Abbiati : « Aucun joueur n’a démontré être « da Milan » la saison passée »

• Tweet
• Pin It

Christian Abbiati est reparti pour une quatorzième saison sous le maillot rossonero, la septième consécutive depuis son retour définitif au bercail à l’été 2008. A tout juste 37 ans, l’actuel titulaire au sein des cages rossonere vit un dernier défi sous le maillot de son coeur : relancer l’institution rossonera aux cotés d’une vieille connaissance qui le dirige désormais, Pippo Inzaghi.

Enthousiaste, mais résolument réaliste sur les capacités de son équipe, le sénateur milanais prend son role à coeur pour inculquer les valeurs de la maison milanaise : rigueur, travail, et investissement. Ce qu’il a exposé au cours d’une interview dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport de ce dimanche. Verbatim :

Avez vous trouvé une explication pour expliquer le déroulement de la saison passée ?

« Pour le moment non, je ne l’ai pas encore trouvée, sinon que nous avons manqué la phase aller. Ce ne fut pas normal de remporter 22 points seulement. C’était affreux, je me sentais mal, et pour la première fois dans ma carrière, je ramenais les soucis du travail avec moi à la maison. Je n’arrivais pas à me détacher de cela. Je dois pour cela grandement remercier ma femme. Cette saison n’a rien eu à voir avec l’ADN du Milan. Aucun des trente joueurs de l’équipe n’a démontré être da Milan ».

Lors de la phase retour vous alliez beaucoup mieux en terme de résultats, mais il semblerait que l’ambiance ne se soit pas beaucoup améliorée avec Seedorf.

« Effectivement, c’était une situation étrange. Nous avons joué une seconde partie de saison de haut niveau avec lui, mais d’autres questions ont influé dans le groupe, qui ne concernaient pas le vestiaire ».

On dit que l’arrivée d’Inzaghi a apporté une toute autre ambiance.

« Un enthousiasme fou, contagieux. L’équipe le suit en bloc. Les premiers pas sont décisifs pour repartir : si tout le monde adopte l’enthousiasme de Pippo, nous ferons de très bonnes choses. Me concernant, sa façon de travailler ne m’étonne pas : je le connais depuis longtemps, tout comme la rigueur de son travail ».

Une des paroles les plus entendues lors de ces dernières semaines est : « discipline ».

« C’est une bonne chose. Dans un contexte comme celui-ci, les détails ont leur importance. C’est seulement à ce prix là qu’on repartira de l’avant. Pippo est un exemple concret et crédible parce qu’il met en pratique ce qu’il demande à l’équipe. Les règles doivent être respectées et elles valent pour tous : autrement, on finit dans les tribunes ».

 

Comment pensez vous qu’il gérera Balotelli ?

« Mario est revenu avec de l’enthousiasme. Après un mondial négatif pour toute la Nazionale, je suis sur qu’il voudra démontrer que les choses sont bien différentes et que la situation sera différente de celle qu’il a vécu au Brésil ».

Quelques conseils à lui donner ?

« C’est un très bon garçon, qui est agréable et qui fait souvent des blagues, mais s’il donne le maximum, il n’y a pas de problèmes. Et puis, qui mieux que Pippo peut le « soigner », vu qu’il fut également attaquant ? »

A ce propos : Pippo ou Mister ?

« Mister ».

Revenons à Balotelli : pourra t-il devenir comme Ibrahimovic ?

« La force d’Ibra est simple : il se donne à 100% à tous les entraînements, et le travaille paie. C’est mathématique. Mario doit comprendre cela. Lorsque il mettra cette méthode en oeuvre, alors il pourra répondre de la meilleure des manières. Vous verrez qu’il réussira avec Inzaghi ».

Les règles sont claires pour tout le monde. Qu’en est-il avec les jeunes ? Vous en avez une belle fournée.

« Ce sont tous des garçons qui s’investissent beaucoup et qui souhaitent jouer au Milan. Sur certains aspects, nous devons les guider un peu ».

 

Comme quoi en particulier ?

« Bah, par exemple, je déteste les réseaux sociaux. Ça me fatigue de voir ma fille mettre une photo, et la voir ensuite passer son temps à contrôler combien de personnes l’ont vu. C’est une maladie. Je leur conseille de l’utiliser avec discernement, parce que c’est également pour moi synonyme « d’insécurité » : c’est comme si vous cherchiez à avoir confiance à travers les commentaires d’autrui ».

Ce rôle de sénateur est difficile…

« J’ai déjà expliqué ce rôle à quelques coéquipiers. Le concept de base est que porter ce maillot ne veut pas dire être arrivé, mais démontrer qu’on peut continuer à le porter ».

Mais vous, partez vous dans la peau d’un titulaire ?

« Non. Gabriel est jeune et il a un gros potentiel. Agazzi est un très bon portier, très efficace. Je suis un diesel, je dois bien me préparer et ce ne sera pas facile parce que l’age avance et je fatigue forcément (il sourit, ndlr). Si le choix de l’entraîneur ne porte pas sur moi, il n’y aura aucun problème ».

Un coéquipier sur lequel vous comptez la saison prochaine ?

« El Shaarawy. J’espère qu’il aura de nouveau la rage de vaincre qu’il avait démontré par le passé ».

La mission principale est de revenir très vite en Champions. Soyez sincère : les trois premières places sont à votre portée ?

« Je serai sincère : en ce moment non, parce que nous travaillons, nous sommes en train de construire. Nous dirons que ne pas débuter la saison comme les deux précédentes serait déjà une belle amélioration… ».

Mais le Milan pourrait faire comme la Juve du premier scudetto de Conte, qui était arrivée à la septième place.

« Il y a quelques similitudes, mais dans le football, tout peut arriver. Même un ballon entré d’un mètre à l’intérieur du but, qui est refusé… non ? »

• Tweet
• Pin It