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Bojan, entre espoirs et désillusions

Dimanche 9 décembre, Milan affronte Torino. Il reste 10 minutes et le match est d’ores et déjà plié ; le moment est choisi par Allegri pour faire entrer en jeu Bojan Krkic… bis repetita…

De la lumière… à l’ombre. S’il fallait caractériser la carrière de Bojan, telle est l’image qui en correspondrait le mieux. Le catalan est LE joueur précoce par excellence : il n’a que 16 petites années lorsque le public le découvre pendant la Coupe du Monde des moins de 17 ans. Il en termine meilleur buteur et son talent saute aux yeux de tous ; parallèlement, il brille dans la fameuse Masia du FC Barcelone. Auréolé de statistiques absolument hallucinantes, il y intègre l’équipe première lors de la saison 2007-2008 et devient par la même occasion le plus jeune buteur de l’histoire des blaugrana, puis le plus jeune à devenir International. La route vers la gloire semble toute tracée, un prodige est né…

A seulement 19 ans, il dénombre déjà 100 matchs en professionnel, et se paie même le luxe de reléguer l’éminent Zlatan Ibrahimovic sur le banc des remplaçants ; avec l’aide, certes, des relations extrêmement tendues entre l’entraîneur Guardiola et le géant Suédois. L’idylle tourne cependant au cauchemar. L’attaquant de poche déçoit globalement et est vite asphyxié par une rude concurrence. Il doit se contenter des miettes laissées par l’indétrônable trio Messi Villa Pedro, suivi par un recrutement quatre étoiles composé de Fabregas et de Alexis Sanchez ; le tout combiné à l’éclosion des Cuenca et Tello. Il est par conséquent prié d’aller voir ailleurs, et choisit l’Italie, d’abord à la Roma (échec cuisant), puis à l’AC Milan…

Mais que vaut-il donc réellement ? Décrit fin aout par Adriano Galliani comme étant un diamant brut à façonner, les têtes pensantes rossonere semblent l’apprécier, au point de le présenter comme une arrivée phare dans ce nouveau Milan à la politique, en façade, de rajeunissement. Un bien triste bilan à mi-saison peut cependant être effectué, le constat n’est guère positif. L’espagnol surfe sur la vague de ses récents échecs et se présente comme une déception dans un effectif pourtant très faible où il ne devrait, normalement, pas avoir de mal à tirer son épingle du jeu. Massimiliano Allegri ne l’utilise qu’avec parcimonie : pour preuve, il n’a que 533 minutes à se mettre sous la dent en Serie A. Bien loin des attentes l’entourant, vous en conviendrez.

Les statistiques ne sont pas non plus à son avantage, puisqu’il n’a marqué seulement un but et son apport dans la dernière passe est là aussi presque inexistant. Pas mieux non plus en Ligue des Champions où il n’a pas le moindre poids concret dans les victoires Milanaises. La magie n’opère plus et le prétendu prodigieux canteranocommence unanimement à être classé dans l’interminable et cruelle liste des « bidoni ». Bojan demeure toutefois relativement jeune et aspire à une rôle certain en Lombardie. S’il semble indubitablement condamné à ne jamais être un fuoriclasse, son profil reste néanmoins intéressant ; et ses aptitudes techniques ainsi que dans la vélocité peuvent s’avérer profitables pour la suite des événements, notamment en qualité de joker.

Mais, soyez-en sûr, si le Barca, pourtant modèle dans l’épanouissement des jeunes issus de leur centre de formation ces derniers temps, décide de se séparer d’un de ses prétendus joyaux, c’est probablement car la pierre n’était pas aussi précieuse que cela…

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