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ACMZ inside : David Beckham, un homme, un mythe, une marque : un avenir ?

Tous autant que nous sommes lors de son arrivée pour son premier prêt en janvier 2009, nous nous sommes dit : « Pitié pas encore un pré-retraité ou un mec en fin de cycle qui vient finir chez nous ! ». Bref, nous ne comprenions pas trop les intentions de notre club soit disant « ambitieux » à le recruter. Lui la « rock n’ roll star » à l’image bien lisse et finie. Chacun a fait son temps et il a été porteau d’une époque. On a du ravaler nos mauvaises langues, tant c’est un professionnel de haut vol et plein de ressort qui s’est présenté à nous : toujours prêt à remettre le couvert pour prouver qu’à bientôt 35 ans il n’est pas grillé……avant le drame de sa blessure face au Chievo, Becks avait tout pour finir la saison en beauté : un scudetto à portée de main et une coupe du monde à qui il pouvait enfin faire la nique après tant d’années maudites….

ACM-Z va tâcher de vous faire comprendre pourquoi l’ex-enfant chéri du Royaume de sa majesté ne renoncera pas et pourquoi il est d’un des joueurs au destin le plus singulier.

1 : Histoire d’un jeune anglais explosif sur et hors terrain

Quand à 16 ans, le 8 juillet 1991, il signe son premier contrat junior avec Manchester United, il réalise avant tout un rêve de gosse ambitieux. Il ne sait pas encore qu’après un prêt d’un an à Preston, où il ferra ses premiers pas chez les pros durant la saison 1994-95, il fait sa première apparition sous le maillot de Manchester United le 2 avril 1995 lors d’un match de Premier League marquant un but contre Leeds. C’est également cette année-là qu’il marque le but gagnant de la demi-finale de la FA Cup contre Chelsea. Puis en équipe nationale avec les Three Lions, lors de la saison 1996-97. Glenn Hoodle le place en tant que titulaire de l’équipe. Lors du Mondial 1998, il réussit un superbe coup-franc contre la Colombie. Pourtant de ce parcours français on ne retiendra que son expulsion en huitièmes de finale : il est désormais l’ennemi public numéro 1 et doit se racheter une conduite ! Ce sera fait avec son club l’année suivante 1999 : il remporte la Ligue des Champions avec United face au Bayern Munich, au terme d’un match où les Mancuniens gagnèrent 2 buts à 1 dans un match épique. « Becks » comme on le surnomme Outre-Manche, fut un des grands artisan de la victoire en offrant deux passes décisives.Consécration d’un club et d’une génération dorée des Scholes, Butt, Neville, avec qui les « Red Devils » était une terrible machine de guerre. Lors de la saison 2000-01, il reçoit pour la 1ere fois le capitanat de l’équipe anglaise contre l’Italie.

En juin 2003, après un grave différend avec son mentor de toujours Alex Ferguson (la fameuse chaussure dans l’arcade sourcilière !), il quitte Manchester United et signe avec le Real Madrid pour la somme de 25 millions d’euros. Pendant cette période, son jeu est un peu mis de côté du fait que sa femme désire rester en Angleterre. Au Real, les titres tardent à venir, et il faudra attendre la toute dernière journée de la saison 2006/2007 pour voir les madrilènes sacrés Champions d’Espagne.Après le mondial allemand en 2006, le coup de blues, il décide de rendre le brassard de l’équipe nationale. David est vite écarté du groupe par le récent sléctionneur Steve McClaren, qui le rappelera à nouveau quelques mois plus tard ! Son contrat avec les « Galactiques » terminé, il quitte le club pour les Los Angeles Galaxy, signant un contrat de 197,1 millions d’euros pour une durée de 5 ans. En janvier 2008, alors que son club est en vacances, le tatoué poursuit son entraînement pendant quelques semaines avec l’équipe d’Arsenal pour se maintenir en forme physique en vue d’un rappel en sélection nationale. Il ne sera finalement pas parmi les élus. Avec le même objectif de jouer pour sa nation, il signe au Milan en décembre 2008. Ce prêt c’est le début d’une aventure. Il est sélectionné pour la 100ème fois en équipe d’Angleterre par le nouvel entraîneur Fabio Capello qui est (ironie du sort), le grand responsable de son départ du Real pour les Galaxy. Mais c’est grâce aux Rossoneri que l’ancien mancunien retrouve ses gammes, son football, ses centres et une envie de conquête…comme jamais il apparait renaitre…même si les jambes trahissent, la technique est bien là. Comme un amour qui laisse à jamais son empreinte.

2: Initiateur de tendances : l’ère Spice-Boy

Beckham homme objet ou gadget, passé du statut d’idole de Manchester United dans les années 90 où il marque de ses engueulades avec Fergusson son passage, à celui de monsieur pub pour cosmétiques ! Affublé de sa toujours très figée et ex-Spice-Girl, Victoria, celui qui est désormais plus le pape de la « métrosexuel attitude » que celui des passes magiques, arrive pour être prêté quelques semaines au Milan par les Los Angeles Galaxy. Bouleversement et chabardement : lumière mais aussi don de soi. Tant qu’on est mal à lors lors de ce fichu Milan-Verone quand on voit un « Becks » qui sort en boitant….hurlant….opération en Finlande par l’as des réparations express Sakari Orava…Fabio Capello l’a lui-même reconnu pour les Three Lions c’est un « coup dur ». Pas pour les experts « ès marques et pubs » qu’il représente en revanche. Après tout une catastrophe est toujours bienvenue. « On peut dire qu’une blessure de Beckham est un événement qui présente moins de risques pour les sponsors », va jusqu’à dire Stephen Cheliotis, directeur du Centre for Brand Insight and Analysis. « Il aurait pu jouer et ne pas avoir été au top, et les gens auraient été déçus. Maintenant, on peut penser que, s’il avait été là, l’Angleterre aurait fait mieux. » Pour faire simple, en restant sur la touche dans son rôle d’ambassadeur pour le mondial british, Beckham peut déployer son sens de la mode qui a fait de lui une égérie idéale…..Ce n’est sûrement pas son business entourage qui va dire le contraire : l’ancien mancunien s’apprête à lancer sa propre collection de sous-vêtements de luxe, vu le succès remporté par ceux dont il a fait la promotion pour Armani. La société Beckham Brand tourne bien comme Footwork productions qui a généré presque 10 millions de livres en 2008 grâce à des contrats de parrainage. Becks a des contrats avec la marque de compléments alimentaires GO3 et le parfumeur Coty. Mais le plus juteux, et de loin, est celui qui le lie à Adidas. Il est payé pour présenter la collection Adidas Originals dans les défilés et faire de la publicité pour la gamme Essentials, et sa présence sur le terrain reste donc importante pour alimenter son potentiel de gains. Il a également ouvert des écoles de football et envisage de faire sortir les élèves de leur base de Greenwich, près de Londres, pour jouer dans d’autres écoles et d’autres villes.

Il y a fort à parier que ces secteurs de son activité souffriront certainement de son absence sur le terrain en Afrique du Sud. La campagne de publicité d’ITV semble également compromise, de même que toute autre possibilité de nouveau contrat avec son ancien sponsor, Pepsi. Beaucoup pensent qu’il lui reste au moins trois ans de football à très haut niveau. Mais, même après cette blessure, il espère rejouer pour l’Angleterre. David partira donc pour le Mondial comme ambassadeur de l’UNICEF, supporter de l’équipe d’Angleterre et de la candidature anglaise comme hôte du Mondial 2018 comme l’a confirmé le patron de la candidature, Andy Anson : « Il est David Beckham. Il est une icône sportive majeure. » A défaut d’être encore un joueur qui pèse sur tous les matchs. Il sera peut-être aussi présent comme commentateur expert pour la télévision. Sans oublier pendant ce temps de faire sa rééducation. Un emploi du temps de ministre on vous dit !

3: Le paradoxe d’un homme controversé….

Les propos dans la presse suivant sa blessure par delà le Channel prouvent encore à quel point le joueur suscite la division plus que l’adhésion : « c’est un désastre pour le joueur. Pas pour l’Angleterre. C’est triste sur un plan personnel, en aucun cas une tragédie nationale », entonne le Daily Telegraph. Dans le même temps toute la presse internationale pleuraient presque : « le Drame Beckham » titrait l’Equipe en France….

« Les sélections comme l’Angleterre peuvent s’adapter à la blessure d’un joueur comme Beckham », renchérit son ancien capitaine, Roy Keane. Le tendon d’Achille rompu de la star a vite été relégué par la presse sportive britannique au rang des informations de seconde catégorie. Comme si plus qu’une page tournée il s’agissait bien de le mettre à l’index comme pour dire « ça suffit ».

Seul le grand Bobby Charlton semblait encore se souciait de lui : « Je ne sais pas si on le reverra sous le maillot de l’Angleterre. Je l’espère », Cela va lui prendre si longtemps pour se remettre. Et à 34 ans, on n’a plus beaucoup de temps » « Je le connais depuis longtemps, et il aime jouer au football. Oubliez la finance et toutes les hyperboles, il aime juste jouer au football ». a dit l’homme aux 106 sélections talonné de prêt par Becks et ses 105 sélections. Mais la sagesse se fait rare.

Même s’il a des ambitions, comme celle de la fin d’année pour les qualifications de l’Euro-2012, Becks n’est pas non plus aux yeux de son sélectionneur la préoccupation numéro 1 : entre le « Terrygate », le « Colegate », les blessures en cascade il y a du boulot ! Pour enfoncer le clou, les anciens y vont même de leur commentaire : « Ce n’est en aucun cas un coup dur », assure l’ancien capitaine de la sélection, Alan Mullery. « Je n’aurais pas pris David Beckham parce que nous avons trois ou quatre joueurs plus utiles. » Sympathique…Ah cette fameuse concurrence de la jeune génération les James Milner, Shaun Wright-Phillips, Joe Cole (en disgrâce à Chelsea), Aaron Lennon, Theo Walcott, Adam Johnson : on attend quand même toujours qu’elle confirme au plus haut niveau son talent….Les journalistes voient aussi en cette place libérée l’occasion pour Don Fabio d’apporter un peu d’équilibre au groupe en incluant un défenseur supplémentaire.Ne pas l’avoir dans les bagages c’est aussi la garantie d’éviter la folie médiatique entourant la sélection que beaucoup ont identifiée comme une des explications du fiasco britannique au Mondial allemand de 2006.En son pays, Beckham reste un bon joueur, pas un grand joueur. Il pouvait devenir le premier anglais à disputer quatre phases finales. Il a l’image aussi de l’homme maudit, celui qui en 3 mondiaux n’a connu que des échecs….. : Exclu en 1998 pour avoir répondu à une provocation de Diego Simeone lors du 8e de finale où les anglais furent éliminés.Il avait été victime d’un tacle brésilien juste avant le but de Ronaldinho qui avait encore poussé l’Angleterre vers la sortie en quarts en 2002. Capitaine en 2006, il avait été incapable de sortir son équipe de la torpeur. Depuis son départ pour le championnat nord-américain, il était considéré comme sur le déclin et pourtant….mais même avec du talent on ne fait pas changer les âmes les plus obtinées surtout dans un pays où le football est un plat qui se mange chaud….

Loser magnifique, élégant gentleman des surfaces, mal aimé dont beaucoup pense qu’il a succombé à l’appât du gain au pic de sa carrière alors qu’il aurait pu être comblé de titres : David Beckham consternera toujours par sa capacité à rallier même les plus sceptiques lorsqu’il revient démontrer une volonté sans borne…jusqu’à quand ?

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