 2017, le Milan pense avoir réglé le problème du poste de latéral gauche, occupé depuis trois saisons par l’inconsistant Mattia De Sciglio. La direction rossonera d’alors réalise un bon coup en enrôlant un joueur aguerri au plus haut niveau en Bundesliga comme en Coupes d’Europe et installé dans l’honnête sélection nationale suisse, pour la modique somme de 18 millions d’euros. Si les débuts sont satisfaisants, la suite de l’aventure milanaise de Ricardo Rodríguez se révèle plus poussive, au point de voir le discret zurichois devenir une des cibles privilégiées des tifosi du Milan. Du haut de ses 27 ans, il va sans doute devoir passer à la vitesse supérieure, alors que Marco Giampaolo semble vouloir – enfin ? – le mettre en concurrence.

Docteur Ricardo et Mister Rodríguez

Rodríguez débute en Bundesliga avec Wolfsburg en 2012, alors qu’il n’a pas encore 20 ans, sous les ordres de Félix Magath. Il gagne rapidement ses galons de titulaire et prend une place prépondérante dans le Wolfsburg chatoyant du milieu des années 2010, qui termine 5ème de Bundesliga en 2013-2014 puis 2ème la saison suivante, accédant ainsi à la Champions League et remportant la Coupe d’Allemagne. Dans le 4-2-3-1 où évoluent notamment Kevin De Bruyne et Ivan Perisić, Rodríguez excelle dans les tâches défensives et se montre à son avantage dans l’autre moitié de terrain, proposant une solution offensive supplémentaire tant du fait de sa qualité de centre et de passe que de la précision de son tir, qui lui permet d’ailleurs de se signaler comme un adroit tireur de coup-francs.

C’est à cette période que Rodríguez se fait un nom. Dans un football moderne où les latéraux complets se font rares pour ne pas dire inexistants, il est régulièrement cité du côté du FC Barcelone, du Paris SG et du Bayern Munich. Toutefois, l’international suisse paye sans doute le déclassement rapide de Wolfsburg en Bundesliga, où il se retrouve à évoluer plus souvent en défense centrale que dans son couloir de prédilection, et une importante blessure à la cheville lors de la deuxième partie de la saison 2016-2017.

Le Milan de Yonghong Li avec Massimiliano Mirabelli à la tête de la direction sportive, grand amateur du championnat allemand, flaire donc la bonne affaire en obtenant très tôt dans l’été la signature de Rodríguez jusqu’en 2021. Le Suisse, qui a totalisé 22 buts et 28 passes décisives en 184 matches avec Wolfsburg, obtient sans surprise le poste de titulaire dans le couloir gauche et se signale par un but sur coup-franc pour son premier match officiel, lors du troisième tour qualificatif aller d’Europa League face au club roumain du CSU Craiova. Dans le Milan chaotique de Vincenzo Montella, Rodríguez est une des rares satisfactions tant il effectue avec application son travail défensif, même si certains pointent déjà son manque d’allant offensif, alors même qu’il ne souffre d’aucune concurrence du fait des blessures récurrentes de Luca Antonelli.

La saison dernière, cette fameuse concurrence aurait dû être incarnée par le finaliste de la Coupe du Monde 2018 Ivan Strinić, avant que son cœur ne lui joue un sacré tour, puis par Diego Laxalt, recruté à la va-vite au mois d’août après la défection du Croate, alors même que l’Uruguayen ne collait pas au système de jeu de Gennaro Gattuso. Devant cet état de fait, Rodríguez n’a jamais pu être remis en cause par un concurrent de poids et la tendance à se replier sur lui-même qui avait été remarquée en fin d’exercice précédent se confirme finalement au cours de la saison 2018-2019. Il semble rester bloqué dans sa propre moitié de terrain – en vertu des consignes du Mister, comme il l’expliquera plus tard – se contentant du compitino, soit le petit travail effectué sans prise d’initiative d’aucune sorte. Le 68 rossonero, numéro qu’il a choisi en mémoire de sa défunte mère, fait enrager les tifosi par cette attitude beaucoup trop timide qui contraste avec le Rodríguez évoluant en équipe nationale, qui fait plus penser à ce que l’on voyait de lui à Wolfsburg. Un joueur aux deux visages, qui ne fait clairement pas les beaux jours du Milan.

 

L’heure de la remise en question ?

Mais voilà : le Milan est un club en mouvement, pour le meilleur comme pour le pire, et cet été, un nouvel entraîneur est arrivé en la personne de Marco Giampaolo, celui-ci n’ayant clairement pas la même vision du jeu que son prédécesseur Gattuso (voir ici). Alors que l’effectif rossonero comptait déjà trois latéraux gauches dont Rodríguez et que le poste semblait amplement pourvu, le Milan s’est rapidement activé pour en recruter un autre : Theo Hernández a donc signé en Lombardie pour 20 millions d’euros en provenance du Real Madrid, grâce à des négociations éclairs menées par Paolo Maldini. Ce recrutement apparaît comme la volonté de la part de la direction rossonera de satisfaire aux exigences du Mister, qui a l’habitude d’avoir dans son 4-3-1-2 fétiche des latéraux plus véloces que ne peut l’être un Ricardo Rodríguez.

Avec Strinić parti et Laxalt prêté, le Suisse se retrouve donc en concurrence directe avec Hernández. Il a d’ailleurs suffi de 45 minutes de jeu au Franco-espagnol en amical contre le Bayern au mois de juillet pour que l’immense majorité des tifosi réclame un rôle de titulaire pour l’ex joueur du Real. Or, à cette occasion, Hernández s’est blessé… et c’est finalement Rodríguez qui a débuté le championnat dans la peau du titulaire, comme un pied de nez à cette hyper bienveillance dont a bénéficié le néo rossonero. Si Hernández dispose d’une très haute cote de sympathie chez les supporters, c’est uniquement car il vient évoluer sur le poste de Rodríguez, qui en a exaspéré plus d’un. Pourtant, son expérience récente à la Real Sociedad – où il était prêté par le Real Madrid – n’incite pas particulièrement à l’optimisme puisqu’il n’a pas su se montrer réellement efficace dans un club du ventre mou de Liga.

Pour autant, Rodríguez et Hernández sont-ils forcément à opposer ? Certes, le profil du second semble plus coller que celui du premier aux idées de jeu de Giampaolo… mais le Mister s’est déjà désavoué en éjectant son 4-3-1-2 dès le lendemain de la défaite face à l’Udinese en ouverture de la Serie A, alors que ce schéma avait été travaillé tout au long de la préparation. Ce module a été remplacé pour la première à San Siro contre Brescia par un 4-3-2-1 bien proche du 4-3-3 de Gattuso et Montella… Ce 4-3-3 renforcé par le recrutement d’Ante Rebić ne met donc pas hors course un Ricardo Rodríguez plus à même de garantir l’équilibre défensif de l’équipe que son homologue Hernández.

C’est donc ici que réside l’intérêt des prochaines rencontres du Milan, à compter du retour d’Hernández dans l’effectif à disposition du Mister. Giampaolo tentera-t-il de lancer immédiatement le Franco-espagnol dans le grand bain, avec toutes les réserves possibles sur son niveau de jeu réel, par souci d’appliquer ses préceptes de jeu mais aussi d’évincer un Rodríguez peu entreprenant pris en grippe par une partie du public de San Siro ? Ou bien voudra-t-il concilier ces deux profils différents en prenant soin de les alterner en fonction de l’adversaire et des enjeux ? Quoi qu’il en soit, Rodríguez s’apprête très probablement à devoir faire face à un certain turn-over pour la première fois depuis son arrivée en Lombardie il y a deux ans maintenant…  Et si cela lui permettait à terme d’afficher enfin son niveau de Wolfsburg et de la Nati ?

  • claude

    Lol, tu m’as tué pour Caladara. Absolument. Bonucci qui a été une étoile filante ne nous a rien apporté.Ce que je veux dire,c’est qu’il y a des joueurs parmi lesquels Musacchio,Rodriguez,etc..sur qui on est toujours prompt à tirer. Ils ne sont pas des phénomènes,mais pourtant il y a pire qu’eux.Il y en a qui ont le droit de faire des erreurs,parce qu’ils sont des privilégiés,d’autres n’en ont pas le droit.

  • Joffrey Calligaro

    Avant de critiquer Rodriguez et penser à son remplacement les dirigeants feraient mieux de revoir tous nos milieux (excepté Bonaventura et Paqueta) car si on subit tellement dans les matchs et qu’on a du mal a marquer c’est parce qu’on a le pire milieux de terrain des tous les « grands » d’Italie.

  • Pirlo21

    Beaucoup critique Rodriguez qui certe n’est pas au top mais on moins fait un boulo honnorable et personne remet en question Calabria qui est juste une calamité la plupart du temps ! Notre problème défensivement est clairement à droite car Calabria et Musacchio ca n’inspire clairement pas confiance.

    • Ross o’nero

      Je pense que pour le côté droit, les dirigeants ont l’espoir que conti reviennent à son niveau de l’atalanta.

      Moi aussi j’avais beaucoup d’espoirs en conti mais il m’a jamais vraiment satisfait depuis son retour de blessure la saison dernière. Puis il se blesse souvent.

      Maintenant il faudra voir , mais perso moi non plus j’ai aucune confiance en Calabria , qui pourtant est un gars du cru , mais sur le terrain je peux plus le voir.

      Quand à Rodriguez, perso j’espère qu’hernandez pourra apporter satisfaction car le Suisse est trop bridé. Un poste en défense centrale lui irait peut être mieux vu son style de jeu.

    • claude

      Musacchio,tu lui reproches quoi exactement? Le gars fait tous les temps des matchs corrects et est depuis son arrivée parmi ceux qui ont toujours les meilleures notes de match. Je ne comprends pas cet acharnement contre le gars.Je remarque même très souvent que des gens souhaitent tout le temps qu’il fasse des erreurs pour revendiquer sa tête au détriment de Caldara et Gabbia.Je suis même sur que s’il faisait autant de conneries que Calabria ou s’il était tout le temps blessé comme un autre donc je préfère taire le nom,ou pire s’il faisait une passe catastrophique vers l’arrière comme notre capitaine contre la Sampdoria l’an dernier,on ne lui pardonnerai jamais.Combien de fois Donnarumma a fait des bêtises qui nous ont coûté des points précieux? A un moment,soit on supporte ses joueurs chéris ou on supporte le club.Continuez à vouloir faire croire à ceux qui le veulent que si l’an dernier on a été la quatrième meilleure défense du calcio,c’est uniquement grâce à Romagnoli et Donnaruma. Musacchio n’est pas le plus grand défenseur du monde,mais dans cette équipe,il n’a encore rien fait qui mérite qu’on le pende.Ce n’est que mon point de vue. Forza Milan

  • Hervé

    C’est surtout de l’autre côté qu’il fallait faire quelque chose Calabria c’est très moyen que se soit défensivement ou à l’offensive il n’apporte pas grand chose…

  • paul roberto

    Très décevant depuis son arrivée … comme tous les joueurs de l’ère chinoise

  • très bonne idée de faire concurrence et surtout pour le turn-over au contre de ce qui fait Gattuso ou il a fait craquer ses joueurs très ressenti a partir du 2e partie du retour

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