Nouveau stade : projet validé… sous conditions

• Tweet
• Pin It

Réunis hier soir, les conseillers municipaux de Milan ont voté pour la reconnaissance d’utilité publique du projet de nouveau stade dans le quartier de San Siro porté conjointement par le Milan et l’Inter. Si ce premier pas représente une avancée positive dans la réalisation d’une nouvelle enceinte, les élus milanais n’ont toutefois pas validé l’intégralité des propositions des clubs : la construction d’un stade sera donc possible mais plusieurs points du projet devront être revus, notamment la démolition de l’actuelle San Siro qui a été rejetée.

Au cours des discussions qui ont duré environ trois heures, les débats ont été houleux concernant la disparition programmée de San Siro, une fois la nouvelle enceinte construite, malgré plusieurs avis de cabinets indépendants et de l’Ecole Polytechnique de Milan concluant à l’impossibilité de rénover l’actuel stade du Milan et de l’Inter. Si le maire de Milan Giuseppe Sala a bien voté pour le projet, il s’est aussi érigé en protecteur de San Siro, estimant dorénavant que les clubs devront présenter « une proposition spécifique d’utilisation du bâti existant » puisque « l’hypothèse de la destruction du Stade Meazza [était] désormais écartée pour de bon ». Parmi les 16 conditions imposées par le conseil municipal aux deux clubs pour la poursuite du projet, il a aussi été indiqué que – par rapport à la proposition initiale – les espaces verts devraient être augmentés, les zones commerciales réduites, une durée de concession inférieure à 90 ans ainsi que de nouvelles garanties économiques en faveur de la Ville dans le cas de nouveaux changements de propriétaires du Milan et de l’Inter.

Du côté des clubs, on joue évidemment la carte de la satisfaction en façade suite à cette reconnaissance d’utilité publique. Toutefois, les dirigeants du Milan et de l’Inter n’entendent pas voir leur nouveau stade être voisin direct de San Siro, puisque cela mettrait à mal la réalisation des zones commerciales et de bureaux prévues dans les deux projets retenus jusqu’à présent. Ils pourront tout de même compter sur le fait que la décision du conseil municipal n’impose pas de conserver l’actuel San Siro en l’état, ce qui laisserait donc la possibilité d’une démolition partielle (l’hypothèse d’un San Siro de capacité réduite pour accueillir des matches des équipes féminines ou de jeunes a été évoquée par différents acteurs politiques de Milan). L’administrateur-délégué de l’Inter Alessandro Antonello a joué la carte de la langue de bois à l’égard des conditions posées par les élus : « Nous écouterons ces indications pour comprendre si le projet de stade, bien qu’apparemment modifié, sera tout de même viable d’un point de vue économique afin qu’un projet de cette dimension puisse aboutir ». De même, le président du Milan Paolo Scaroni n’a pas caché que les clubs pourraient décider de faire autrement (se tourner vers la zone des anciennes usines Falck à Sesto San Giovanni ?), si les conditions venaient à être trop contraignantes : « Nous avons un plan B, toujours avec l’Inter pour diviser les coûts et les efforts ».

La guerre de San Siro ne fait que commencer !

• Tweet
• Pin It