Alors que le Milan finissait sur une bonne note sa saison morose en s’imposant 5-1 face à la Fiorentina le week-end dernier, l’allégresse n’aura guère tenu longtemps suite à l’annonce par l’UEFA du rejet de la demande de settlement agreement formulée au printemps par le club lombard.
L’organisme financier de contrôle des clubs a expliqué ce refus par le flou entourant la situation du président-propriétaire Yonghong Li, qui ne serait notamment pas en mesure d’assumer les conséquences des trois dernières années de gestion de Fininvest.
Côté Milan, le positivisme habituel de Marco Fassone commence sérieusement à s’effriter devant la perspective d’une exclusion des compétitions européennes pendant une ou plusieurs saisons et de sanctions économiques encore plus importantes que celles attendues dans le cadre du settlement agreement.
S’il a récemment affirmé qu’une participation manquée à la prochaine Europa League n’aurait aucune incidence sur la gestion du club, sa méthode Coué devient de plus en plus nauséabonde et ne convainc guère les tifosi. La Gazzetta dello Sport dans les kiosques aujourd’hui explique qu’en coulisses, l’administrateur-délégué du Milan est bien plus véhément : l’incompréhension de la direction rossonera perdure, estimant que l’UEFA a préféré étudier les comptes de Yonghong Li plutôt que le bilan du Milan, qui avait rarement été aussi positif cette année par rapport aux dernières saisons.
Plusieurs fois déjà, Marco Fassone a expliqué que le refinancement de la dette du club contractée auprès du fonds d’investissement Elliott ne posait pas de problème, au contraire de la partie concernant le président du Milan. Comme l’a expliqué Giuseppe La Scala, actionnaire du Milan, dans une interview accordée hier à MilanNews.it, « Marco Fassone, en tant qu’administrateur-délégué du Milan et […] personne qui s’occupe de refinancer la dette du propriétaire, est en plein conflit d’intérêts. Si tu défends les intérêts du club, tu dois mettre de côté la situation du propriétaire. L’administrateur-délégué d’une société […] ne devrait pas être un représentant du propriétaire au sein de cette société. »
Cette situation ambivalente, retardant d’autant plus un processus de refinancement de la dette qui ne pourrait de toute façon pas se régler en quinze jours, période à l’issue de laquelle l’UEFA rendre son jugement définitif, fait le jeu du fonds d’investissement Elliott.
L’agence de presse américaine à vocation économique et financière Bloomberg croit d’ailleurs savoir que le fonds en question serait prêt à mettre rapidement à disposition de Yonghong Li des sommes importantes afin de permettre au club de passer avec moins de difficultés l’obstacle UEFA. Il est difficile à croire que cette action puisse jouer en faveur du Milan, puisque son président se retrouverait encore plus endetté auprès du fonds vautour américain.
Preuve une nouvelle fois que ce dernier s’intéresse de près à la situation du club lombard… Au point d’en prendre le contrôle si son mystérieux propriétaire chinois venait à faire définitivement défaut ?