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Paolo n’a pas changé

Il était impliqué dans diverses rumeurs, le timing est parfait pour Paolo afin de s’expliquer et également de revenir sur sa personnalité et les dossiers chers au calcio italiano. Une interview très intéressante menée par Enrico Curro pour la Repubblica.

Paolo Maldini, alors iras-tu à l’Inter ?

« C’est une nouvelle fabriquée sur une rencontre fortuite avec Moratti. À New York, dans une rue. Il y a une estime réciproque, mais Moratti ne me le demanderait jamais. »

Ni-même Leonardo, le transfuge ?

« Il l’a seulement fait sur le ton d’une remarque. Lui sait que mon histoire est différente de la sienne. »

Il aura au moins demandé conseil

« Il a décidé d’être entraîneur et ça lui plait. Il m’a demandé conseil, mais il a déjà son idée en tête. »

Et que veut faire ce symbole du Milan et de la Nazionale, loin du football depuis 18 mois ?

« Travailler pour le sport dans lequel j’ai vécu une bonne partie de ma vie, cependant uniquement pour faire quelque chose qui me plait. Je serais un jeune dirigeant de toute manière. »

Pas entraîneur ?

« Trop de voyage, je ne veux pas m’éloigner de Milan pour l’instant. Je jouis des choses simples : les fils, le plus important, la famille, les amis, le sport. En tant que footballeur, je ne programmais jamais ma semaine. J’ai une marque de vêtement et une activité immobilière. Je n’ai aucun problème économique, je peux être sélectif. »

Aucune proposition alléchante n’a été faite ?

« J’énumère. Le secteur jeune du Milan, de la part de Galliani, au retour d’un déplacement, dans un avion : je ne l’ai jamais vu comme mon futur métier. Chelsea avec Ancelotti : je venais à peine de prendre ma retraite et le cas Wilkins (NDLR : ancien adjoint d’Ancelotti à Chelsea, licencié par le club il y a peu) montre qu’il y a un peu de confusion. La FIGC : J’ai fais la cérémonie pour l’Euro, Albertini (NDLR : Demetrio) et le président Abete me voulaient. Mais je ne me sens pas apte à un rôle politique. »

Commentateur télé ?

« Je m’y vois peu, à faire des questions à peine après la fin d’un match : Je m’en passerais. »

Leonardo te revoulait sur le terrain.

« À Milanello, peu importe la forme. Le problème était dans quelle forme. »

Donc, tu seras un dirigeant du Milan.

« Je veux servir quelque chose qui ne soit pas improvisé. Je connais le Milan et le football, je serais une ressource au niveau technique. Mais aujourd’hui, je vois difficilement ma position dans l’organigramme. »

Aucun coup de téléphone de Berlusconi ?

« Il est engagé en politique, il n’est pas toujours présent pour la stratégie du club. »

L’Uefa de Platini ?

« Aucune proposition. Ce n’est pas si mal, d’une certaine façon pour le snob qui refuse tout. Simplement, je ne veux pas renoncer à mon indépendance intellectuelle. »

Ne crains-tu pas de laisser passer le train ?

« Non, j’aime sérieusement le sport. Et je vous confirme mes nouveaux défis personnels : boxe et tennis. »

Maldini boxeur ?

« Avec trois amis, deux sont mes anciens partenaires Ba (NDLR : Ibrahim) et Carbone (NDLR : Angelo). Une pure fatigue. Aucun match jusque là, seulement des entrainements au gant avec l’instructeur. Je me suis déjà assez cassé le nez en tant que footballeur. Le tennis par contre, je dois comprendre l’importance de l’esprit. Je joue le service volée, je vais rapidement faire quelques tournois. »

À propos de l’état d’esprit, Cassano ?

« Je ne juge jamais sans connaitre. Au Milan on apprend le respect de la hiérarchie. »

L’an passé tu critiquas la politique du club.

« J’ai critiqué par amour. Après trois ans sans investissement, pourquoi dire qu’on pouvait tout gagner ? Leonardo était un risque en rapport à son histoire : Sacchi et Capello étaient également des risques. »

Cette année ?

« Ibra, Robinho et Boateng ont apporté de l’enthousiasme. Et Allegri est très bon. Il sait s’adapter, ne s’est pas focalisé sur une tactique. »

L’Inter remonte

« Mais Allegri va récupérer les blessés. En Champions, l’écart me semble encore consistant. Ou tu investis sur les gros ou tu mise sur le secteur des jeunes, en sachant cependant qu’il faudra 5-7 années. »

En tant que spectateur, t’amuses-tu ?

« Ces petits barcelonais me font devenir fou : depuis le secteur des jeunes privilégie la technique au physique. En Espagne on joue bien : je voudrais tant voir Giuseppe Rossi. »

Qu’est ce qui ne te plait pas ?

« Les théories du complot et les protestations sur le terrain. Ça me fait mal. À Christian et Daniel, qui ont 14 et 10 ans, je leur interdis. »

Le football italien est en crise ?

« Le miroir est l’Europa League : des stades vides et des équipes dominées. Il doit y avoir un changement de mentalité sur les jeunes. »

Le Mondial ?

« Équipe sans vie et sans qualité. On va encore souffrir. Je souhaite bonne chance à Prandelli, mais je ne vois pas le changement de génération. »

Messi Ballon d’Or ?

« S’il récompense le plus fort, c’est juste qu’il le gagne pour les 5 prochaines années. S’ils prenaient en compte le Mondial ou la continuité, ça aurait du être Iniesta ou Xavi. »

Le fair-play financier de Platini ?

« Il est juste : certains clubs anglais, avec des dettes de 500M€, dominaient le marché. Platini est démocratique. De temps en temps il taquine nous les italiens, mais Blatter est cent fois pire. »

Rivera, Baggio et Sacchi à la FIGC ?

« On attend un travail long sur la sportivité et le gout pour le jeu. C’est la marque du Milan, depuis l’époque de mon père. »

Tes fils seulement pourront mettre le maillot numéro 3.

« L’essentiel est qu’ils se comportent bien, ensuite ils prendront ce que la vie leur donnera. Je suis content qu’ils jouent au football : ça leur donne des valeurs importantes, par rapport au monde dans lequel vivent les garçons. Le football est démocratique : tu vas de l’avant si tu es bon, on ne regarde pas ton nom. Et tu apprends à gagner et à perdre. »

Excuses-tu, les lumières de Marseille (NDLR : ¼ de finale de la Champions 1991) ?

« Je dirais rapidement que de disqualifier le Milan des coupes était équitable. L’Italie est un pays qui ne sait pas perdre : si tu perds, tu es un homme qui ne vaut rien. Après la défaite d’Istanbul en 2005 très bien jouée, deux gamins à l’aéroport réclamaient des excuses. »

La suite fût ton adieu avec des contestations à San Siro.

« C’est mieux ainsi : cette journée a montré mon détachement total envers ces personnes. »

L’esclavagisme de la télé est inévitable ?

« Oui, même si les matchs nocturnes et les stades inhospitaliers éloignent les tifosi. Et les terrains sont risqués pour les joueurs et le spectacle. Le football italien n’a plus d’alibi : nous devons organiser un autre Mondial, pour nous mettre au pas avec l’Europe. »

Platini veut un championnat d’été.

« Je suis plus pour deux arrêts pendant la saison : le nombre de blessure montre que le calendrier est insoutenable. »

Il dit aussi que les footballeurs gagnent trop.

« C’est le marché qui fait les salaires. Cette phrase sur les milliardaires est de la démagogie : les points contestés par l’AIC sont sacro-saints. Le transfert forcé, mais plaisantons-nous ? Il y a des présidents un peu particulier sur le plan de la moralité, qui font de l’intimidation. Et le président de la Lega, Beretta, ne me plait pas. »

Cependant la route vers les nouveaux contrats est ouverte.

« Je n’aurais jamais signé le contrat de Chiellini avec la Juve. Le club peut décider si un professionnel peut aller en discothèque ou comment il s’habille ? »

Tu arrête la Nazionale un Mondial avant le triomphe.

« Je suis fier de mes records avec le Milan et la Nazionale, mais j’aurais préféré un adieu différent de la Corée. »

L’arrestation de l’arbitre Moreno pour drogue ?

« Son refus de serrer la main à un de mes coéquipiers et le dialogue en espagnol m’avaient paru bizarre. Maintenant les doutes se sont accentués. »

On prend les dernières bandiere, Totti et Del Piero.

« J’ai été au Milan de 10 à 41 ans. Il sera toujours plus difficile de voir des histoires comme la mienne. Un jour ça sera impossible comme les échanges entre l’Inter et le Milan. »

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