Discret depuis son arrivée à la fin de l’année 2018 , l’administrateur-délégué du Milan Ivan Gazidis est constamment sous le feu des projecteurs ces derniers jours. L’ex boss d’Arsenal, choisi par le propriétaire du club lombard le fonds d’investissement Elliott, a déjà dû traiter la démission de Leonardo – avec lequel les dissensions semblaient nombreuses – et le départ négocié de Gennaro Gattuso et son staff. Devant l’inquiétude non dissimulée des tifosi, Gazidis a pris la parole aujourd’hui via une interview publiée dans La Gazzetta dello Sport afin de présenter sa vision des choses et éclaircir quelques points.
« Je suis arrivé en décembre et j’ai utilisé tout le temps à disposition pour comprendre le club et le football italien. J’étais en pleine immersion. Si je n’ai pas parlé durant cette période très intense, c’est parce que je voulais tout étudier, humblement. Mais maintenant que la saison est finie, il est venu le moment d’expliquer le projet du propriétaire du club et mon point de vue. Je rappelle que le fonds Elliott a récupéré le club de manière inattendue à la fin du mois de juillet dernier et qu’il a dû résoudre plusieurs énormes problèmes en quelques semaines : il a hérité d’un club qui ne pouvait pas honorer ses dettes et qui avait au-dessus de lui une très lourde épée de Damoclès. Disons-le tout de suite : le Milan a été sauvé. 220 millions d’euros ont été versés dans le club pour renforcer son capital et répondre à ses obligations. Si cela n’avait pas été fait, le club aurait fait faillite et risqué la relégation. Tout de suite après, nous avons pris Leonardo, que je remercierai toujours pour son grand travail au cours de ces semaines pour redresser le club.
Leo a décidé de nous quitter et de vivre de nouveaux défis. Il aura toujours mes remerciements pour ce qu’il a fait. Il n’y a aucun conflit, seulement beaucoup de reconnaissance. Je n’ai pas de mots pour décrire Gattuso : c’est un homme extraordinaire, qui a assumé l’entière responsabilité de cette saison, peut-être même trop. Il a fait son analyse et il a fait un choix d’une très grande honnêteté : il n’arrivait plus à porter encore ce fardeau. Rino restera pour toujours un ami du club. Je ne le connaissais pas avant mais j’ai un énorme respect pour lui.
Pour la direction sportive, je n’ai jamais pensé à Campos : il travaille pour Lille, où il est bon, et il ne viendra pas au Milan. Ce que la presse veut faire faire à Campos, je veux que ce soit Maldini qui le fasse. Je voudrais vraiment que Paolo reste avec nous et qu’il m’aide dans ce grand défi avec un rôle toujours plus central et important. Je l’admire beaucoup, il représente les valeurs et la culture du club : quand on voit Maldini, on voit le Milan. Il est l’idéal pour gérer l’aire technique du club. Il aurait autour de lui un staff de qualité, ce ne serait pas un rôle de façade mais un poste central dans les choix techniques. Je ne lui demande pas de tout faire tout seul, on travaille en groupe, il sera accompagné et aidé.
Cette saison a été éprouvante pour tout le monde et Paolo a lui aussi besoin d’un temps de réflexion pour réfléchir et comprendre s’il a la bonne énergie pour repartir avec ce projet difficile, qui demande un investissement continu et total. Il doit se sentir à 100%, c’est la condition pour n’importe qui qui voudrait rejoindre le Milan. Mais dans le cas de Maldini, il ne doit pas venir au Milan car il est le Milan ! Je ne veux pas penser à d’autres profils que lui, j’attends sa décision. Ensuite, nous prendrons un entraîneur et des joueurs.
Le nouvel entraîneur sera choisi avec soin : l’âge ou la nationalité n’importe pas. Ce qui compte, c’est qu’il soit adapté à ce que nous voulons construire. Au cours de mes expériences en tant que dirigeant dans le football aux Etats-Unis et en Angleterre, je ne suis jamais vanté de juger techniquement un joueur mais je sais étudier les profils adaptés pour avoir un rôle dans une structure. Le choix de l’entraîneur – avec l’aide de Maldini, je l’espère – sera fait calmement, en étudiant tous les points : histoire, personnalité, résultats, statistiques. Nous ne voulons pas nous tromper. Nous avons un match très long à jouer et je suis sûr que nous le gagnerons. »