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Montolivo à coeur ouvert

Arrivé de la Fiorentina quelques jours après que le rideau final se soit baissé sur la saison 2011/2012, Riccardo Montolivo a soif de compétition. Malheureux finaliste de l’Euro 2012, qui fut pour ce dernier l’occasion parfaite de démontrer à nouveau toute l’étendue de son talent, après une dernière saison compliquée sous les couleurs de la Viola, le natif de Milan – de père italien et de mère allemande, s’est longuement confié dans les colonnes de l’édition dominicale de la Gazzetta dello Sport. Au programme : sa nouvelle « carrière », la découverte de Milanello, l’imbroglio avec Nocerino, et ses objectifs nouveaux avec le maillot rossonero…

Montolivo… vous attendiez ce moment depuis des mois.

« C’est pour cela que le Milan est le rêve d’une vie pour moi. J’aurais pu entrer au centre de formation du Milan à six ans, mais mes parents pensaient que j’étais trop petit et qu’il était mieux pour moi de rester près de la maison. C’est pour cela que je suis entré à l’Atalanta, même si mon père était un supporter milanista ».

Milanista depuis la naissance, donc…

« Je suis honnête : j’ai grandi entre le Milan et l’Atalanta. Mon frère est également un supporter milanista. Je pense avoir fait le bon choix et je suis également fier de la carrière que j’ai réalisé à Florence. »

Est-il mieux d’être le meilleur à la Fiorentina, ou un joueur parmi d’autres au Milan ?

« Je suis ambitieux, c’est pour cela que j’ai décidé de franchir un cap. Mais j’espère ne pas être un joueur parmi d’autres au Milan ». 

Voilà, le moment présent n’autorise pas de grands rêves… à propos de rêves, vous n’avez pas été embarrassé après avoir dit « même Nocerino joue au Camp Nou ? ». Aujourd’hui vous êtes coéquipiers…

« Mais si vous regardez bien, j’ai rapidement éclairci l’histoire du Camp Nou. Je lui ai téléphoné et l’épisode a été réglé. Ils avaient sorti la phrase de son contexte, je ne voulais pas offenser Antonio, j’avais seulement des problèmes avec le club qui n’avait pas trouvé une solution pour moi, pendant que Palerme avait trouvé une solution pour lui, ce qui lui a permis d’arriver rapidement au Milan, et d’avoir l’occasion de jouer la Champions.

Je n’ai pas de problèmes avec lui, c’est un ami, nous nous connaissons depuis que nous avons 15 ans. Vous savez ce qui m’a gêné ? Qu’ils m’aient fait passer pour quelqu’un de prétentieux et d’arrogant, ce que je ne suis pas. Cela faisait partie d’un des nombreux coups pour essayer de faire de moi quelqu’un de mauvais. De plus, c’était une conversation privée, j’ai été surpris de voir ça, moi qui croyait que cette personne là, avec qui j’ai discuté, était un gentlemen ».

De l’amertume, en somme. Mais vous apportez ici de bonnes choses, acquises à Florence…

« Plus que des choses : sept années superbes, cinq ans de beau football. Je suis totalement reconnaissant envers la famille Della Valle qui m’a permis d’arriver au haut niveau et également d’arriver en Nazionale, l’une des plus belles choses. »

Quand vous retournerez à Florence, selon vous, les sifflets vous accompagneront ?

« Je ne le sais pas, ils m’ont sifflé toute l’année, ils ont peut-être un problème. Je parle ici de ce qui se passait au stade, dans la vie de tous les jours personne ne m’a jamais embêté. Mais Florence est une ville particulière, il y’a un lien viscéral avec l’équipe et quand elle perd, toute la ville est abattue. Même Delio Rossi, qui était un type équilibré, est devenu un autre en arrivant là bas ».

 

 

Mais si vous aviez su que vous arriveriez dans un Milan différent, auriez-vous renouvelé avec la Fiorentina ?

« Le renouvellement du contrat était indépendant de l’intérêt du Milan. Mon parcours à Florence était terminé. Ensuite, il ne me semble pas que le Milan soit en difficulté. Certes, il a perdu deux phénomènes. Mais c’était déjà un club fort sans Thiago et Ibrahimovic. Il a été fort avec eux, et il le redeviendra même sans eux ».

Ou vous positionnerez vous sur le terrain ?

« Je peux déjà dire ou je ne me vois pas : trequartista. En Nazionale j’évolue en tant que trequartista mais c’est une autre façon, particulière, de jouer comme trequartista. Les trois positions au milieu de terrain me conviennent toutes. Je pense qu’être flexible est un avantage, et un devoir lorsque tu joues dans une grande équipe. » 

Qu’est-ce qui vous a plu à Milanello ?

« L’atmosphère familiale. Je me suis rapidement senti à la maison. Je le dois à mes coéquipiers et au staff, mais également à tous ceux qui y travaillent. »

Y’a t-il quelque chose qui vous préoccupe avec cette nouvelle phase dans votre carrière ?

« Non. Je suis très motivé. J’aurais commencé le 3 juillet si je le pouvais, j’avais très envie de tourner la page ». 

Que pensez-vous du retour de Kakà ?

« S’il arrivait, ce pourrait être un joueur important pour nous. C’est un footballeur de folie et il me semble être un bon garçon, bien que je le connaisse seulement en tant qu’adversaire. »

Une génération s’en est allée et il faut recréer un groupe à présent…

« En ces instants difficiles il y’a également de grandes opportunités. Peut-etre qu’à présent il faudra que l’on compte sur les jeunes italiens pour redevenir grands, parce que la conjoncture économique amène à faire des choix qui n’auraient pas été faits en temps normal ». 

Qu’auriez vous fait si vous n’étiez pas devenu footballeur ?

« Je ne sais pas. J’ai un diplome de comptable, mais sincèrement j’ai mis toutes mes forces dans le football et heureusement, j’ai réussi à faire quelque chose ».

Connaissez vous quelque chose d’Allegri ?

« Peu de choses. J’apprendrai à le connaitre. Les garçons m’en avaient parlé avec beaucoup de bien, cependant sincèrement je ne peux rien dire sur lui pour l’instant ». 

Avez-vous des amis dans le football ?

« Pazzini, Lazzari, Gobbi, pour ne citer qu’eux. »

Parlez nous de vous avec deux adjectifs.

« Je suis généreux, c’est une qualité mais ce peut également être un défaut. Je devrais parfois être plus égoïste, et plus penser à moi-même. »

Même joueur, même homme ?

« A tous points de vue ».

 

 

 

Le brassard de capitaine a t-il encore une valeur pour les joueurs ?

« Pour moi il avait une très grande valeur. Lorsque je l’ai perdu je ne l’ai pas bien vécu. Parce que ce brassard, le vestiaire me l’avait donné, et ce n’est pas le vestiaire qui me l’a ensuite enlevé ». 

C’est l’équipe qui décide des leaders, et ici au Milan il y’a besoin d’en retrouver, parce que beaucoup s’en sont allés.

« Certains sont restés, de toute façon le meilleur système est de rendre leader cette équipe, en faire un corps unique ».

Quel message envoyez-vous à la Juve ?

« Que nous sommes là, malgré les départs ».

Le football italien, en général, est sur la pente descendante ?

« Nous ne donnons pas une belle image avec ces scandales. Il y’a besoin de nettoyer maintenant. Un vrai nettoyage, en profondeur, vu que beaucoup de monde est concerné par ces scandales. Quant au niveau technique, je ne pense pas que notre championnat soit inférieur à d’autres. L’unique problème concerne les structures, et elles peuvent être source de difficultés économiques pour les clubs ».

Gattuso, votre prédécesseur, est pessimiste sur le futur du Milan.

« Je pense que l’équipe sera compétitive en championnat. Mais puisque Galliani a dit qu’elle sera renforcée, je pense qu’elle le sera davantage, même en Champions ».

Vous pensez toujours au Camp Nou…

« Je suis ambitieux, et chaque chose en son temps ».

Mais vous êtes arrivé durant une année difficile…

« Je suis confiant ». 

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