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Une saison, des surprises

Une saison est particulièrement riche en rebondissements, confirmations mais aussi en déceptions, la saison actuelle n’échappe pas à la règle puisqu’elle en a surpris plus d’un. La première allégresse de la saison n’est rien d’autre que l’arrivée de Massimiliano Allegri à la tête de l’équipe rossonera, le coach italien a radicalement recadré son groupe en exigeant sérieux, motivation et travail, il faut donc se donner au maximum pour prétendre à une place de titulaire dans le onze milanais.

L’équipe démarre ainsi la nouvelle saison avec de nouvelles règles, les travailleurs sont rapidement récompensés alors que les joueurs oisifs sont quant à eux dignement sanctionnés. Ces nouvelles mesures destinées à bon entendeur ne tardent pas à s’appliquer, les résultats se révèlent en contrepartie très convaincants. L’erreur n’est pas cependant impardonnable et pour s’assurer une place importante au sein du groupe, un comportement acceptable est imposé dans une ambiance collective sereine et conviviale, l’entente et la complicité entre les joueurs restent des notions très importantes de ce Milan version Allegri. Tactiquement, le Milan s’est aussi métamorphosé, place au 4-3-1-2 équilibré et compact pour défendre et attaquer intelligemment. Les premières conclusions de ce profond remaniement se sont faits sentir dès le début de saison. Les joueurs motivés gagnent rapidement la confiance de l’entraîneur alors que les joueurs passifs se font écarter de l’équipe. Gattuso, exemple parfait du joueur engagé et enthousiaste, est (re)devenu un joueur clé du Milan après quelques saisons mitigées, au contraire de l’italien, Zlatan Ibrahimovic, joueur à vocation individuelle, a vite démontré qu’il pouvait entrer dans le clan milanais en modifiant radicalement son jeu. L’équipe s’est donc construite autour de joueurs motivés qui aident l’équipe à atteindre son but.

AC Milan-Zone vous propose un zoom sur les surprises de la saison et leur essor…

 

Gennaro Gattuso est l’un des artisans du succès rossonero en première partie de saison, pourtant son passé et notamment ces deux dernières saisons ne plaident pas en sa faveur. Le cauchemar du calabrais débute sous l’ère Ancelotti par une grave blessure au genou qui l’éloignera des terrains pour une longue durée. Son retour sur le terrain ne s’avère pas aussi épineux que la blessure même si le gladiateur milanais traverse une période d’adaptation assez contraignante. La saison se clôture sur une mauvaise note pour les rossoneri, Ancelotti quitte le club et est remplacé par Leonardo. Les ambitions de Gattuso sont tout de même stimulantes et prometteuses, il souhaite retrouver une place importante au sein du club. Malheureusement, le sort s’acharne sur Rino: deuxième journée de la saison (2009-2010) derby sous haute tension entre le Milan et l’Inter, Gattuso se blesse en fin de première période au genou et est contraint de sortir, mais pour ne pas laisser ses co-équipiers en infériorité numérique dans un match difficile, Ringhio retarde sa sortie de quelques minutes, le temps que Seedorf enfile ses godasses. Quel sacrifice ! Juste avant son remplacement, alors qu’il est déjà averti, il reçoit un deuxième carton jaune synonyme d’expulsion pour une faute. Sa sortie du terrain est aussi remarquée sinon plus, énervé de son expulsion et du retard de Seedorf, il jette le brassard de capitaine sur le sol. Un match a effacer, certainement la plus mauvaise soirée de la carrière de Gattuso, en effet durant toute sa carrière l’italien a été un joueur professionnel respecté par tout le monde.

Par la suite, les choses ne font que s’empirer pour Gattuso sur le plan sportif, après la blessure, ses relations avec Leonardo se détériorent et il ne bénéficie que de rares minutes de jeu. Leonardo ne compte pas changer ses plans, et pourtant la concurrence pour épauler le duo Ambrosini-Pirlo ne s’annonce pas rude. Gattuso, quant à lui ne bronche pas et continue à travailler avec rigueur et motivation pour gagner une place. Un exemple admirable que Leonardo ne constate pas, on peut même accuser l’entraîneur brésilien de jouer la carte de la préférence, au lieu d’aligner le joueur approprié et compétitif. La saison se termine sur la même note que la précédente, des résultats moyens conjugués au licenciement du coach. Ce qui suit ne semble pas faire partie du cauchemar de Gattuso et pourtant… Malgré sa saison décevante et contre toute attente, le vétéran milanais est convoqué pour disputer la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud, cet appel suscite d’ailleurs de nombreuses spéculations parmi les médias italiens, mais l’image que dégage cet homme est fondamentale pour l’ambiance et la cohérence du groupe. C’est ainsi que l’équipe d’Italie s’envole pour défendre son titre en compagnie de Gattuso. Composé essentiellement d’anciens joueurs expérimentés champion du monde 2006, la Squadra Azzura quitte le mondial 2010 par la petite porte, une élimination dès les phases de groupe qui enterre l’équipe « vieille et usée » de Lippi. Un calvaire qui vient s’ajouter à la longue liste de Gattuso qui décide de prendre sa retraire internationale.

Son avenir au Milan n’est pas d’autant plus assuré, Gattuso souhaite avant tout jouer régulièrement au football, mais avant d’envisager un départ, il consulte Allegri et ses projets pour prendre une décision. Il reste finalement au Milan, et repart avec les mêmes objectifs ambitieux de la saison précédente, regagner une place de titulaire aux côtés de Pirlo et Ambrosini pour reformer le trio inévitable des années glorieuses du cycle Ancelotti. Gattuso n’a pas dit son dernier mot et dès le début de saison, il impressionne tous ses observateurs et devient un titulaire incontestable dans le 4-3-1-2 d’Allegri. Match après match, il confirme ses prestations précédentes et parvient même à progresser. Un vrai leader, le joueur qui ne lâche jamais le match, le premier comme le dernier rempart, l’homme a tout faire dans un match, le gladiateur. Ringhio renaît de ses cendres après deux saisons ratées et gâchées, l’erreur du derby a été oubliée par les tifosi, désormais Gattuso a entamé une deuxième carrière. Un retour inimaginable pour un joueur qui était clairement sur le départ, qui pouvait prédire un tel avenir pour Gattuso il y a quelques années de tout cela ?

Tout comme Gattuso, il était loin de prétendre à une place de titulaire en début de saison, mais il a connu un match qui a tout changé pour lui, un match incroyable et fantastique, qu’il ne pensait même pas débuter ou même jouer. 3 novembre 2010, le Milan AC accueille le Real de Madrid dans un choc qui s’annonce déjà capital pour l’avenir du Milan en Ligue des Champions. Alors qu’il est pressenti pour une place de remplaçant, Antonini déclare forfait au dernier moment et Abate débute en fin de compte le match. Face à Cristiano Ronaldo la tâche est loin d’être facile, mais c’est ainsi que l’ascension fulgurante d’Abate démarre. Joueur habitué à jouer les seconds rôles, ils montrent de grosses lacunes défensives, mais face à Ronaldo il souhaite montrer un deuxième visage inconnu du grand public. Pari réussi pour Abate, son adversaire portugais n’a été que l’ombre de lui-même, des duels perdus, des gestes inutiles, globalement un match transparent, impuissant face à la lumière milanaise qui s’est confortablement installé sur le côté droit de la défense rossonera. Le match de la confiance pour Abate, ses prochaines prestations ne font que confirmer la première, irréprochable défensivement et efficace en attaque. Ce joueur qui combine rapidité et lucidité devient même le premier choix d’Allegri sur les côtés de la défense, une surprise selon Tassotti, impressionnant.

Les anciens primaverini se sont aussi illustrés cette saison et en particulier Alexander Merkel et Rodney Strasser, les anciens protégés de Stroppa ont petit à petit gravi les échelons pour devenir des éléments importants du groupe rossonero, encore inconnu du grand public la saison passée, ils ont réussi à impressionner Allegri qui n’a pas hésité à les encourager. Doté d’une vision du jeu et d’une technique inimitable et impressionnante, à son âge Merkel est sans doute l’un des plus grands espoirs du football européen. A l’instar de son co-équipier allemand, Strasser a réussi à se démarquer grâce à un physique imposant et colossal. Ils font désormais partie des grands et leur brillante ascension commence déjà à être tracée.

Les grands comme les petits ont donc impressionné les regards en cette première partie de saison, une tendance à confirmer. Dans un contexte entièrement différent, leurs carrières ont pris des tournures désastreuses, prévisibles pour certains, inattendues pour d’autres. Pour Ronaldinho tout commence en fin de saison dernière, écarté par Dunga en vue de la Coupe du Monde 2010, son objectif de saison n’avait pas été atteint. Il décide tout de même de rester au Milan pour convaincre le nouveau sélectionneur brésilien Mano Menezes. Cependant, face à la rude concurrence et au lourd travail imposé par Allegri, il se décourage et ne montre aucun signe de motivation pour prétendre à la place de trequartista tant convoitée. Il est écarté du groupe et décide de quitter le Milan pour un retour au Brésil. Le fêtard brésilien est désormais un ex-rossonero, il a rejoint le club de Flamengo attiré par un gros salaire, oubliant ainsi son ancien club deGremio qui a pourtant tout tenté pour ramener la star brésilienne au bercail.

Son ancien coéquipier, Antonini par contre est resté fidèle au club, malgré son début de saison avorté. Il n’a pas connu une baisse de régime ou de motivation mais il a été victime d’une montagne de blessures. Il traverse actuellement un période de réadaptation difficile, qu’il n’arrive pas à surmonter, soutenu par Allegri, Antonini ne doit pas suivre la dérive de Ronaldinho, et comme l’a déjà précisé le coach rossonero, le travail apporte souvent ses fruits.

La première partie de saison a révélé au public rossonero de nouveaux joueurs mais aussi le retour inattendu et abouti d’anciens vétérans, ils sont parvenus à atteindre une place importante au sein du groupe. Néanmoins, dans l’ombre de cette réussite, un travail sans faille a été fourni par chaque joueur pour progresser et ainsi gagner la confiance du coach. Les mots d’ordre d’Allegri sont désormais clairs et recommandés, tous les membres de l’effectif sont prévenus, Gattuso a montré qu’on pouvait revenir en grande forme avec de la motivation et du travail, avant donc de crier victoire mieux vaut bûcher.

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