Il avait débarqué au Milan à l’été 1980 et il en repart 36 ans plus tard : hier, Mauro Tassotti a décidé de quitter le club rossonero. L’ultima bandiera aux 583 matches, qui compte plus d’années de présence au club que Silvio Berlusconi, s’en va et comme à son habitude, cela se fait en toute discrétion.
Un seul article ne suffirait pas à décrire l’immense carrière du Tasso (le « blaireau ») réalisée sous le maillot du Milan. Le palmarès qu’il s’est forgé en tant que joueur parle de lui-même : cinq Scudetti, trois Champions League, deux Coupes intercontinentales, trois Supercoupes de l’UEFA et quatre Supercoupes d’Italie. Pour les plus anciens parmi les tifosi, comment oublier les performances de la ligne défensive Maldini – Costacurta – Baresi – Tassotti ? Pour les plus jeunes, on ne saurait que trop vous conseiller de chercher quelques vidéos sur quatre des plus grands défenseurs de l’histoire du football.
Après une telle carrière, Tassotti prend les rênes de la Primavera en 1997. En 2001, il est amené à diriger l’équipe professionnelle en compagnie du regretté Cesare Maldini, ce qui lui permettra d’être à la mène lors de l’inoubliable 6-0 infligé à l’Inter en ce début de XXIème siècle. Puis sa carrière d’entraîneur adjoint débute : comme il a porté le numéro 2 sur le terrain, Tassotti sera toujours le numéro 2 sur le banc. Symbole de discrétion et de fidélité, il reste alors que les entraîneurs passent, assurant parfois l’intérim lorsque cela est nécessaire. Tous les ans, il apparaît dans l’organigramme du Milan alors que l’on oubliait presque sa présence à la fin de la saison précédente. Discrétion, on vous dit.
Mais voilà, toutes les histoires ont une fin. A l’été dernier, après l’arrivée de Mihajlovic et de son propre staff sur le banc du Milan, une autre mission est proposée au natif de Rome : pour deux saisons, il doit superviser les rossoneri prêtés ici et là. Finalement, il a décidé hier de mettre fin à ce rôle presque ingrat, indigne de ses qualités d’entraîneur. Après 36 ans de bons et loyaux services, l’heure est arrivée de tourner la page… et de peut-être retrouver un banc d’entraîneur. En effet, il semblerait qu’il soit le favori pour le poste de sélectionneur adjoint – évidemment ! – de l’Ukraine auprès d’Andriy Shevchenko, pressenti en tant que numéro 1.
Simplement, merci.