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Associazione Calcio Milan S.p.A 1899

1899 : La fondation

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C’est le 16 décembre 1899 que naquit la glorieuse équipe rossonera. Comme beaucoup d’équipes européennes, elle fut fondée par des anglais, inventeurs du football. Nous devons ces nombreuses émotions à deux britanniques, Alfred Edwards et surtout Herbert Kilpin, vice-consul britannique à Milan. Edwards fut le premier président, et le deuxième fut le premier capitaine et entraîneur de ce qui s’appelait à l’époque le Milan Cricket and Football Club (MCFC). Un mois plus tard, le club est affilié à la Fédération Italienne de Football. Les couleurs du club seront le rouge et le noir, couleurs prisées par Kilpin, supporter de Nottingham Forest outre-manche.

1900-1940 : Premières victoires

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Le premier Scudetto ne tarde pas à arriver. En 1901, Milan est déjà sacré champion d’Italie un an et demi après sa création, puis arrivent le deuxième titre de champion d’Italie en 1906 et le troisième en 1907. En avril 1908, suite à des divergences concernant les joueurs étrangers, le club se scinde en deux et naît ainsi l’Inter de Milan, futur rival historique des Rossoneri. Après ces premiers titres de l’époque des pionniers du foot, s’ensuit une longue période d’insuccès due surtout à un traditionalisme lombard de la part des dirigeants et une volonté de garder l’esprit amateur. Milan reste parmi l’élite, intègre la première Serie A en 1929 et surtout change de dénomination sous la pression du régime fasciste et devient Associazione Calcio Milano en 1938, nom qui après la fin de ce régime deviendra définitivement Associazione Calcio Milan en 1946.

ANNEES 50 : Le Gre-No-Li

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Nous arrivons aux années 50, et c’est à cette époque que l’on voit naître le premier grand Milan et le trio Gre-No-Li. Ce trio, venu de Suède, est composé de Gunnar Gren (milieu gauche), Gunnar Nordahl (attaquant) et Nils Liedholm (attaquant). Milan renoue avec le succès en 1951 avec son quatrième Scudetto, et met fin à 44 ans de disette. Cette génération emmenée par le capitaine Cesare Maldini et l’entraîneur Gipo Viani remportera trois autres Scudetti (1954-55, 1956-57, 1958-59) et atteindra la finale de la troisième édition de la Coupe des Clubs Champions en 1958, perdue contre le Real de Di Stefano. Quant à l’attaquant Nordahl, il inscrira 225 buts avec le maillot rossonero et devient le meilleur buteur de tout les temps de l’histoire milanista.

ANNEES 60 : R Comme ROCCO et RIVERA

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Les années 60 ne seront pas moins glorieuses que la décennie précédente. Nereo Rocco arrive sur le banc, et sera l’artisan de nombreuses victoires rossonere pendant plus de huit saisons et sera à l’origine de l’éclosion de la première bandiera milanista, Gianni Rivera. Dès son arrivée sur le banc lors de la saison 1961-62, il remportera le 8ème Scudetto de l’histoire rossonera, et l’année suivante à Wembley, Milan est sacré pour la première fois Champion d’Europe des Clubs face au Benfica d’Eusebio. Cesare Maldini soulève ce premier trophée continental et inaugure une tradition européenne du Milan AC qui s’avérera fructueuse.

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Nereo Rocco, années 60

La première coupe d’Italie est conquise en 1967 et s’en suit la Coupe des Coupes l’année suivante. Il s’agit d’un doublé puisque Milan est de nouveau champion d’Italie. En 1968-69, nouvelle opportunité de remporter la Coupe des Clubs Champions, ce sera chose faite, face à l’Ajax de Cruyff étrillé 4-1. Rivera leader de cette équipe ramène aussi la Coupe Intercontinentale pour conclure cette incroyable décennie où Milan se sera affirmé comme un club phare du vieux continent.

ANNEES 70 : Moisson de Coupes

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Les années 70 furent celles du déclin. Malgré deux nouvelles Coupes d’Italie remportées coup sur coup en 1972 et 1973 et une nouvelle Coupe des Coupes en 1973 en battant Leeds United, Milan perd bêtement un Scudetto à Verona cette année-là. Rivera fait désormais office de taulier, il perd une finale de Coupe des Coupes contre Magdebourg et remporte une 4ème Coupe d’Italie sur le plan personnel en 1977 aux dépends des cugini de l’Inter. Le Golden Boy décrochera enfin l’étoile tant convoitée – signifiant dix Scudetti au Palmarès – avant de raccrocher les crampons. Ce Scudetto sera aussi celui de la génération émergente emmenée par un certain Franco Baresi, mais cette même année, Nereo Rocco décède après de longues années au service du club en tant qu’entraineur et directeur technique. Une page se tourne.

De 1980 à 1986 : Descente aux enfers

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Les années 80 sont paradoxales. D’abord une descente aux enfers en Serie B suite à l’affaire des calcio-scommesse, Milan troisième est relégué administrativement et voit plusieurs de ses joueurs suspendus. Le club dix fois champion d’Italie et double champion d’Europe dispute donc l’exercice 1980-81 à l’étage inférieur. La remontée sera immédiate malgré six défaites, mais la redescente le sera tout aussi et cette fois-ci sur le terrain.

Milan sera en effet relégué sportivement à la dernière journée et dans les dernières minutes de la saison. De ce Milan là faisaient parti entre autres Baresi encore toujours et capitaine, Tassotti et Evani. Les rossoneri remporteront de nouveau le titre de champion de Serie B et retrouveront donc à la Serie A la saison suivante (1983/1984). Emmenés par les britanniques Hateley et Wilkins, ils obtiennent des places d’honneurs et en 85 vont chercher une qualification en Coupe de l’UEFA, saison durant laquelle Paolo Maldini fait ses débuts professionnels. L’année suivante, tournant décisif, Silvio Berlusconi relève le club de ses dettes et inaugure un cycle sans pareil…

De 1986 à 1991 : Les immortels

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En février 1986, Il Cavaliere s’offre le Milan et veut en faire le meilleur club au Monde. Niels Liedholm entraîneur sera remercié durant la saison, Capello effectue l’intermède et permet au club de décrocher une place en Coupe de l’UEFA. L’été 1987, Berlusconi fait appel à un illustre inconnu, Arrigo Sacchi, pour prendre les rênes de l’équipe. Il Mago di Fusignano, qui révolutionnera la tactique dans le football fera mouche dès sa première saison, avec un Scudetto arraché au Napoli de Maradona.

Ici commence la génération des Immortali, avec le trio hollandais composé de Van Basten, Gullit et Rijkaard qui les rejoindra l’été 1988, la défense infranchissable composée de Baresi, Costacurta, Maldini et Tassoti. Cette formidable génération raflera tout sur son passage; deux Coupes des Clubs Champions, en 89 contre le Steaua Bucarest (4-0), vingt ans après la dernière et en 90 contre le Benfica (1-0), viennent s’ajouter à tout ça deux Supercoupes d’Europe et deux Coupes Intercontinentales. Des succès qui gardent une forte empreinte hollandaise.

De 1991 à 1996 : Les invincibles
 
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Sacchi laisse sa place à Capello en 1991. Ce dernier pourra compter sur les deux slaves Boban et Savicevic pour prolonger cette moisson de succès ainsi que sur la même génération d’italiens que Sacchi. Un style moins spectaculaire, plus concret mais tout autant gagnant. Il remportera un formidable trio de scudetti de 92 à 94 avec une série de 58 matchs sans défaites consécutifs en Serie A, trois finales de la désormais Ligue des Champions et une victoire éclatante contre le Barça du présomptueux Cruyff 4 à 0 en 1994 qui se glisse entre deux défaites sur la plus petite des marges 1-0 contre l’Olympique de Marseille en 1993 et l’Ajax Amsterdam en 1995. Pour conclure ce cycle, un ultime Scudetto sera glané en 1996; le quinzième de l’histoire rossonera. En 8 saisons, l’AC Milan vient de remporter 17 trophées.

 

De 1996 à 2001 : L’égarement

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Les années qui suivirent furent moins glorieuses, libéralisation du marché des transferts, effectif en surcharge, joueurs surcotés, Milan tombe dans le piège et se dénature. On voit dès lors passer beaucoup de monde du côté de Milanello, sans pour autant voir les succès également arriver. D’abord un entraîneur uruguayen, Oscar Tabarez, pas à la hauteur, ce qui pousse Berlusconi a rappeler Sacchi dès novembre 1996 puis Capello la saison suivante, mais ce seront deux échecs.

Milan ne se qualifie pas pour l’Europe deux années de suite et finit dans le ventre mou du championnat. En 1998, Zaccheroni arrive de l’Udinese, et en se basant sur la vieille garde, va apporter au Milan un inattendu 16ème Scudetto arraché sur le fil. Cependant en Europe, les résultats restent médiocres et indignes du rang de l’AC Milan. Zaccheroni saute, Cesare Maldini et Tassotti effectuent un intérim de quelques mois et ont le temps de battre l’Inter 6-0 en mai 2001. Puis l’été suivant arrive le turc Fatih Terim qui restera quelques mois avant un retour aux traditions.

De 2001 à 2008 : Génération Ancelotti

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En 2001, Milan ne se bat plus pour le titre, l’entraîneur turc Fatih Terim est licencié en novembre. Carlo Ancelotti ancien joueur de la génération des Immortali, prend les rênes de l’équipe. L’arrivée de Carletto va complètement relancer le club. Ce dernier, se basant sur les vétérans Maldini et Costacurta, permet au Milan de décrocher une qualification en Ligue des Champions en mai 2002. L’été suivant est celui du renouveau; le la campagne de recrutement estivale est effectuée sérieusement : Seedorf et Nesta viennent rejoindre Inzaghi, Pirlo, Shevchenko, Rui Costa et Gattuso. C’est dès lors le début d’un cycle. La Ligue des Champions est conquise pour la sixième fois en 2003 après une séance de tirs aux Buts stressante lors d’une finale 100 % italienne face au rival de la Juventus. L’année suivante, un dix-septième Scudetto est conquis avec les exploits de Shevchenko et de la nouvelle idole de San Siro, le brésilien Kakà.

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Après deux deuxièmes places en Serie A et une pénalité suite au Calciopoli de l’été 2006, Milan remporte contre toute attente sa septième Ligue des Champions en 2003 contre Liverpool, prenant sa revanche contre ces mêmes Reds et la tragédie d’Istambul en 2005. Cette fois-ci à Athènes, Pippo Inzaghi offre le trophée au Milan, Paolo Maldini et Billy Costacurta soulèvent leurs 5èmes Ligue des Champions personnel. Dans la foulée, la Supercoupe d’Europe et le Mondial des clubs sont conquis, Inzaghi score lors de ces deux compétitions et devient le seul joueur à avoir marqué dans toutes les compétitions officielles et entre dans la légende.

La saison suivante est néanmoins décevante, le Milan se fait sortir dès les huitièmes de finale de la Coupe aux grandes oreilles par Arsenal et termine à l’issue de cette saison 2007-2008, cinquième et ne peut donc pas disputer la prochaine Ligue des Champions. Cette saison mitigée est notamment marquée par les blessures récurrentes des joueurs clés du club et le manque de solution sur le banc des remplaçants. Pour remédier à ce problème, le Milan recrute en fanfare Ronaldinho, accompagné de l’expérimenté Zambrotta et parvient quelque peu à renouer avec le succès en retrouvant la Ligue des Champions, grâce à sa troisième place au classement. Cette saison 2008-2009 sonne le glas d’une ère au Milan, le légendaire Maldini tire sa révérence à l’issue de la saison, Kakà est transféré au Real de Madrid et Ancelotti clôture son aventure milanaise.

De 2009 à 2010 : les balbutiements

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En 2009, c’est donc l’heure de la reconstruction et du renouveau pour le Milan. Le club a en effet besoin de repartir sur de nouvelles bases après deux saisons mi-figue mi-raisin et le départ de plusieurs éléments importants. Le club rossonero confie ainsi les rênes du club au brésilien Leonardo, qui était alors directeur sportif et ancien joueur du club milanais. Une opération osée et risquée, car Leonardo n’a jusque-là jamais entraîné de club, et il s’est plutôt fait remarquer au sein de l’organigramme rossonero. Chargé du recrutement en Amérique du Sud, il est celui qui a conclu l’arrivée de Kakà au Milan au début des années 2000, mais également été celui ayant déniché les perles Pato et Thiago Silva.

Cette intronisation de Leonardo à la tête de l’équipe marque l’entrée du club dans une nouvelle politique, le low-cost. La vente de Kakà rapporte 65 millions d’euros au club, mais cette somme n’est pas investie pour reconstruire l’équipe. Seuls Huntelaar, Oddo et Abate rejoignent l’équipe lors du mercato estival en 2009. Orphelin de Kakà, Ancelotti et Maldini, le Milan réalise un début de saison désastreux, et alors que l’on parle d’une éviction de Leonardo, le coach brésilien parvient enfin à trouver la bonne recette pour faire bouillir la marmite rossonera au cours de la saison. Le trio Pato-Borriello-Ronaldinho prend forme, sous la houlette de Pirlo et Seedorf dans l’entrejeu. En défense, le jeune Thiago Silva forme avec Nesta une charnière centrale on ne peut plus solide et les victoires commencent à arriver pour le club milanais. Ronaldinho qui ne s’était pas imposé lors de sa première saison au Milan devient une pièce maîtresse de l’équipe. Un Milan pour le moins offensif naît alors sous les ordres du technicien auriverde.

Le club remonte au classement au terme de cette saison 2009-2010 et termine troisième, en Ligue des Champions, le Milan se fait sortir manu-militari par Manchester United en huitièmes de finale (7-2 score cumulé).  Malgré quelques succès, un effectif peu à peu rodé, Leonardo, en froid avec Berlusconi (qui n’a pas hésité à remettre en causes des choix par voie de presse en cours de saison) décide de quitter son poste d’entraîneur du Milan en mai 2010, sur une victoire 3-0 face à la Juventus à San Siro. En guise de vengeance, Leonardo s’engagera ensuite à l’Inter le 24 décembre 2010…

De 2010 à nos jours : le nouveau Milan, entre nostalgie et avenir

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Un nouvel entraîneur pour une nouvelle ère : Massimiliano Allegri prend l’effectif en main et succède donc à Leonardo. Cette intronisation marque un virage conséquent dans la manière d’appréhender le Milan. Oubliez complètement tout ce qui a été connu de la période Berlusconiana. Le club ne rêve décidément plus en grand, et jongle entre manque de moyens financiers et idées sportives farfelues. Si le Mister parvient toutefois à arracher un scudetto lors de sa première saison, la magie n’opère cependant plus et le charme Milanista disparaît en même temps que les grossières erreurs de communication s’installent et se pérennisent.

Entre «gagne petit» dans une Serie A moribonde et parcours décevants en Ligue des Champions, entre évictions indignes de leurs statuts des cadres historiques (Ambrosini, Pirlo, Seedorf, Inzaghi, Nesta) et achats de joueurs auto-revendiqués comme «bad boys» (Ibrahimovic, Cassano, Boateng, Robinho) ou estampillés très médiocres (Traoré, Taiwo, Emanuelson…), l’AC Milan renvoie une image bien loin des valeurs autrefois prônées, roule dans la boue l’esprit familiale tant vanté, et aspire à des objectifs de résultat d’un club de seconde zone.

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Les dirigeants rossoneri se tournent désormais, contraints, judicieusement vers l’avenir et la formation -avec, ne le cachons pas, beaucoup d’années de retard (stratégiquement, les problèmes s’anticipent en théorie)- et placent la jeunesse au centre des préoccupations. Les investissements dans les infrastructures et l’encadrement sont multiples et l’éclosion de joueurs a priori d’avenir commence à voir le jour (De Sciglio notamment) ; les bienfaits de cette nouvelle politique se répercuteront dans les prochaines années. En espérant un nouveau cycle brillant, semblable à ses éminents prédécesseurs…

Palmarès

18 Scudetti : 1901 – 1906 – 1907 – 1950/51 – 1954/55 – 1956/57 – 1958/59 – 1961/62 – 1967/68 – 1978/79 – 1987/88 – 1991/92 – 1992/93 – 1993/94 – 1995/96 – 1998/99 – 2003/04 – 2010/11 


7 Ligues des Champions : 1962/63 – 1968/69 – 1988/89 – 1989/90 – 1993/94 – 2002/03 – 2006/07 

2 Coupes des Coupes : 1967/68 – 1972/73 

4 Coupes Intercontinentale (ou Mondial des Clubs) : 1969 – 1989 – 1990 – 2007

5 Supercoupes d’Europe : 1989 – 1990 – 1994 – 2003 – 2007 

5 Coupes d’Italie : 1966/67 – 1971/72 – 1972/73 – 1976/77 – 2002/03 

7 Supercoupes d’Italie : 1988 – 1992 – 1993 – 1994 – 2004 – 2011 – 2016

2 Championnats de Serie B : 1980/81 – 1982/83

 

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