« Nous avons besoin d’une victoire face à une grande équipe, pour le classement, mais aussi pour notre propre estime personnelle. Face à la Juve, ce sera le soir idéal pour réussir quelque chose de grand ». Riccardo Montolivo et la Juventus, un rendez-vous particulier pour le natif de la capitale lombarde. Un rendez-vous au sommet, qui l’an passé, a lancé de manière certaine l’aventure de l’international azzurro sous le maillot rossonero : désigné capitaine après la blessure de dernière minute de Christian Abbiati, Monto est depuis bien installé au sein de la hiérarchie de l’effectif rossonero, en tant que capitaine d’une équipe qui se cherche depuis plusieurs mois.
Un défi de tous les instants, et plus particulièrement cette saison, qui a vu l’éviction de Massimiliano Allegri, dont Montolivo était l’homme d’appui, au profit de Clarence Seedorf. Une éviction et une arrivée sur lesquels il est revenu dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport de ce vendredi, à 48 heures du choc face à la Juventus, sur lequel il est bien évidemment revenu par ailleurs. Verbatim :
D’où vous vient tout cet optimisme ?
« Je sais que nous avons la possibilité et les qualités pour faire un grand match et les mettre en difficulté ».
Nous imaginons que cet état d’esprit positif se retrouvera également lors de la Champions.
« Je pense que nous trouverons une formation de l’Atletico différente par rapport au match aller, plus agressive, et motivée face à son propre public. Cependant, la qualification reste totalement ouverte pour nous. »
Le « think positive » est un des dogmes de Seedorf, c’est vrai ?
« Effectivement. C’est un entraîneur qui communique beaucoup, qui cherche à pouvoir transmettre ses concepts, et de la façon la plus directe possible. La cohésion et l’équilibre du groupe sont des aspects sur lesquels il compte le plus ».
Quelles différences notez vous par rapport à la gestion d’Allegri ?
« En premier lieu, le système de jeu. Passer de trois à deux milieux change totalement ton mode de jouer. Pour le reste, que dire, quand un entraîneur change, cela crée un choc au niveau de l’ambiance, et c’est là un des aspects de la différence entre les deux entraîneurs. »
Le limogeage d’Allegri était impossible à éviter ?
« Lors de ses derniers mois au club, l’ambiance n’était pas sereine. Dans ces cas de figure, toutes les parties en causes cherchent à réagir pour éviter le limogeage de l’entraîneur, mais cela ne réussit pas toujours. Nous avions besoin de ce choc ».
Vous aviez de très bons rapports avec lui…
« En effet. Nous devons, et je dois le remercier parce qu’il m’a voulu au Milan. Après le changement sur le banc, j’avais encore besoin d’être en contact avec lui ».
Quelle est la plus grande différence avec Seedorf ?
« Ils sont très différents. Seedorf compte plus sur le dialogue, même sur le plan individuel ».
Un peu comme Berlusconi : il vous a dit quelque chose de particulier lors de sa dernière visite ?
« Il nous transmet de la sérénité. C’est sa plus grande qualité : il sait comment tranquilliser le groupe ».
Cette mission ne réussit pas toujours avec Balotelli…
« Je l’ai déjà dit et je le répète : il va sur ses 24 ans, le groupe doit l’aider, mais il faut que ce soit lui qui assume ses responsabilités. Il fait des progrès, et l’entraîneur a décidé de beaucoup d’occuper de lui. Seedorf a crée d’excellents rapports avec lui ».
A propos des choix de l’entraîneur : avez vous craint à un moment donné, lorsque il a pris certaines décisions, qu’il puisse mettre en péril votre place en Nazionale ?
« Si vous vous référez à ma mise sur le banc face au Napoli, ce fut un épisode isolé, non ? Ce fut son choix, qui ne m’a pas fait déclencher une quelconque sonnette d’alarme. Mais il est vrai que lorsque on change d’entraîneur, on repart tous de zéro, et la hiérarchie est remise en cause. J’ai toujours été habitué à conquérir moi même ma place. De plus, un entraîneur ne doit selon moi pas à avoir à justifier ses choix à l’égard des joueurs ».
Quel est le futur de Seedorf sur le banc ?
« Il est destiné à être un grand entraîneur, avec une carrière importante, mais il à à peine débuté : laissons lui donc la possibilité de faire des erreurs. »
Pensez-vous que le 4-2-3-1 est un système adapté à ce Milan ?
« Si c’est celui du match face au Genoa, oui. Aucun problème. Si la ligne des trequartisti est à contrario très offensive, cela est source de fatigue. Au sein du football moderne, tout le monde doit défendre, nous ne pouvons laisser aucun joueur de l’équipe adverse seul. Personnellement, j’avais déjà joué ainsi au sein de la Fiorentina de Prandelli. »
Des récentes recrues, laquelle vous a le plus impressionné ?
« Taarabt est en train de faire la différence. Il a un très bon état d’esprit, il se sacrifie, et il m’a beaucoup surpris. Rami est aussi très bon, et il faut donner un peu plus de temps à Honda. »
Après tant d’années de Champions, l’Europa League rime avec…
« Avec rénovation. Le Milan refonde ses bases, et une année d’Europa League n’est pas de refus. Mais pas plus d’une saison, sinon… »