Comme c’est la coutume à chaque fin de saison, ACM-Z vous propose un bilan de fin d’exercice prenant la forme d’un top/flop par secteur de jeu. Premier épisode de cette série en trois parties avec le secteur défensif, profondément remanié par rapport à l’an dernier.
Ignazio ABATE, Luca ANTONELLI, Leonardo BONUCCI, Davide CALABRIA, Andrea CONTI, Gustavo GOMEZ, Mateo MUSACCHIO, Ricardo RODRIGUEZ, Alessio ROMAGNOLI, Cristian ZAPATA
42 matches disputés, 3598 minutes jouées / 10 cartons jaunes, 1 carton rouge / 3 buts, 1 passe décisive
L’été dernier, le Milan réalisait la plus grosse campagne de recrutement de son histoire. Parmi les onze arrivées, deux concernèrent l’axe de la défense : celle de Mateo Mussachio, intervenue dès le mois de mai, et celle de Leonardo Bonucci, bouclée en seulement trois jours en juillet.
Avec ces deux recrues, beaucoup promettaient un temps de jeu restreint à Alessio Romagnoli, qui manquait une majeure partie de la préparation estivale en n’intégrant le groupe rossonero que fin août. Le défenseur italien de 23 ans a tout de même rapidement retrouvé le terrain, à la faveur des balbutiements tactiques de Vincenzo Montella, faisant le choix de remplacer son 4-3-3 par un 3-5-2 au lendemain du crash en terre laziale (1-4).
Essentiellement aligné au côté des deux recrues de l’été, Romagnoli a été un des rares éléments du Milan à surnager dans le marasme créé par le Mister d’alors, au contraire de son expérimenté compère Bonucci, qui peinait à retrouver le niveau qui avait fait de lui un des meilleurs défenseurs centraux du monde. A la grande surprise des suiveurs du Milan, le patron de la défense rossonera n’était donc pas l’ex juventino désormais capitaine d’une équipe en pleine reconstruction, mais bien le jeune italien arrivé en Lombardie il y a deux ans maintenant.
La nomination de Gennaro Gattuso sur le banc du Milan en décembre ne débutait toutefois pas de la meilleure des manières pour Romagnoli, qui recevait un carton rouge lors de la première des deux déconvenues réalisées face au promu Benevento (2-2).
Par la suite, la saison du natif de Rome fut une longue courbe croissante, où ses prestations de haute volée devinrent finalement la normalité. A tous les niveaux statistiques, Romagnoli était le meilleur : 0.9 tacle, 0.8 interception, 1 faute seulement et 5.2 dégagements en moyenne par match. De même, il aligne une moyenne de 91.2% de passes réussies par match (soit près de 4 points de plus que la saison précédente), preuve qu’il aura su épurer son jeu.
Finalement, Romagnoli a pleinement bénéficié du retour à une défense à quatre et au niveau retrouvé de Bonucci en deuxième partie de saison après 4 premiers mois compliqués. En effet, il est autrement plus facile de réaliser des prestations de haut niveau lorsqu’une véritable stabilité tactique est instaurée et lorsque le coéquipier en défense centrale est un joueur comme Leonardo Bonucci. Mais la réciproque est aussi vraie : si Bonucci a pu retrouver en partie son niveau, il ne fait aucun doute que la présence d’un Romagnoli particulièrement sûr de lui n’y est pas étrangère, preuve une nouvelle fois des sommets atteints cette saison par le jeune défenseur rossonero !
Son avenir :
Un temps annoncé dans l’écurie du nauséabond Mino Raiola, Romagnoli a récemment confirmé ne pas vouloir changer d’agent, pour le plus grand bonheur de la direction rossonera. Sportivement, sa place est acquise au Milan et le joueur n’a pas l’intention de quitter la Lombardie. Les rumeurs devraient toutefois aller bon train cet été, surtout si le Milan venait à être exclu de compétitions européennes…
47 matches disputés, 4149 minutes jouées / 4 cartons jaunes, 1 carton rouge / 4 buts, 2 passes décisives
En recrutant Ricardo Rodriguez, le Milan semblait avoir parfaitement remplacé Mattia De Sciglio, désigné flop de la saison dernière dans le secteur défensif. En effet, l’international suisse arrivant de Wolfsburg apparaissait comme un élément d’expérience dans un Milan jeune et profondément remanié, avec ses 27 rencontres européennes et ses 45 sélections au compteur à l’été 2017.
Attendu par les tifosi car évoluant à un poste oublié depuis plusieurs saisons, Rodriguez n’a pas déçu en début de saison : la qualité de ses centres et coups de pied arrêtés ainsi que sa bonne tenue défensive contrebalançaient fortement avec ses prédécesseurs au poste de latéral gauche.
A l’instar de Romagnoli, le Suisse fut l’un des rares à ne pas sombrer dans la maudite phase aller du Milan, n’ayant aucun problème tant dans le 4-3-3 que dans le 3-5-2. D’ailleurs, il fut à deux reprises désigné comme meilleur joueur du mois grâce à vos votes, en septembre et en novembre. Le changement d’entraîneur après le match nul contre le Torino ne changeait rien non plus à la qualité de ses prestations, son travail étant salué à plusieurs reprises par Gennaro Gattuso.
Pourtant, alors que l’équipe montait enfin en régime au cours du mois de février, Rodriguez commença à stagner, voire même à régresser. Titulaire inamovible suite aux nombreuses absences de Luca Antonelli, le numéro 68 rossonero devint particulièrement discret. S’il ne faisait pas mal son travail, il se contentait de faire proprement le strict minium. Au fil des rencontres, ses capacités offensives disparurent progressivement : il devenait rare de le voir dans l’autre moitié du terrain si ce n’est pour faire une passe vers l’arrière.
Le point d’orgue de cette phase retour mitigée vint avec le huitième de finale retour d’Europa League, où il provoqua le pénalty de l’égalisation pour Arsenal. Certes, la faute était inexistante mais cela restera comme un symbole de sa saison : auteur d’une prestation honnête, Rodriguez se retrouva tout de même dépassé par les éléments.
Les attentes étaient importantes à son sujet mais sans les trahir, il n’aurait toutefois pas su exprimer toutes ses qualités entrevues lors de son expérience en Allemagne ou en équipe nationale (notamment lors du barrage qualificatif à la Coupe du Monde face à l’Irlande du Nord, où il inscrivit même l’unique but de la double confrontation) et très sporadiquement sous le maillot rossonero.
Son avenir :
Sans surprise, Ricardo Rodriguez sera évidemment titulaire la saison prochaine et il n’a de toute façon pas manifesté de velléités de départ. Pour potentiellement le faire souffler, le Milan a mis la main sur Ivan Strinić, qui arrivera libre de la Sampdoria. Luca Antonelli, quant à lui, devrait très probablement quitter le club.