Dans l’ombre du groupe professionnel, la Primavera rossonera continue elle aussi sa préparation estivale pour ce début de saison 2015/2016 début Septembre. Après avoir réalisé un tournoi difficile en Afrique du Sud courant juillet, l’heure est à un premier bilan avant de poursuivre et finaliser cette pré saison, avec pour objectif de réaliser une saison toute aussi pleine qu’elle ne le fut l’an passée.
Entamant sa seconde saison sous le banc des U19 Rossoneri, Christian Brocchi s’est livré sans concession pour Milan News, et en toute franchise sur les différents sujets « chauds » liés a la réserve Rossonera. Du cas Hachim Mastour à la génération 1998, en passant par la promotion de son ancien « poulain » Davide Calabria, retour sur les déclarations du coach rossonero.
Cette année, vous avez effectué la première partie de la préparation en Afrique du Sud, en jouant face à des équipes beaucoup plus avancées que vous sur le plan physique. Quel est votre bilan au terme de cette tournée ?
« Aller faire cette tournée sans préparation au préalable, pour jouer face à des équipes plus fortes fut précisément un choix pour nous. Il est vrai que ce n’est jamais plaisant de perdre, mais notre objectif était de faire jouer les garçons à une certaine intensité. Nous avons ensuite modifié notre façon de nous entraîner lorsque j’ai voulu entraîner les garçons à des situations de jeu précises. Notre objectif est le suivant : nous jouons comme nous nous entraînons, et nous nous entraînons de la manière dont nous jouons (…). Nous avons étudié divers méthodes d’entrainement existant à l’étranger afin de savoir si nous ne pouvions pas nous en inspirer, et pour voir si cela ne pourrait pas nous apporter quelque chose en plus ».
Ce travail était surtout destiné à combler les lacunes de certains garçons ?
« Evidemment, surtout quand on voit que les 98′ forment un groupe très fort, et parmi eux 7 à 8 joueurs évoluent au même niveau : c’est pour cela qu’ils ont toujours été considérés comme plus forts que les autres. Parmi eux, il n’y a pas encore des Mastalli, Calabria et Di Molfetta, qui eux étaient des joueurs clairement en avance par rapport à leur âge. Cependant, beaucoup de joueurs de la génération 98′ peuvent devenir comme eux, ce que nous espérons ».
Comment avez vous trouvé les garçons de la génération 98′, que vous aviez sous la main deux ans auparavant, lors de votre année chez les Allievi Nazionali ?
« Je les ai trouvé en bonne forme. Mister Monguzzi a fait du très bon travail, mais je suis déçu de la manière dont s’est terminée la saison (ndlr : une défaite 3-2 face à la Roma en demi-finale des play-off des meilleures poules des Allievi Nazionali). Je dois dire que j’ai été quelque peu déçu de voir que 4-5 joueurs ne se sont pas améliorés : ils se sont reposés sur leur talent, sur leurs certitudes, et ils n’ont pas cherché à mieux faire.
Quand tu joues chez les Allievi, tu arriveras toujours à être parmi les meilleurs, mais quand tu arrives en Primavera, les choses sont différentes. Quand on arrive au sein de cette catégorie, soit on corrige ses lacunes, soit on en paie les conséquences. Ce fut la seule chose négative les concernant.
Le groupe des 98′ a également des difficultés à rester concentré lors des entraînements, et à respecter les règles. Ils ont toujours pensé qu’ils étaient les meilleurs, mais je leur ai toujours dit que si nous avions fait un match amical entre la Primavera et les Allievi Nazionali la saison passée, la Primavera aurait gagné 6 ou 7 à 0. J’espère qu’ils corrigeront ce trait de caractère cette année, qu’ils commenceront à s’entraîner comme des professionnels, et qu’ils comprendront que leur caractère pourra à contrario leur apporter des choses positives ».
Un exemple pourrait être Davide Calabria pour eux ?
« Oui, absolument. Il l’a été la saison passée, et il doit l’être à nouveau cette année. Nous espérons que des joueurs comme lui et Donnarumma, qui ont intégré l’équipe première, pourront ouvrir des portes à notre secteur jeune. Nous travaillons pour pouvoir faire intégrer des joueurs en équipe première, et nous souhaitons des garçons qui auront le moins de lacunes possible à corriger quand ils seront appelés à évoluer en équipe première ».
Comment avez vous vécu la promotion en équipe première de Calabria ?
« Je l’ai vécu avec peu de surprises, car je savais que lui, Mastalli et Di Molfetta étaient prêts pour ce saut en équipe première. Je suis convaincu que Mastalli et Di Molfetta ont besoin de disputer 20/30 matchs dans un championnat pour pouvoir frapper à la porte de l’équipe première. Calabria, à l’inverse, pour une question de poste et pour une question technico-tactique, peut d’ores et déjà se diriger vers l’équipe première. »
Avez vous eu l’occasion de parler avec Sinisa Mihajlovic pour coordonner votre travail ?
« Oui, et j’ai été très content de l’appel téléphonique qu’il m’a donné lorsqu’il est arrivé à Milanello. Pour un entraîneur de la Primavera, se sentir considéré et respecté par l’entraîneur de l’équipe première est quelque chose de plaisant. Et ce parce que nous sommes là pour aider l’équipe première lorsqu’elle en a besoin. Il m’a indiqué que lorsqu’ils reprendraient l’entrainement à Milanello que l’on aurait la possibilité de discuter et de confronter nos idées. C’est le geste d’un Monsieur, qui ne peut être qu’apprécié, et s’il a besoin d’aide durant l’année, nous serons prêt à l’aider ».
« Je n’ai jamais pu complimenter Hachim car je n’ai jamais eu l’occasion de le faire. L’an passé, lorsqu’il venait chez nous, ça a toujours été un garçon simple, qui travaillait, mais qui ne pouvait travailler dans les meilleurs conditions, et qui était dès lors assez confus. Quand il est arrivé, je lui ai directement dit qu’il devait profiter de la Primavera et de cette possibilité qui lui avait été offerte pour faire quelque chose de grand. Je lui ai parlé, et, je dois être sincère, si je dois complimenter certains de mes joueurs, parmi eux, il y a Hachim.Parce que j’ai vu un tout autre joueur que celui de l’an passé, qui s’est bien entraîné, et qui était déterminé. En outre, lorsqu’il jouait avec nous l’an passé, il faisait ce qu’il voulait, ce qui n’allait pas. Il s’investit désormais à l’entrainement, et il a recommencé à courir face à ses adversaires, à jouer pour l’équipe. S’il veut devenir un vrai joueur, il en a la possibilité, il peut réussir, mais seulement en jouant comme cela. Autrement, il ne le deviendra jamais ».