Alex, colosse aux pieds d’argile ?

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Sur le papier, Alex Rodrigo Dias da Costa avait tout pour plaire à l’omnipotent Adriano Galliani puisqu’il était libre de tout contrat. Au contraire des autres joueurs symboles de la politique low-cost, l’imposant défenseur brésilien apparaissait comme une perle rare : un joueur aux qualités sportives et humaines indéniables, ce qui a le mérite d’être remarquable dans l’institution Milan en déliquescence depuis plusieurs saisons maintenant.

Toutefois, car il y a un « mais », celui qui devait s’imposer comme le titulaire fixe en défense centrale n’a pas connu une première moitié de saison des plus réjouissantes : en effet, il a été victime de trois blessures différentes l’empêchant de prendre part à sept des seize matches de championnat. Après son retour samedi dernier sur la pelouse de l’Olimpico de Rome, c’est l’occasion de faire un premier bilan sur cette demi-saison en pointillés du numéro 33 rossonero.

Tout avait bien commencé cet été où Alex avait fourni des prestations intéressantes lors des différents matches amicaux malgré les difficultés apparaissant dans le jeu de l’équipe de Filippo Inzaghi. C’est sur cette dynamique intéressante que le Brésilien aborde un championnat qu’il découvre. Il apporte une relative sérénité en défense centrale qui n’avait plus été vue depuis longtemps dans ce secteur de jeu du Milan, toutefois entaché par un but contre son camp lors de la réception de la Lazio pour le compte de la première journée de championnat.

C’est lors du prolifique déplacement à Parme que les ennuis commencent pour Alex : en effet, il est contraint à sortir sur blessure à l’heure de jeu alors que les rossoneri menaient trois buts à deux. Ceci le conduit donc à manquer la réception de la Juventus (0-1) puis le déplacement sur le terrain de l’Empoli (2-2). Il effectue sa reprise en rentrant en jeu pour les vingt dernières minutes du match à Cesena (1-1).

L’ex joueur du PSG retrouve sa place de titulaire pour le match face au Chievo (2-0), où il est associé au français Adil Rami en défense centrale. Dans cette équipe à la recherche de constance, Alex ne tarde pas à trouver sa place et à endosser ce costume de patron de la défense rossonera qui cherchait vainement un propriétaire depuis le départ du légendaire Nesta.

Propre dans ses interventions, précis dans ses relances, intéressant avec son jeu de tête sur coups de pied arrêtés, il est un gage indéniable de sécurité. Inzaghi arrive enfin à dégager une charnière centrale stable : Alex et Rami se partagent les deux places de titulaires lors des matches face au Chievo, au Hellas (victoire 3-1), au Cagliari (1-1) malgré un interlude Alex-Zapata lors de la réception de la Fiorentina (1-1).

Alors qu’il retrouve son compère français pour la venue du Palermo à San Siro (0-2), Alex sort dès la troisième minute de jeu suite à une défaillance au niveau des ischio-jambiers et laisse sa place à Zapata, avec le résultat que l’on connaît… Bien qu’il rate le périlleux déplacement à Gênes pour y affronter la Sampdoria (2-2), le retour de l’homme aux 123 matches avec le maillot de Chelsea est attendu pour le derby : patatras, il rechute la veille, ce qui le contraint à déclarer forfait. S’ensuit donc une longue indisponibilité qui le voit manquer les rencontres face à l’Udinese (victoire 2-0), au Genoa (défaite 1-0) et au Napoli (victoire 2-0).

Néanmoins, alors que le Brésilien passe son temps à travailler individuellement à Milanello avec les médecins et les préparateurs physiques, il y a pourtant bien un heureux dans cette histoire, c’est Philippe Mexès. Le Français, qui est un des plus hauts salaires du club pour un rendement pour le moins douteux depuis son arrivée au Milan, tire véritablement son épingle du jeu en l’absence d’Alex grâce à Inzaghi qui lui accorde sa confiance face à l’incertitude permanente qu’est Zapata et alors que Bonera est occupé à remplacer correctement Ignazio Abate dans le couloir droit.

En effet, depuis le 8 novembre dernier et le déplacement sur le terrain de la Sampdoria, le numéro 5 rossonero n’a plus quitté le onze de départ, formant une charnière centrale 100% française avec Adil Rami (hormis lors du dernier match à Rome où Zapata a remplacé Rami, blessé), ce qui ne doit pas rappeler que des bons souvenirs aux supporters de l’équipe de France… Toutefois, il faut reconnaître que Mexès affiche un niveau qu’on ne lui avait plus connu depuis ses plus belles heures sous le maillot de la Louve alors que dans le même temps, Rami se met au diapason de son compatriote.

En définitive, c’est un nouveau casse-tête qui attend le Mister Filippo Inzaghi après la trêve des fêtes de fin d’année : il devra choisir entre renouveler sa confiance à la paire française auteur d’un mois de décembre de qualité et insérer à nouveau le mastodonte Alex à l’un des postes de titulaire qui, bien qu’au physique apparemment fragile, reste une valeur sûre vis-à-vis de joueurs dont l’inconstance est un symbole du passé de leur carrière.

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