Buteurs : Sanabria (30′), Lo Celso (55′) – Cutrone (82′)
Nouveau match sans pour le Milan, qui joua dans la peau d’un sparring partner quatre-vingt dix minutes durant face au Real Betis, concédant ainsi sa première défaite de la saison en Coupe d’Europe.
Alors que l’on attendait un sursaut d’orgueil après une sortie décevante lors du derby della Madonina, il en fut tout autre ce soir : en dépit d’un réveil amorcé en toute fin de rencontre, les hommes de Gattuso ont délivré une prestation indigne d’un club européen, confirmant par là l’équilibre précaire qui est le leur depuis plusieurs semaines à présent.
Pour cette rencontre, le technicien milanais a une nouvelle fois fait place à un turnover, à l’instar des deux précédentes rencontres européennes. Place ainsi à Reina dans les buts, à Laxalt à gauche, à Zapata dans l’axe (préféré à Caldara, de nouveau préservé), à Bakayoko au milieu, et à Castillejo et Borini en attaque.
Les effets positifs de ce remaniement sont très loin de se faire sentir au cours de la première période. Littéralement dominés par la formation ibérique, les milanais peinent à émerger, ne suscitant que très peu de danger dans la moitié de terrain adverse. Les individualités milanaises apparaissent amorphes, d’où en résultent des difficultés à faire circuler le ballon et à véritablement proposer un jeu tourné vers l’avant.
A contrario, les andalous n’ont pas de mal à prendre en main les débats, ce qui leur permit de prendre l’avantage à la demie heure de jeu par l’intermédiaire de Sanabria. Bien aidé par l’attentisme de la défense milanaise (Reina y compris), l’attaquant espagnol prit le meilleur sur Reina au premier poteau pour ouvrir la marque : 1-0.
Le Milan tenta d’esquisser une réaction à quelques minutes de la pause via Higuain, qui fit le choix de tenter un dribble face à Pau Lopez au lieu de tenter une frappe. Sans succès. Le Milan rejoint donc les vestiaires sur ce retard d’un but, qui aurait néanmoins pu s’avérer davantage conséquent eu égard au contenu de ce premier acte. Ce qui conduisit Gattuso à procéder à deux changements à la pause : sorties de Bakayoko et de Borini, fantomatiques, au profit de Suso et de Cutrone.
Au retour des vestiaires, la physionomie de la rencontre n’évolue malheureusement guère. La formation sévillane reprit en effet la maîtrise des débats, doublant même la mise à la 55ème minute de jeu par le biais de Lo Celso, auteur d’une frappe enroulée du pied gauche, qui vint se loger dans la lucarne de Reina. 2-0, le K-O n’est désormais plus très loin.
Le Milan parvient malgré tout à stopper l’hémorragie à partir de la 70ème minute de jeu. A la 73ème, Castillejo vit sa frappe repoussée par le poteau; il s’agit alors là de la première alerte sérieuse de cette seconde période.
A la 83ème minute de jeu, l’espoir d’un retour au score est permis grâce à Cutrone, qui égalisa suite à un bon travail de Suso puis de Castillejo, auteur de l’assist décisif. Les rossoneri poussent alors davantage, au point de passer près l’égalisation à la 89ème minute de jeu. Castillejo, lancé dans la surface de réparation, est irrégulièrement stoppé par Mandi. Le ralenti ne laisse peser aucun doute : l’intervention du capitaine sévillan, irrégulière, est théoriquement synonyme de penalty. Pas pour l’arbitre du soir, M. Nijhuis qui prononce un renvoi aux 16.50. De quoi susciter l’ire du principal protagoniste, expulsé par la suite au cours du temps additionnel.
Malgré ce retour aux affaires, bien trop tardif, la prestation milanaise du jour est une nouvelle fois à oublier. Une énième redite, mais une réalité criante, après deux mois de compétition : ce Milan navigue encore et toujours à vue. De quoi craindre le pire, à quelques jours de la réception de la Sampdoria prévue ce dimanche du côté de San Siro…