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Les chances du Milan pour le Scudetto ?

Après un début de saison poussif, le Milan semble avoir trouvé son jeu, caractérisé par la solidité et l’efficacité. Premier avec trois points d’avance sur la Lazio (-et 7 sur l’Inter!-), la fameuse question se doit d’être posée : «Ce Milan peut-il remporter le Scudetto ?» Six ans après son dernier sacre, jamais le Milan n’a paru aussi bien armé. Focus.

Ce qui a changé par rapport à la saison passée…

Nouvel entraineur, nouveaux joueurs, nouvelle mentalité ! Un climat délétère régnait sur Milanello la saison passée. Leonardo n’avait en effet pas la pleine confiance de son président Silvio Berlusconi, qui le faisait savoir jusque dans la presse. Massimiliano Allegri semble marquer la rupture avec cette situation et une bonne relation existe entre les deux hommes. Egalement, la fracture avec les tifosi appartient désormais au passé. Si le départ de Kaka n’avait pas été digéré par la majorité des sympathisants du club (qui exprimaient volontiers leur mécontentement), les achats combinés de Zlatan et Robinho ont contribués à une ambiance positive autour du club. Tout cela favorise donc un environnement idéal pour l’équipe afin de travailler en toute sérénité, et ce avec l’appui de son public.

Leonardo. Parlons-en. Son 433, avec pas moins de cinq joueurs à vocation offensive, avait montré toutes ses limites, notamment dans les « grands » matchs. Une équipe désorganisée, stéréotypée et beaucoup trop faible physiquement avait fini la saison usée, sur les rot ules. De l’extérieur, l’entraineur brésilien paraissait également très proche de certains joueurs, à la limite du laxisme. Allegri, lui, a amené une certaine rigueur. Ronaldinho peut en témoigner : lui qui était l’homme de base de Leo, paye désormais très cher ses virées nocturnes…

 

«Révolution» tactique… 

A cette sévérité de vestiaire s’ajoute également la rigueur tactique. Si l’Italien a démarré avec un 433, il a vite abandonné l’idée pour passer en un 442 losange parfait. Un retour aux fondamentaux s’opérant lors du match Milan-Real de Ligue des Champions. Probablement ce qui est le tournant de la saison. L’équipe démarre la rencontre en 433 et prend l’eau comme à son habitude face à un tel adversaire, avant de changer de formation. Le nul est miraculeusement arraché et Allegri va logiquement perpétuer son 442. Le bilan est simple : aucune défaite, tout en étant convaincant. Cette organisation idéale, et tout à fait adaptée à l’effectif Rossonero, allie puissance/technique/solidité et efficacité.

La colonne vertébrale y est fantastique : l’assise défensive est retrouvée, et l’insertion de trois récupérateurs apporte sérénité, robustesse et évite bien d’inconfortables situations. La bataille du milieu est bien souvent remportée par les Milanais, et permet ainsi de contrôler le ballon et de mieux gérer les matchs. L’équipe est moins sujette aux assauts adverses, et peut derrière compter sur l’axe Nesta-Silva irréprochable. Les deux joueurs ont l’air de se connaitre à la perfection, et forment une redoutable charnière complémentaire. Ce Milan là défend en bloc, les onze joueurs mettent les mains dans le cambouis, et c’est ce qui fait toute la différence. Une phrase bateau qui se révèle être vraie. Les attaquants sont les premiers défenseurs, Ibrahimovic et Robinho sont autant précieux dans l’effort que surprenants ; et se sacrifient donc volontiers pour le collectif.

Voici une équipe type que l’on peut dégager. A son retour de blessure, Pirlo reprendra donc logiquement sa place au milieu du terrain au profit de Mathieu Flamini. Le Milan y gagnera ainsi dans la construction, la possession du ballon et la justesse offensive.

Progressions, renouvellement et état d’esprit positif…

Plusieurs facteurs ont contribués au changement d’état d’esprit. Premièrement, des cadres comme Gattuso le disent, le courant ne passait que moyennement avec Leonardo et la motivation chez certains était plus que relative. On ajoute à ça un sevrage de trophée majeur depuis maintenant 3 longues années, et on obtient des joueurs revanchards. Cette équipe a aussi la faculté de pouvoir gagner même sans la manière, grâce à des coups de génies venus d’ailleurs.

On assiste également à de belles progressions. Les cas Flamini et Abate sont les plus flagrants. Des joueurs beaucoup plus intelligents et réfléchis, avec moins de déchet technique ; somme toute plus matures. Sans oublier la renaissance de Gattuso.Ce Milan est un beau mélange entre jeunesse et expérience ; avec des joueurs qui prennent du plaisir et qui s’apprécient.

 
Ibrahimovic…

Un porte bonheur ? Toutes les équipes pour lesquelles il a joué entre 2004 et 2010 ont été sacrées championnes dans leurs championnats respectifs. L’Ajax d’Amsterdam, la Juventus Turin par deux fois (-perdu par la suite sur tapis vert cependant-), l’Inter par trois fois et le FC Barcelone. Plus sérieusement, le Milan n’avait pas eu un tel attaquant depuis Shevchenko. Régulier, altruiste, généreux, ultra efficace, et physique. L’arme offensive numéro une.


Une concurrence floue…

L’hégémonie Interiste devra bien se terminer un jour. Et cette saison peut être la bonne tant ils semblent bien en dessous de ce qu’ils ont proposé ces dernières temps. Une défense hésitante et plutôt fébrile, un réalisme offensif plus que relatif, un Benitez loin de faire l’unanimité… La chance tourne également, et le nombre de blessés chez eux est effarant. Une équipe en fin de cycle, vieillissante et qui a eu la mauvaise idée de ne (presque) pas recruter au dernier mercato. Saison difficile en perspective même si cela reste un rival redoutable. 

La Juventus a, quant à elle, accélérée son processus de reconstruction. La refonte totale du club, en coulisse et sur le terrain, porte ses fruits. Le mercato concluant avait annoncé la couleur : il va falloir (re)compter sur le club Turinois. Sur le terrain, il en ressort beaucoup de positif et les résultats sont présents. Probablement le rival numéro un du Milan AC. A également l’avantage de ne pas jouer la Ligue des Champions.

La Roma. Eternel outsider, l’équipe de Ranieri peine comme à son habitude au démarrage avant de rentrer tout doucement dans sa saison. Un diesel, qu’il faut toujours prendre au sérieux. Les quelques querelles internes affectent cependant au rendement et peuvent les désavantager sur le long terme.


Les autres…
 La Lazio et le Napoli notamment. Une excellente première partie de saison, en haut de l’affiche. Mais glaner le titre est difficilement envisageable pour eux. Ils n’ont pas la même culture de la gagne ni les mêmes effectifs pléthoriques que les équipes sus-citées.

Une concurrence qui parait donc assez fragile et largement prenable ; bien loin du niveau historique du championnat très relevé.

Mais…

Nos Rossoneri ont bien des défauts, rassurez-vous.
Certains « cas » pourraient fragiliser la stabilité acquise. Des pièces maitresses de l’effectif voient leurs contrats s’achever en juin prochain. Parmi lesquels, Ronaldinho Pirlo Nesta Seedorf Ambrosini Inzaghi… Rien que ça! Entre velléités de départ et hausse de la rémunération, les dirigeants devront gérer et négocier au mieux cette situation.
Deuxième point, des joueurs et non des moindres sont sujets à de récurrentes blessures. Citons Nesta Ambrosini Pato, et même Inzaghi out pour toute la saison. Des joueurs primordiaux pour le fonctionnement du groupe. Enfin, vient la capacité à enchainer les matchs. Le Milan Berlusconien et ses joueurs est si obsédé par l’Europe qu’il est possible d’y laisser beaucoup de forces -mentales et physiques-. Tout rafler cette saison est de l’ordre de l’impossible, et faire quelques impasses parait être judicieux si on veut voir une nouvelle ligne s’inscrire au palmarès de notre club…

Tout n’est évidemment pas rose dans ce Milan, mais force est de constater que le favori numéro un à la succession de l’Inter a des rayures rouges et noires. Attention cependant à ne pas tomber dans l’excès de confiance et conforter l’actuelle bonne dynamique.

Forza Milan !

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