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Les maillots de la légende rossonera (4/5)

Depuis près de 120 ans, l’AC Milan rayonne en Italie et dans le monde. Malgré les sombres années connues récemment, la renommée du club lombard ne s’est jamais estompée. Cette dernière a été acquise au travers d’une identité marquée de triomphes et de succès, magnifiée par quelques-uns des plus grands joueurs de l’histoire du football. Le point commun à ces décennies d’existence ? Un maillot aux rayures rossonere qui a laissé une trace indélébile dans les esprits de générations de tifosi et d’amateurs de ce sport. A l’heure où le club tourne la page la plus importante de son histoire, AC Milan – Zone vous propose dix des maillots les plus marquants du riche passé de cette società hors du commun. Quatrième partie.

 

7. 1989-1990 : le doublé de la bande à Sacchi

Avec la récente arrivée de Silvio Berlusconi à la tête du club, le Milan devait changer de dimension à l’approche de la dernière décennie du XXème siècle. Pour ce faire, le magnat des médias ne lésina pas sur l’argent à dépenser, que cela soit pour son équipe de football mais aussi pour d’autres clubs sportifs milanais que le Cavaliere voulut faire rentrer dans son giron. Ainsi, l’année 1987 fut marquée par l’apparition de la grande banque milanaise Mediolanum, détenue en partie par la holding Fininvest de Berlusconi, sur l’avant des maillots du club rossonero et surtout par les recrutements de Marco Van Basten et Ruud Gullit. De même, le banc fut confié à Arrigo Sacchi, qui entraînait Parme alors en Serie B.

En mai 1988, le Milan remporta ainsi son onzième Scudetto et Sacchi vit son contrat être reconduit pour la saison suivante. Arborant le tricolore sur la poitrine et renforcés par Frank Rijkaard, les rossoneri remportèrent la troisième Coupe des clubs champions européens du Milan en écrasant 4-0 le Steaua Bucarest de Gheorghe Hagi le 24 mai 1989 à Barcelone, trophée qui fuyait la Lombardie depuis 20 ans ! A l’aube de la saison 1989-1990, le défi qui attendait le Milan était de taille. En effet, depuis Nottingham Forest en 1980, aucun club vainqueur de l’ancêtre de la Champions League n’avait conservé son titre la saison suivante, alors que cela était monnaie courante par le passé.

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Le 25 février 1990, le Milan s’impose 4-0 sur le terrain de la Roma, dans son maillot extérieur habituel. Marco Van Basten inscrit un doublé au portier giallorosso Giovanni Cervone.

Pour compenser le départ de Pietro Paolo Virdis auteur de 53 buts en 135 matches avec le Milan, Sacchi recruta le jeune Marco Simone et fit revenir de prêt à la Roma Daniele Massaro. Grâce à un effectif très peu chamboulé, le Mister aux fameuses lunettes noires disposait de certitudes pour tenter de reconquérir le titre de champion d’Italie et pour asseoir sa domination sur l’Europe. Dans une Serie A à 18 clubs et où la victoire rapportait deux points, le Milan termina sa saison à deux petits points du Napoli de Maradona, qui ne perdit que quatre matches de championnat contre sept pour les rossoneri. De même, le Milan céda en finale de Coppa Italia face à la Juventus suite à une défaite 1-0 lors du match retour à San Siro après un 0-0 à l’aller dans la capitale piémontaise.

Si la suprématie nationale fut naturellement un objectif pour le Milan, Berlusconi poussait évidemment pour une nouvelle victoire en Coupe d’Europe. Vainqueur en titre, l’équipe lombarde fut conviée à l’édition 1989-1990 de la Coupe des clubs champions européens, qui fonctionnait toujours selon le système des tours à élimination directe en match aller/retour.

Ainsi, en seizième de finale, ce qui constituait le premier tour, le Milan se débarrassa facilement des Finlandais de l’HJK Helsinki avec un 5-0 en cumulé. Le tour suivant s’avéra nettement plus corsé avec le Real Madrid, qui fut finalement écarté grâce à une victoire 2-0 en Italie, malgré la défaite 1-0 au retour en Espagne. Le quart de finale s’annonça comme une formalité face au club belge du KV Mechelen. Pourtant, le Milan dut attendre les prolongations lors du match retour à San Siro pour se qualifier, en s’imposant 2-0 après le score nul et vierge du match aller. Aux portes de la finale, l’équipe lombarde se retrouva à affronter le Bayern Munich. Le pénalty inscrit par Marco Van Basten à l’aller permit au Milan de se rendre en Allemagne avec une marge minimale pour la qualification. Le but de Thomas Strunz pour les Bavarois conduisit les deux équipes en prolongation… Fraîchement arrivé au Milan, Stefano Borgonovo égalisa pour offrir à son équipe le fameux but à l’extérieur, le deuxième but allemand qui suivit ne fut donc sans conséquence : Sacchi et ses hommes allaient défendre leur titre face au Benfica !

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Stade Prater, Vienne, le 23 mai 1990. Debout, de g. à d. : P.Maldini, F.Rijkaard, C.Ancelotti, R.Gullit, M.Van Basten, G.Galli. Accroupis : A.Colombo, A.Costacurta, F.Baresi, A.Evani, M.Tassotti.

Pour cette saison 1989-1990, le Milan utilisa les mêmes maillots Kappa – les premiers en tissu synthétique – que l’année précédente, à un détail près. En effet, n’ayant pas remporté le Scudetto en 1989, le Milan utilisa cette saison-là la silhouette du trophée de la Coupe des clubs champions européens, surmontée de l’étoile des titres nationaux, à la place de son écusson.

Le maillot extérieur du Milan était blanc, avec une large bande horizontale rouge sur la poitrine, abritant le sponsor Mediolanum, sous laquelle se trouvait une bande noire plus fine.

Pour la finale de la Coupe des clubs champions européens 1990, tout comme celle de l’année précédente, le Milan n’utilisa pas son habituel maillot extérieur mais un maillot sans sponsor entièrement blanc, à l’exception du col et de l’extrémité des manches où l’on retrouvait le rossonero traditionnel.

Au stade Prater de Vienne, devant près de 58000 personnes, le Milan et le Benfica eurent plusieurs opportunités pour ouvrir le score mais les frappes furent bien souvent imprécises ou inoffensives pour les gardiens Galli et Silvino. Alors qu’il ne restait que 20 minutes de jeu, Costacurta, parti de derrière, porta le ballon jusqu’à la ligne médiane sans être attaqué. Il le transmit alors plein axe vers Van Basten qui, d’une passe en une touche de balle, envoya son compatriote Rijkaard défier Silvino. Le Hollandais ne trembla pas face au gardien et capitaine lisboète, inscrivant ainsi le seul but de cette finale.

Sacchi réussit son pari et le Milan confirma sa domination sur le football européen dans son maillot blanc qui s’affirmait comme le maillot des grandes occasions…

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Une quatrième Coupe des clubs champions européens pour le Milan, une deuxième en deux ans pour Silvio Berlusconi !

 

8. 1999-2000 : un centenaire pour une nouvelle ère

La suite des années 1990 s’avéra particulièrement riche pour le Milan, notamment grâce à l’arrivée de Fabio Capello en remplacement d’Arrigo Sacchi. Ainsi, de 1991 à 1996, quatre Scudetti, trois Supercoupes d’Italie, une Champions League et une Supercoupe de l’UEFA complétèrent les armoires à trophée du club rossonero. Cependant, alors qu’il était champion en titre, le Milan paya le départ de Capello et sombra à la 11ème place en Serie A, tout en étant éliminé dès la phase de poules en Champions League lors de la saison 1996-1997, le retour de Sacchi en cours de saison ne changea rien aux affaires lombardes. De même, Capello revint dès l’été 1997, mais le Milan ne gagna qu’une place au classement par rapport à la saison précédente.

En 1998, alors que le centenaire du club approchait, le banc fut confié à Alberto Zaccheroni, auréolé d’une qualification en Coupe UEFA avec l’Udinese. Avec une équipe revigorée, le Milan réussit à finir sa saison avec sept victoires en lors des sept dernières journées, permettant aux rossoneri de s’adjuger le Scudetto en coiffant la Lazio dans la dernière ligne droite ! Ainsi, le Milan put célébrer son centenaire avec le tricolore brodé sur la poitrine. Pour cette saison 1999-2000, Berlusconi sortit le carnet de chèque afin de s’offrir Serginho, Andriy Shevchenko – auteur de performances remarquables avec le Dynamo Kiev en Champions League – et le prometteur Gennaro Gattuso.

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Le 6 août 1999, le Milan affronte le Bayer Leverkusen en amical et étrenne son maillot doré, orné du « Cento Milan » sur la manche gauche.

De même, Adidas mit les petits plats dans les grands en proposant pas moins de cinq maillots différents aux couleurs du Milan, à l’occasion du centenaire. Ainsi, la marque allemande reprit le maillot domicile de la saison précédente composé de rayures larges (quatre noires, trois rouges) et le maillot extérieur entièrement blanc. Le troisième maillot, apparu avec l’équipementier Lotto lors de la saison 1994-1995, était complètement noir, avec les bandes Adidas rouges et des inserts blancs sous les manches.

L’originalité fut nettement plus présente sur les deux maillots spécialement réalisés pour ce centenaire. Un deuxième maillot domicile reprit le schéma du tout premier maillot de l’histoire du club avec 21 fines rayures rossonere, un col à bouton et la Croix de Saint-Georges à la place de l’écusson du club. Enfin, le cinquième maillot proposé cette saison-là était de couleur doré afin de rappeler les innombrables succès de l’histoire du Milan. Ce dernier maillot ne fut utilisé qu’à une seule reprise, le 6 août 1999, lors d’un match amical remporté 3-2 sur le terrain du Bayer Leverkusen.

Ces cinq maillots sponsorisés par Opel arborèrent évidemment le Scudetto, qui remplaçait l’écusson du club sur la poitrine, à l’exception du maillot rappelant la première tunique rossonera où il était situé sur la manche gauche. Les quatre autres maillots disposaient eux aussi d’un signe distinctif sur cette manche avec un écusson commémoratif dit « Cento Milan ».

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Le 11 décembre 1999, le Milan s’impose 2-0 à San Siro contre le Torino, grâce à des buts de Bierhoff et Shevchenko. A quelques détails près, on se croirait presque à Milan en 1899…

D’un point de vue sportif, la saison du Milan ne fut pas particulièrement mémorable. En effet, les rossoneri ne purent jamais se joindre à la course au Scudetto entre la Lazio et la Juventus, terminant 3ème du championnat à 10 points des bianconeri et à 11 points des laziali et leur capitaine Alessandro Nesta.

En Champions League, le Milan se rendit même coupable d’une piteuse élimination dès la première phase de poules, terminant dernier d’un groupe composé de Chelsea, du Hertha Berlin et du Galatasaray. Le seul point positif fut que Shevchenko termina capocannoniere avec 24 buts dès sa première saison en Italie.

Cette saison resta donc mémorable uniquement pour le centenaire du club et les belles réalisations d’Adidas qui l’accompagnèrent. A la date anniversaire du 16 décembre, le Milan lança officiellement sa chaîne de télévision Milan Channel, devenant le cinquième club au monde (après Manchester United, les Glasgow Rangers, le Real Madrid et l’OM) et le premier en Italie à disposer de son propre canal d’information.

De même, lors d’une soirée de gala organisée par le Milan, plusieurs légendes du club furent récompensées par les lecteurs de la revue Forza Milan ! : Nereo Rocco reçut ainsi le titre d’ ‘Entraîneur du siècle’, Fabio Cudicini celui de ‘Gardien du siècle’, Franco Baresi celui de ‘Défenseur du siècle’ et de ‘Milanista du siècle’, Gianni Rivera celui de ‘Milieu du siècle’ et Marco Van Basten celui d’ ‘Attaquant du siècle’. De plus, la victoire 4-0 face au FC Barcelone en 1994 fut élue ‘Match du siècle’ et le troisième but de Marco Van Basten lors de son quadruplé contre Göteborg en Champions League 1992-1993 fut désigné ‘But du siècle’. De quoi tourner la page des cent premières années d’existence du club et d’aborder le nouveau millénaire sous de meilleurs auspices !

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Franco Baresi ‘Milanista du siècle’… Paolo Maldini pour le siècle suivant ?

 

La partie précédente est disponible ici, tandis que la fin de ce dossier sera à retrouver la semaine prochaine !

  • Ross o’nero

    Ah la belle époque. Je sais même pas si ça me fait du bien de repenser à ça.
    Mais les temps changent et faut faire avec.
    Il est loin le temps ou on allait battre la Roma 4-0 à l’olimpico (même si sur la photo avant la coupe du monde 90 la Roma n’a pas l’air de jouée à l’olimpico).
    En espérant que le Milan redevienne grand malgré tout l’espoir fait vivre.

    FORZA MILAN !!!

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