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Calabria à l’heure du rachat

Ismaël Bennacer, Gianluigi Donnarumma, Zlatan Ibrahimovic… Les visages du renouveau rossonero – initié début juin et qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui – ne manquent pas aux yeux des tifosi et des médias. Dans cette dynamique qui dure depuis plusieurs mois maintenant, les fantômes du passé semblent presque oubliés et plusieurs joueurs encore honnis il y a peu ont ainsi tiré leur épingle du jeu. Davide Calabria en est un des parfaits exemples : le latéral droit rossonero qui sortait d’un exercice 2019-2020 – au moins jusqu’au confinement – bien difficile devait partir coûte que coûte pour les tifosi obnubilés par le rendement offensif de Théo Hernandez dans l’autre couloir. Pourtant, Calabria est resté et a continué à se refaire la cerise sous la houlette de Stefano Pioli après une dramatique annus horribilis. Et voilà donc un autre joueur de l’effectif rossonero sur la voie de la rédemption.

Il va sans dire qu’il y a un an, les prestations de Calabria posaient question. A 22 ans, celui qui avait été lancé chez les professionnels en mai 2015 par son ancien entraîneur de la Primavera Filippo Inzaghi sortait de deux saisons globalement intéressantes. Malgré le fameux mercato 2017 qui avait vu arriver au Milan son concurrent au poste avec les Azzurrini Andrea Conti, Calabria avait progressivement gagné sa place de titulaire au relais du vieillissant Abate et de l’ex joueur de l’Atalanta abonné à l’infirmerie, le tout sous les ordres de Gennaro Gattuso. Lors du tumultueux exercice 2018-2019, il avait été un des très bons éléments du Milan d’alors, sur le côté droit d’une défense où Musacchio et Romagnoli formaient une paire plein d’assurance. De manière incompréhensible, tout ceci s’était délité l’an dernier malgré la confiance que lui accordait Marco Giampaolo. L’arrivée de Pioli avait rapidement inversé les choses : Calabria se retrouvait régulièrement sur le banc au profit d’un Conti qui cherchait enfin à retrouver du rythme pour la première fois en plus de deux ans. Couvert de critiques souvent justifiées mais parfois bien excessives, le discret Davide surfait dans l’anonymat alors que le Milan de Pioli se montrait métamorphosé.

Du haut de ses 23 ans, Calabria semblait déjà à la croisée des chemins. L’atmosphère quasi délétère entourant chacune de ses apparitions, l’interminable chantier du couloir droit milanais et (peut-être) son étiquette de joueur formé au club intégré au groupe professionnel depuis quatre ans auraient pu le pousser vers le départ, sachant que la direction sportive rossonera n’avait pas trouvé de porte de sortie au fragile Conti. En outre, le Milan s’attachait cet été les services de Diogo Dalot en prêt et du soi-disant prometteur Pierre Kalulu. Une période compliquée pour lui, comme il le reconnaissait tout récemment lors d’une interview réalisée au cours d’une opération promotionnelle chez le sponsor StarCasinò :

« L’année passée, j’ai connu des difficultés personnelles. Je n’ai pas été beaucoup aidé mais il faut dire que je n’ai pas trop cherché à avoir de l’aide. J’ai tenté de faire en sorte de ne pas être influencé par les rumeurs et les critiques. Un jeune de 22-23 ans peut connaître une mauvaise période. L’équipe ne fonctionnait pas bien et ça joue aussi d’un point de vue personnel. Je me suis aussi demandé si ce que je faisais, c’était le bon choix. Je me suis ressaisi et je me suis convaincu que je ne devais pas baisser les bras. Personne ne m’a rien offert et je m’en suis sorti. »

Une preuve de caractère, donc, pour un joueur au tempérament plutôt effacé. Dès la courte préparation estivale, ce volte-face pouvait se voir sur le terrain lors des matches de préparation, où Calabria étaient de ceux qui mettaient une intensité étonnante malgré la saison 2019-2020 à rallonge. L’absence sur blessure de Conti – on ne se refait pas – conjuguée aux acclimatations nécessaires de Dalot et Kalulu ont donc offert au numéro 2 rossonero une nouvelle chance de partir titulaire dans un onze qui fonctionne bien. Les prestations régulières de Calabria et l’étonnante association avec Alexis Saelemaekers permettent aujourd’hui au Milan d’avoir un couloir droit solide, plus contenu, à même de compenser l’activité majoritairement offensive du couloir gauche. La confiance de Pioli est maintenant acquise, ce qui ne semblait pas être le cas initialement :

« Avec le Mister, au début, nous nous sommes un peu accrochés. Nous avons discuté de ce qui n’allait pas, comme des adultes. Ensuite, nous avons réussi à créer un lien très fort, comme avec toute l’équipe. Ce n’est pas du hasard quand une équipe va bien ou mal : si tout le monde est lié, tout le monde peut, inconsciemment, donner plus. […] J’ai voulu inverser les choses, je voulais montrer de quoi j’étais capable et que les gens se trompaient sur mon compte. Au lieu de subir, je me motive. En tant que joueur, je devais avoir ce déclic pour rester à un certain niveau. Je suis content de ce que je fais depuis le déconfinement, comme je suis content de ce que fait toute l’équipe. »

Finalement, Calabria est devenu une pièce à part entière du onze de base du Mister, chose impensable il y a encore quelques mois. Ses bonnes prestations en rossonero lui ont ainsi valu une convocation de la part de Roberto Mancini pour intégrer le groupe – élargi, certes – de la Nazionale, connaissant ses deux premières sélections face à l’Estonie et à la Bosnie. Celui qui fêtera ses 24 ans ce week-end est actuellement le meilleur tacleur de Serie A (4,7 par match) et a profité de la réception de la Fiorentina dimanche dernier pour disputer son 100ème match de Serie A sous les couleurs rossonere. Une petite distinction qui en appelle d’autres si le Milan venait à conserver ce rythme…

  • Stimy

    Il faut bien le reconnaître, Davide renait de plus belle et avec Alexis, on a un cote droit vraiment rassurant. On y a souvent besoin de folie mais on n’est pas du tout déçu par leur sobriété

  • claude

    Joueur très tonique, hyper agressif et avec une très très grosse énergie. Mais parfois, c’est cette même énergie qui le met souvent en difficulté parce que lorsqu’il n’est pas calme et posé comme en ce moment,il peut se louper de manière souvent ridicule. Mais ne comptez pas sur lui pour être timide. Moi,qui l’ai souvent critiqué sévèrement, je suis très content qu’il soit à ce niveau. Tous on droit à la critique lorsqu’ils ne sont pas au top et aux éloges lorsque ça va. Personne ne doit être épargné. Ce n’est pas une situation propre à l’AC Milan uniquement. Si on critique des joueurs accomplis comme Ronaldo et Messi lorsqu’ils sont moins biens,ce ne sont pas des joueurs lambda qu’on va épargner.

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