Outai-projet-outai ?
23 mai 2007, Athènes : finale de la ligue des champions édition 2006-2007 entre l’AC Milan et Liverpool. Ce jour-là, le Milan prend sa revanche de 2005 en battant les Reds grâce à un doublé d’Inzaghi (alors que les statistiques officielles ne répertorient qu’un seul tir). La réduction du score par Kuyt ne changera rien : le Milan décroche sa septième coupe aux grandes oreilles de son histoire. Ah nostalgie quand tu nous tiens…
Ce trophée représente vraiment un tournant pour le club de Silvio Berlusconi. A partir de cette date, le Milan va entamer sa descente aux enfers (pour le club du diavolo, quoi de plus normal) : les résultats sportifs ne sont plus à la hauteur avec une coupe du monde des clubs et une supercoupe d’Europe (2007), un scudetto et une supercoupe d’Italie (2011). Et ne parlons même pas des résultats en Europe où le meilleur résultat du club a été un (humiliant) quart de finale l’année passée face au Barça.
Après 2007, le Milan a raté le coche : au lieu de préparer l’avenir et penser à remplacer les cadres, le club décide de prolonger tout le monde avec des revalorisations salariales indécentes à la clé, gonflant ainsi la dette du club. Ce mauvais choix entraîne la politique low cost (et low quality) et la vente forcée des joueurs ayant une grande valeur marchande pour réparer les erreurs du passé.
Mais une lueur d’espoir est née lors du dernier hiver : le club pense à miser sur les jeunes et la formation pour retrouver son lustre d’antan. Chose que le club aurait du faire en 2007-2008. Vaut mieux tard que jamais comme dit le proverbe. El Shaarawy et De Sciglio étant les précurseurs de ce nouvel élan, d’autres jeunes joueurs vont les rejoindre : Cristante et Petagna sont promus en équipe A et d’autres jeunes talents (?) sont achetés comme Salamon, Niang, Gabriel, Saponara, Poli ou Vergara. Le train semble être en marche. Seulement voilà, une grève sauvage semble freiner la progression de ce train.
Le Milan a en effet acheté ces joueurs, mais n’a pas l’air de vraiment compter sur eux : Salamon part à la Sampdoria contre la copropriété de Poli qui est utilisé pour faire souffler les « anciens » alors qu’il est le meilleur milanais depuis le début de saison avec De Jong.
Niang a quant à lui refusé un prêt au Genoa et Petagna a du partir en prêt (avec option d’achat de la copropriété, surement en prévision pour Poli) pour laisser sa place au plus grand investissement du club milanais lors du dernier mercato, j’ai nommé Alessandro Matri. Joueur qui est « à coté de ses pompes » depuis plus d’un an, et qui rate tout ce qu’il entreprend depuis son retour à Milanello.
Le retour de Kakà (et peut-être l’achat de Birsa) peuvent freiner l’éclosion de Saponara. Quant aux deux jeunes sud-américains Vergara et Gabriel, ils semblent être, pour l’instant, dans la lignée des Viudez, Cardacio, Grimi ou Adiyiah : de simples achats pour préserver le nombre d’extra-communautaires dans le noyau. Et puis, Gabriel n’est que le troisième gardien. Enfin, les dirigeants ont préféré faire venir Silvestre qui sort d’une saison catastrophique à l’Inter, plutôt que de donner sa chance à Vergara.
En résumé, il n’y aurait qu’El Shaarawy, De Sciglio et Poli qui pourraient vraiment jouer avec Niang qui irait grappiller quelques minutes par-ci par-là. Il faut utiliser le conditionnel car Allegri pourrait préférer Constant ou Emanuelson par rapport au jeune numéro 2 rossonero comme il l’a déjà fait la saison passée. Des doutes sont aussi possibles pour le pharaon : proche (ou pas) d’un départ en début de mercato, il pourrait être mis de coté au profit d’un Pazzini ou d’un Matri qui ont des profils peut-être plus adaptés pour jouer dans une attaque à deux.
De plus, on peut déjà dire que Balotelli partira titulaire à chaque fois (sauf quand il sera suspendu pour ses bêtises), ce qui veut dire que Matri, Pazzini, Niang, Robinho et El Shaarawy vont se disputer le dernière place titulaire en attaque. On peut déjà penser qu’il y aura départ(s) lors du mercato hivernal. Robinho : Santos or not Santos ? Niang sera-t-il prêté ? Ou alors, est-ce que le club se séparera d’El Shaarawy, le joueur ayant la plus grande valeur marchande, ou bien est-ce Pazzini qui sera sacrifié, ce qui expliquerait la venue de Matri
Kakà (31 ans), Matri (29 ans), Birsa (27 ans), Silvestre (29 ans), Rami (27 ans) et probablement Honda (27 ans) : voilà le projet jeune du Milan. Le Milan ne doit pas acheter que des jeunes joueurs pour se retrouver comme le PSV à faire jouer une équipe avec une moyenne d’âge de 21 ans, mais certains des joueurs cités ne sont pas venus à Milan pour être des seconds couteaux. Si l’unique but est d’acheter des jeunes pour les laisser sur le banc et les prêter six mois plus tard, où est l’intérêt ?
Certains diront : « c’est que les jeunes ne sont pas prêts » ou encore « il ne faut pas les brûler » mais la meilleure solution pour savoir si un jeune est prêt ou pas, c’est de le lancer dans le grand bain. Et après, il faut gérer son temps de jeu. De Jong sera suspendu contre l’Udinese. C’est l’occasion de faire jouer Cristante qui n’attend que ça mais Allegri ne lui donnera sans doute pas sa chance, et préférera faire jouer un joueur moyen mais confirmé à la place.
Car, il faut bien l’avouer, certains joueurs qui composent le noyau n’ont rien à faire dans un club comme l’est (ou devrait l’être) le Milan. En voyant le niveau des Zapata, Constant, Muntari ou Matri, il faut vraiment se demander si Milan ne possède pas dans son vivier ou dans un club de Serie A ou B, un jeune joueur qui apporterait plus que ses joueurs expérimentés. Citons par exemple Paloschi (Chievo ; récent finaliste de l’Euro espoir), Comi (Novara; international U21), Fossati (Bari ; international U21), Boateng (prêté à Catane qui possède une option d’achat sur la copropriété du joueur pour plus de 2 M…), Albertazzi (Hellas Verone) ou d’autres encore. Sans oublier Astori (Cagliari), Darmian (Torino) voire Sampirisi (Genoa) que le club a déjà vendu…
On croyait que le Milan avait compris que sans projet, le club allait droit dans le mur. Malheureusement, les faits ne sont pas en adéquation avec la ligne conductrice que le club avait décidé de suivre.
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