Pepe Reina, la bonne idée

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Si ce n’est pas encore officiel à l’heure actuelle, tout porte à croire que Pepe Reina sera la première recrue rossonera en vue de la saison 2018-2019. Décrié par une partie des tifosi du Napoli, l’Espagnol va quitter la Campanie libre de tout contrat, lui qui portait la tunique azzurra depuis 2015 après un premier passage en prêt deux ans plus tôt, pour s’engager au Milan. Toutefois, quel est l’intérêt de ce recrutement ? C’est la question qui taraude de nombreux esprits milanais depuis plusieurs semaines et le début des rumeurs envoyant Reina en Lombardie. S’il peut paraître incongru de prime abord, ce transfert répond tout de même à un besoin évident.

Peu importe la source, il y a bien une chose sur laquelle les médias sont unanimes : Pepe Reina rejoindra le Milan en qualité de deuxième gardien, pour deux saisons et un salaire d’environ 2M€ hors bonus. En effet, le vétéran Marco Storari – second choix pour la cage rossonera depuis un an – raccrochera définitivement les gants et les crampons en juin prochain, laissant un poste vacant derrière l’intouchable Gianluigi Donnarumma. Dès lors, pour le remplacer, il était difficile d’imaginer mieux qu’un profil comme celui de Pepe Reina, gardien titulaire de l’actuelle deuxième meilleure défense du championnat avec 19 buts encaissés.

Du haut de ses 35 ans, l’Espagnol dispose d’un CV particulièrement intéressant : près de 400 matches avec Liverpool, 36 sélections avec la Roja, environ 175 matches sous le maillot du Napoli… Il va sans dire qu’avec cette solide expérience du haut niveau, Reina apparaît particulièrement intéressant pour un club comme le Milan dont le gardien titulaire n’a que 19 ans. S’il s’est déjà montré sportivement très mature (insistons sur le ‘sportivement’), Donnarumma ne pourra que bénéficier de la présence d’un gardien ayant été reconnu comme une des belles références en Europe il y a quelques années. Tout cela profitera donc au Milan, qui pourra ainsi faire souffler son jeune prodige lors des compétitions ou matches plus secondaires, à la faveur de l’Espagnol. De plus, il ne faut pas oublier qu’au cours de la saison 2014-2015, Reina avait rejoint le Bayern Munich pour être la doublure de luxe de Manuel Neuer.

En outre, en s’attachant les services de Reina pour les deux prochaines saisons, le Milan va s’offrir une véritable sécurité en vue des prochains mercati qui s’annoncent mouvementés. La presse italienne l’a encore montré aujourd’hui, comme la semaine dernière, comme la semaine d’avant, comme il y a un mois, bref, comme il est de coutume à intervalle régulier depuis juillet dernier : la permanence de Donnarumma au Milan pour la saison 2018-2019 n’est pas franchement assurée. Malgré l’amnésie globale qui règnent chez les tifosi en ce qui concerne l’épisode pathétique de juin dernier, les dirigeants lombards quant à eux ne souffrent bien heureusement pas de ce mal. Donnarumma n’ayant toujours pas changé d’agent, il vaut mieux prévenir que guérir, contrairement à l’été dernier.

Souvenons-nous que lorsque le 99 rossonero avait fait savoir qu’il ne voulait pas rester au club, le Milan semblait avoir été pris au dépourvu (et qui ne l’était pas parmi les tifosi !). Massimiliano Mirabelli s’était donc lancé à la recherche rapide du remplaçant de Donnarumma, sondant l’agent de Norberto Neto, contactant déjà Pepe Reina et se montrant proche de conclure avec Mattia Perin. Finalement, le natif de Castellammare di Stabia avait fait volte-face, ne crachant pas sur 6M€ annuels nets et un poste de troisième gardien pour son frère, perdu dans les fins fonds du championnat grec. Cette situation de ‘panique’ doit donc être évitée et c’est pourquoi le transfert de Reina devait se conclure rapidement.

Au cas où le sketch préféré de Donnarumma et de son entourage devait reprendre, le Milan aurait donc dans son escarcelle un gardien relativement performant, autrement plus que Storari et le frère du 99, susceptible de prendre immédiatement la suite du prodige déjà multimillionnaire à même pas 20 ans. Il reste évidemment à savoir quelle pourrait être la durée de cet intermède : serait-ce une voire deux saisons, le temps que le jeune Alessandro Plizzari confirme les espoirs placés en lui à l’occasion d’un prêt dans un club de Serie A cette fois-ci ? Serait-ce quelques semaines, le temps pour le Milan de recontacter le Genoa pour boucler enfin le transfert de Mattia Perin, promis à la tunique lombarde depuis plusieurs années maintenant ?

Par ce transfert, le Milan assure, pourrait-on dire, ‘l’avenir à court terme’ du poste de gardien de but. Si le spectre du parametro zero rôde encore autour de CasaMilan et est susceptible de déclencher des cauchemars aux tifosi pourtant aguerris à ce mal récurrent des dernières années du Milan époque Fininvest, l’arrivée de Pepe Reina souligne toutefois la prévoyance des dirigeants actuels, dans l’optique de préparer au mieux le retour du Milan au premier plan, pourquoi pas avec la Champions League dès la saison prochaine.

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