Consigli, Handanovic, Zoet : ces trois portiers ont un point commun. Celui d’avoir encaissé les trois buts inscrits par Stephan El Shaarawy depuis début 2013, respectivement face à l’Atalanta, à l’Inter et au PSV Eindhoven. Des privilégiés, en quelque sorte. Tel est donc, en substance, le bilan du jeune attaquant italien de 21 ans, qui est actuellement dans le « dur » de sa jeune carrière, rossonera depuis maintenant trois saisons. Après une année 2012 qui l’a vu gravir les échelons à vitesse grand V, ou il fut auteur de vingt buts toutes compétitions confondues, portant notamment le Milan sur ses épaules en championnat entre septembre et décembre 2012, le Pharaon vit à contrario une année 2013 compliquée à tous les niveaux.
A commencer par une seconde partie de saison, ou il se fait moins décisif, n’inscrivant que deux buts en dix neufs matchs disputés. Les raisons sont d’ordre physique ici, ce dernier sortant alors d’une fin d’année 2012 éreintante, qui a pesé sur sa forme physique. L’aspect psychologique a également joué, le joueur ayant témoigné qu’il était moins spontané devant le but lors de sa période de disette; c’est oublier que le natif de Savone n’a que vingt ans, et est en pleine période d’apprentissage.
Les attentes doivent donc rester mesurées, tout du moins en accord avec les circonstances et avec le contexte dans lequel évolue le joueur, dans la mesure ou sa popularité a bondi en quelques mois, suscitant logiquement une certaine attente de la part des tifosi, biberonnés aux bombers à la rossonera tels Van Basten, Shevchenko, Inzaghi, voir Ibrahimovic. La pression sur le jeune El Sha est donc réelle, mais parfois trop accentuée sur ses épaules; il s’agit là de l’une des raisons – secondaires, évidemment, ayant pesé sur son mutisme en seconde partie de saison.
Cette année 2013 est également celles des premières rumeurs de départ. Désormais coté, le numéro 92 suscite la convoitise de quelques clubs renommés du vieux continent. Outre-manche notamment, ou l’on en pince pour le jeune homme à la crête. Manchester City est sans doute le club ayant le plus polarisé lesdites rumeurs, une offre des citizens ayant même été évoquée en fin de mercato, de l’ordre de 35M€. Dans tous les cas, Galliani a su ressortir son violon pour rassurer le peuple rossonero, et s’offrir un « transfert » à moindre frais : El Shaarawy est l’autre recrue de ce mercato, que l’on a su conserver. Un départ de l’international italien aurait d’ailleurs été mal vécu par ce meme peuple rossonero, sevré de discours sur le fameux projet jeunes, qui aurait perdu en crédibilité avec le départ d’un joueur âgé de seulement vingt ans, dont la valeur a certes augmenté d’environ 50% en deux saisons.
Son avenir confirmé en terre lombarde, El Sha est donc paré pour débuter une nouvelle saison notamment aux cotés de son coéquipier de Nazionale, Mario Balotelli, avec qui il part en tant que titulaire sur le front de l’attaque rossonera. Pazzini étant blessé, Niang étant en délicatesse suite à son refus de partir en pret, seul Robinho est le concurrent numéro un du Pharaon au 28 août dernier, date du match retour face au PSV. Car l’arrivée de Matri ne pèse pas vraiment, la saison d’El Shaarawy ne débutant pas sous les meilleures auspices. D’un point de vue tactique tout d’abord : le 4-3-1-2 ne semble pas réellement adapté à son jeu.
Etant davantage un joueur « d’ailes », ses qualités sont davantage mises en exergue dans un 4-3-3 qui fait la part belle aux ailiers, justement. Un Pazzini est davantage dans son élément accompagné d’un attaquant capable de décrocher et de créer des espaces dans cette configuration. Cependant, l’acclimatation d’El Shaarawy dans ce dispositif est éludé, ce dernier se blessant la veille du déplacement face au Torino le 13 septembre dernier.
Bilan : une blessure musculaire, qui le contraint à rejoindre l’infirmerie pour trois semaines. Une indisponibilité d’une durée raisonnable, qui pèse toutefois dans un groupe décimé par les absences.
Mais alors qu’il effectue son retour à l’entrainement le 29 septembre dernier, rebelote; une micro-fracture du métatarse du pied gauche subie à l’entrainement le somme de nouveau de rejoindre l’infirmerie. Une absence de trois semaines est un temps annoncée. Mi-octobre, alors que son retour s’annonce proche, le joueur livre une interview (voir ici) ou il précise qu’il retrouvera les terrains dans quinze jours, soit fin octobre. Retour qui n’a finalement pas eu lieu, ce 8 novembre. Seule une photo sur Instagram (voir ici) sans plus de précisions sur sa date de retour approximative, donne quelques informations sur son état physique. De quoi laisser la porte ouverte à bon nombre de spéculations, d’autant que le staff médical, mais aussi Allegri et Galliani sont discrets sur son cas, n’évoquant que très peu une date de retour le concernant, contrairement à De Sciglio, dont l’état physique ne prêtait pas le flanc aux interprétations diverses.
Les théories sur son cas vont dès lors bon train, dont celle, récurrente, d’un départ lors du prochain mercato. Est-il mis de coté pour un départ en janvier prochain, qui renflouerait les caisses rossonere, d’ou ce mutisme concernant son cas ? Il s’agit là malgré tout d’une théorie assez peu convaincante, la cote d’un joueur étant surtout indexée sur son niveau de jeu et ses apparitions régulières, mais aussi et surtout pour un attaquant, sur ses buts marqués. Mais le scepticisme demeure lorsque l’on évoque le cas El Shaarawy.
Son avenir semble quelque peu s’inscrire en pointillés du coté de la capitale lombarde, d’autant que si son retour ne s’avère pas convaincant, il est possible que le Milan cède finalement à une offre intéressante sur le plan financier. Sur le plan sportif en tout cas, l’absence du numéro 92 se fait ressentir, l’attaque rossonera manquant parfois de vivacité et d’insouciance. De plus, les récentes prestations de Matri et Balotelli prêtent le flanc à la critique; le Pharaon a donc une carte à jouer en cette fin d’année pour redevenir l’attaquant en vue qu’il a été lors d’une demi-saison réussie, qui l’a vu évoluer à un niveau pharaonique…