Mihajlovic a connu son premier exercice de style ce dimanche 5 Juillet sous les couleurs rossonere : l’entraînement en public. Ces entraînements permettent de faire le point sur la situation du club. Grâce à ces entraînements, on voit tout : le staff, les joueurs, des personnalités de l’administration. Mais l’on remarque surtout le comportement des supportes au bord des terrains. C’est une nouvelle proximité entre supporters et joueurs que n’offre pas le stade, une proximité pleine de symboles ce dimanche. Quelques notes.
Le nouveau coach d’abord car c’est peut-être lui qui a le plus découvert Milanello. Et que dire…si ce n’est que Mihajlovic plaît, surprend et étonne. Il plaît par son franc parler. Il ose dire des mots que l’on avait pas entendus depuis…pas mal de temps. Et (pardon Pippo) c’est réellement ce qui le distingue du ton de l’an passé. Il surprend par le type d’entraînement qu’il propose. Un peu plus rugueux, un peu moins « remise en forme » qu’auparavant.
Le premier depuis 5-6 ans qui s’est aperçu que la forme des joueurs milanais ne dépassait plus la mi-saison : bravo Sinisa ! Et enfin, il étonne. Cela n’a étonné personne qu’Inzaghi soit adulé dès le premier entraînement en tant que Mister, mais lui. Il inspire naturellement une réelle force, une forte détermination : la presse transalpine parle régulièrement de S.Mihajlovic à travers son regard si particulier.
Les joueurs ensuite car ce sont finalement eux qui nous font de plus en plus douter à chaque début de saison. Nous disions que lors des entraînements publics, le club se mettait vraiment à nu et c’est encore ce qu’on a pu observer. Un groupe de joueurs plein de fragilités et d’incertitudes. Les absents d’abord. Les deux nouvelles recrues n’étaient pas là.
Rien de très anormal me direz-vous, ils sont en vacances et arriverons en fin de semaine. Mais c’est là où Mihajlovic aurait pu réellement créer une rupture avec les années précédentes. Il aurait été fort d’intégrer dès le début deux nouveaux joueurs, seuls de l’effectif à ne pas parler italien, à ne jamais avoir vu la ville et le centre d’entraînement, à ne jamais avoir joué en Italie et à ne connaître aucun joueur sur la pelouse ce dimanche. Dommage…
Parlons des joueurs présents maintenant. Il y avait Nocerino. Il s’entraînait « normalement », comme si de rien n’était. Pourtant il ne semble pas entrer dans les plans de Mihajlovic pour l’année prochaine et ce n’est pas l’arrivée de Bertolacci qui va l’aider. Nous aimerions le revoir à son plus haut niveau, nous aimerions le revoir marquer au Camp Nou contre le Barça le but qui nous avait permis de rêver à une qualification en quarts de finale.
Mais, dans une équipe en reconstruction, c’est devenu un pari risqué que d’essayer de le re-lancer. Alors, comme Rami, mieux vaut l’utiliser en monnaie d’échange. Le Milan suivrait donc le défenseur central Glik du Torino et espère pouvoir faire baisser son prix avec le don de Nocerino dans l’échange : ça c’est dans le meilleur des cas, sinon le Milan le vendra certainement à un club de seconde zone.
Un autre joueur présent et chargé de symboles : Montolivo. Le milieu de terrain, blessé quasiment toute l’année, faisait son retour sur les terrains de milanello. Il participa à la quasi totalité des exercices avant de se retirer vers la fin pour retrouver un entraînement spécifique. Il symbolise à lui seul le gâchis milanais de ces 4 dernières années. Une recrue, jeune, bourrée de talent, qui commence à porter l’ensemble de l’équipe vers son meilleur niveau commence à être un peu moins bon au fil des matchs, commence à se blesser : le capitaine a entraîné son équipage avec lui. Espérons un rapide retour au plus haut niveau de celui qu’on aimait tant comparer à Pirlo.
Parlons des supporters présents. Ils se sont déplacés en masse : 1500 personnes, un record pour cette période de l’année. Et ce malgré le fait qu’il n’y a plus grand chose à voir du côté du Milan depuis 3-4 saisons. Ils ne manifestaient ni colère, ni joie. On pouvait dire qu’ils espéraient. Ils venaient rêver. Car le football c’est ça, ce sport nous permet de sortir de notre quotidien de crise et de peurs. Il nous permet de viser pour une fois dans nos vies un but commun, de fédérer autour de mêmes valeurs, de se battre contre les mêmes difficultés. Espérons seulement que ce rêve ne soit pas une nouvelle illusion…