Pato, un oison en cristal…
Comment qu’il se porte mieux ? Cela est faux, Monsieur se porte toujours mal ! Le malade n’est plus imaginaire et a fêté une nouvelle blessure contre les bourguignons d’Auxerre. Les problèmes musculaires commencent à s’enchaîner si vite que notre petit joyau commence à devenir un peu plus banal. Censé être le futur d’un Milan conquérant et le prochain prodige du football mondial, il y aura une difficulté supplémentaire à la maturation, qui séparera maintenant Pato de ce statut : son corps fragile.
Alexandre est devenu très certainement Grand, trop vite, jouant dès l’age de 16 ans titulaire chez les moins de 20 de l’Internacional, remportant le titre avec le club et le trophée de meilleur joueur du championnat, avant d’enchainer la même saison, ses premiers matchs avec l’effectif pro et ses premiers succès. De la arrive la Coupe du Monde des Clubs et un record hautement symbolique brisé.. le plus jeune joueur ayant marqué un but dans une compétition Fifa, battant de 137 jours le précédent record détenu par Pelé.
Sans vraiment de pause, notre jeune adolescent enchaîne avec ses premières titularisations sous le maillot auriverde avec, encore une fois, les moins de 20 ans et une victoire dans le championnat de la catégorie du continent. Très vite, il deviendra rossonero juste avant sa majorité.
Psychologiquement et physiquement, le vécu est déjà grand. Si dans la tête, les fameux six mois d’adaptation dont il a bénéficié avant de jouer, a grandement aidé, le corps n’a pas de répit, entre les entrainements et les matchs non-officiels, juste avant ce 13 Janvier, ou au coté de Ronaldo, il va scorer pour son premier match en Série A, un des cinq buts contre le Napoli . Presque incontournable le reste de la saison, sa ligne de stats se conclue par ces chiffres, 20 matchs, 9 buts et 72 minutes de moyenne par match.
Il n’y aura pas de grande transition entre ses premiers pas avec le Bresil en senior, une petite participation aux JO de Pekin et sa première saison complète avec le Milan, 42 matchs et 18 buts toutes compétitions confondues.
Si jusque la, son corps endure les souffrances, les ennuis arrivent et sont nombreux. Tout commence à la trêve hivernale, ou des douleurs à la cuisse droite le rattrapent. On a du mal à cerner la blessure sur Milanello. On le fait reprendre trop vite et les rechutes se bousculent au portillon. Plus tard, on apprendra que ces douleurs finalement localisés aux adducteurs seraient liés à des problèmes dentaires. Il reprend contre Udine, un mois plus tard, sur le banc, et doit rentrer au cours de la treizième minute. La cause ? Une blessure de monsieur Mancini. Il sera titulaire quatres jours plus tard contre Manchester, et disputera le match en son intégralité, avant de faire trois matchs de championnat en qualité de titulaire et en une semaine d’intervalle. Merci Leonardo. Et arriva une nouvelle rechute. De nouvelles douleurs à la cuisse, qui le font sortir contre l’Atalanta. Devinez… oh non, pas les adducteurs. Les IRM ont montrés une déchirure sans lésion grave. Tant mieux, on le fera reprendre la compétition plus vite.
On le voulait pour Manchester, on ne l’aurait même pas trois jours après pour le Chievo. Pato va finalement revenir contre le Napoli, et surprise, après 15 minutes passées sur le terrain, il doit sortir. Cette fois-ci, c’est une lésion. Il reviendra pour les deux derniers matchs de la saison uniquement.
Dès lors, toute la faute incombe aux salariés du Milan Lab qui ne sont plus à cela près, et les membres du secteur médical en payent le prix, licenciements et démissions vont accompagner le destin de ces fauteurs de troubles. Malgré les têtes coupées, la blessure reste inhérente au joueur. Une distorsion à la cheville droite cet été puis maintenant, ce sont les adducteurs de la jambe gauche qui flanchent.
Les causes peuvent être multiples, du surentrainement et de muscles développés disproportionellement les uns des autres, jusqu’à une mauvaise hygiène de vie. Et c’est ce point qui retient l’attention. Outre sa première alerte aux adducteurs causée par des ennuis dentaires, l’ex-compagne de Pato a justifié son divorce par le côté fêtard d’Alexandre. Ceci peut expliquer cela, bien que la faillite soit collective. En attendant de pouvoir disposer de recul sur cette saison, le nombre de blessés à Milanello fut juste impressionnant ces dernières saisons, et si on rajoute à la possible faiblesse des plannings d’entrainement, du staff médical en son ensemble, d’une hygiène de vie pas suffisamment soignée et d’un nombre de matchs disputés déjà impressionnant à l’âge de 21 ans, on peut obtenir un talent gâché.
