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Boateng, le désenchantement

Mardi 18 Septembre 2012, 22h05, San Siro, Milan : Kevin-Prince Boateng sort sous les huées du public milanais au profit de Stephan El Shaarawy.

Une première à Milan pour le ghanéen. Et pour cause : le numéro dix rossonero piqua une colère sans précédent sur le banc. L’image meme du malaise régnant autour de l’institution rossonera depuis le début de saison. Et pourtant, s’il y’en avait un qui semblait jusqu’à présent chouchouté par ses supporters, c’était bien Kevin-Prince Boateng. Adulé des tifosi pour sa hargne de tous les instants ainsi que pour son caractère bien trempé, il fut jusqu’alors bien épargné par les humeurs de San Siro, malgré des prestations parfois très en deçà des attentes que l’on devrait avoir d’un joueur quasi-titulaire indiscutable au sein du schéma tactique d’Allegri. Mais c’est Kevin-Prince : ses matchs à 200% pour le maillot rossonero, d’ou il sort lessivé, suffisent à éclipser le reste. Michael Jackson d’un soir, ses premiers mois au sein de la capitale lombarde se révèlent convenables et lui permettent de voguer au sein du secteur offensif aux cotés d’Ibrahimovic, avec qui l’entente est au beau fixe. Et il a la confiance quasi-infaillible de Massimiliano Allegri, dont on connait l’adoration des joueurs physiques. Malgré une seconde saison moins satisfaisante que la première, il garde très largement les faveurs du microcosme rossonero et des pontes de Via Turati, qui comptent désormais sur lui pour endosser le costume de nouvelle star, après les départs conjugés d’Ibrahimovic et Thiago Silva vers d’autres cieux. Signe de cette confiance sans bornes, le numéro dix, arboré autrefois par les Gullit, Savicevic, Boban ou encore plus récemment Rui Costa et Seedorf lui est désormais confié, lui, le bad-boy revendiqué.

Cela pourrait au premier abord apparaitre secondaire, mais le message est fort : Boateng incarne désormais le Milan new-look qui devra reconquérir les sommets lors des années à venir. Toujours est-il que Boateng n’a jamais été un leader technique de premier ordre, et a le plus souvent fait parler de lui grace à des exploits individuels ponctuels. Des exploits à juste titre exceptionnels, mais en tant que dépositaire du jeu rossonero, la qualité numéro une se doit d’etre la régularité, et bien sur, une qualité de passes omniprésente. Sauf que tout ne se passera pas comme prévu en ce début de saison : Boateng tire, encore et toujours, mais sans succès. Au détriment d’un jeu posé et au service de ses coéquipiers. Ses passes demeurent toujours aussi approximatives. Sa hargne, atout numéro un autrefois, a faibli : on le surprend très souvent dans une position statique.

Le départ d’Ibrahimovic a t-il joué ? Certainement. Mais ce positionnement exposé au poste de numéro dix avait déjà montré ses limites l’an passé. Mais Ibra était là. De mal en pis, ses prestations frolent un peu plus l’indigence à chaque sortie, jusqu’à cette fameuse sortie face à Anderlecht. Le Boa fera à nouveau parler de lui quelques jours plus tard avec une expulsion expresse face à l’Udinese : manquant de solution, le ghanéen a fait place à l’énervement. Sa suspension lui aura été bénéfique, à lui comme au restant du onze, avec le passage au plus adapté 4-3-3. Dispositif qui lui a permis de réaliser une prestation correcte face à Parme, ou la chance ne lui a pas souri par ailleurs. Mais c’est encore insuffisant, tant le poids du numéro dix reste omniprésent : difficile de succéder à des fuoriclasse de la trempe de Rui Costa ou encore Boban. En attendant, cette saison pourrait bien etre celle de la vérité pour Il Boa…

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