Un avenir nébuleux
Comme de coutume à chaque fin de mercato depuis le début du low-cost milanais, les doutes fleurissent dans les têtes des tifosi rossoneri. La parcimonie s’est de nouveau invitée chez les dirigeants milanais qui n’ont pas hésité à lésiner sur les moyens lors de ce mercato estival. Et à l’instar du dernier mercato qui avait vu les départs conjugués de Thiago Silva et Ibrahimovic, aucune réelle dépense n’est à signaler. Poli, Matri et Kakà ont rejoint le club tandis qu’Ambrosini, Boateng, Antonini, Bojan, Petagna, Kingsley Boateng et Salamon ont fait le chemin inverse. Mais contrairement aux années précédentes, les cadors italiens semblent enfin être au rendez-vous. Face à une concurrence en plein essor, comment ce Milan version 2013-2014 peut-il ainsi s’imposer en Italie et en Europe ?
Cette même question se posait également la saison dernière. Le Milan avait alors perdu Thiago Silva et Ibrahimovic et accueilli Montolivo comme seul réel renfort, puis Balotelli en hiver. A défaut d’être dépensier, ce mercato 2012 s’était révélé au contraire bien plus fructueux pour les caisses milanaises, austérité oblige. Le Milan ne fait officiellement plus partie des ogres des mercatos en Europe et même en Italie, car vraisemblablement cette austérité, ou faille du championnat italien (selon Galliani) ne touche que le Milan. Et malheureusement, ce nouveau mercato n’a pas échappé à la règle, avec une balance dépense/gain quasiment stable et équilibrée. Ainsi, l’argent encaissé grâce à la vente de Boateng a été réinvesti pour le transfert de Matri notamment. Néanmoins, contrairement aux arrivées de Montolivo ou Balotelli, aucun de ces transferts ne fait réellement l’unanimité auprès des tifosi. Kakà, l’ancien prodige rossonero, est jugé trop vieux, fini et épuisé par certains, et en méforme totale depuis son départ du Milan. Cependant, son arrivée ne pourra que réhausser le niveau technique du club rossonero, aspect ou il fut en difficulté la saison passée en raison de l’absence d’un numéro dix de qualité.
Alessandro Matri de son côté, n’a jamais vraiment brillé à la Juventus et atteindra bientôt la trentaine (jeunesse avant tout au Milan bien évidemment !). Seul Andrea Poli porte sur ses épaules une once d’espoir, mais Allegri ne semble pas encore déterminé à lui donner une place importante au sein de l’effectif, préférant à maintes reprises Muntari, pourtant pas très convaincant. Même la Curva Sud milanaise, pourtant en accord parfait avec Galliani s’est permis de critiquer le mercato milanais en déconseillant le transfert de Matri, avant de se rétracter quelques heures plus tard sans donner une raison plausible (mise au point chaleureuse avec Galliani certainement). Autre absurdité de ce mercato milanais, la focalisation sur le secteur offensif avec les arrivées de Kakà et Matri qui renforcent un secteur de jeu déjà bien fourni, l’attaque, si l’on prend en compte le retour prochain de Pazzini, alors que la défense du club reste peu ou prou instable, entre blessure et incompétence. Le Milan ne peut pas d’ailleurs compter sur un meneur défensif comme l’étaient auparavant Nesta ou Ambrosini.
Par ailleurs, cette saison pourrait se révéler bien plus difficile au vu des mercatos réalisés par les différentes équipes italiennes. La Juventus par exemple ne cesse de se renforcer, et du coté du Napoli, pour faire oublier le départ de Cavani, De Laurentiis n’a pas hésité à ouvrir le portefeuille. Enfin, la Roma, l’Inter, la Lazio et la Fiorentina ont profité de ce mercato pour combler les lacunes de leurs effectifs. Mais bien sûr il est encore trop tôt pour juger ces clubs et se montrer si pessimiste. Au Milan, on compte plutôt sur l’explosion définitive de Balotelli et El Shaarawy, le retour de blessure glorieux de De Jong, la confirmation de De Sciglio et Montoliv,o, les éventuelles surprises Niang, Cristante, Saponara ou même Kakà et peut-être qui sait l’apparition soudaine d’un défenseur central accompli.
Plus encore que les saisons précédentes, l’avenir du club rossonero reste flou et incertain. Pas de réel bouleversement au sein de l’effectif ou de la direction, quelques simples réglages et comme de coutume un dernier jour de mercato imprévisible et tonitruant pour apaiser les plus désabusés et pour complimenter un Galliani pourtant dépassé par le cours des évènements. Les fondements de ce nouveau Milan n’ont pas changé, c’est désormais aux joueurs milanais de répondre présent sur le terrain, pour redonner espoir au peuple milanais et vivifier le flambeau rossonero.
